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Affaire de Faux Médecin : « Le juge a déclaré à mes avocats qu’il n’a aucune preuve à mon encontre », affirme Amadou Samba

Accusé d’avoir exercé “illégalement” la médecine, Amadou Samba est, depuis le 2 avril 2022, dans les liens de la détention. Or, selon lui, le juge a déclaré n'avoir aucune charge, aucune preuve contre lui. Il dénonce une campagne judiciaire “orchestrée par un ancien ministre” et exige sa libération.


Rédigé par leral.net le Dimanche 19 Mars 2023 à 10:51 | | 0 commentaire(s)|

“Depuis le 2 avril 2022, je suis en détention arbitraire. Tous les spécialistes du droit savent que les contentieux juridiques avec l'État du Sénégal se terminent au bout de deux ans. Cela est prévu dans le Code pénal. Je n'ai reçu aucune notification, encore moins un jugement”, dénonce Amadou Samba.

Son calvaire a démarré au mois de mars 2020, avec cette affaire de “faux médecin” qui avait défrayé la chronique et tenu en haleine tout le pays, dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 faisait encore des siennes. Lui réalisait des tests Covid19 pour des employés d'entreprise. Il a été accusé d'exercer “de manière illégale la médecine”.

L'affaire a fait couler beaucoup d'encre. Et les commentaires sont allés bon train. Amadou Samba a essuyé toutes sortes de critiques. Lui, du fond de sa cellule, y voit une campagne médiatique et judiciaire.

“Elle a été orchestrée par un ancien ministre toujours puissant et directeur d'une société nationale qui en veut à un ancien ministre”, révèlet-il à “EnQuête”, depuis sa chambre 43 de la prison. Ainsi, il lance un appel à tous les Sénégalais, tous bords confondus, épris de paix et de justice. Après une longue détention, il demande à être libéré immédiatement avec un non-lieu total. “D'autant plus, dit-il, après mon audition sur fond de dossier, le juge a déclaré aux avocats qu'il n'a aucune charge, aucune preuve à mon encontre”.

De plus, Amadou Samba renseigne que ses avocats font des va-etvient incessants auprès du procureur et du juge du 8e cabinet. “La loi est impersonnelle et intemporelle. On doit en finir avec cette période de justice”, grogne-t-il.

En effet, Amadou Samba conteste avec véhémence les faits qui lui sont reprochés. Pour cela, il a fourni des actes attestant que la société Biomédicalis SUARL, dont il est le fondateur, a été créée “conformément aux dispositions légales réglementaires”.

En outre, Amadou Samba a présenté à “EnQuête” un procès-verbal de délibération de la première année du Master de développement médical qu’il a obtenu. Ce, pour prouver qu'il a effectivement étudié à la faculté de Médecine et de Pharmacie et d’Odontologie.

“Les actes venant du cabinet Me Pape Samba Mboup joint à cet appel prouvent que je suis médecin. Ceci n'étant qu'une infime partie des preuves prouvant mon innocence. Je n'ai absolument rien à me reprocher dans cette affaire”, soutient-il

“J'ai été torturé…” “Pour ne pas trahir mes principes de loyauté et de dignité, j'ai dû couvrir un ministre, sa cheffe de protocole et un membre du protocole présidentiel”, poursuit celui qui a eu à exercer le métier de la médecine pendant plusieurs années.

Il indique avoir des enregistrements audio, vidéos et des conversations qui le prouvent. Revenant sur son arrestation, il estime que, depuis lors, ses droits sont bafoués.
“Ma présomption d'innocence et de bonne foi a été violée à plusieurs reprises. J'ai été séquestré et torturé pendant 72 heures, sans voir mes avocats. Ma tête a été ensevelie dans du sable de mer dans la localité de Kounoune. J'ai frôlé la mort. En plus, je suis asthmatique. Mon pantalon blanc étant ensanglanté”, dénonce-t-il. D'après Amadou Samba, on lui a fait signer, “sous la menace et la contrainte”, un procès-verbal de la police, sans qu'il puisse le lire. Ainsi, il demande qu’on lui rende sa liberté
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