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Affaire des bijoutiers arrêtés avec des bijoux à base de poils d'éléphants : La démarche de l’Etat du Sénégal décriée

Les défenseurs de la faune ne sont pas d’accord avec la façon dont l’Etat du Sénégal a traité l’affaire des bijoux de luxe trouvés sur des bijoutiers. Selon l’expert mondial de la criminalité faunique, qui déplore l’arrangement que le Sénégal a trouvé avec les 8 bijoutiers arrêtés le 2 juin 2015, « on ne négocie pas avec les trafiquants ».


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Juin 2015 à 11:42 | | 0 commentaire(s)|

Affaire des bijoutiers arrêtés avec des bijoux à base de poils d'éléphants : La démarche de l’Etat du Sénégal décriée
L’expert mondial de la criminalité faunique Ofrir Drori est très remonté contre l’Etat du Sénégal suite à la relaxe des bijoutiers arrêtés en possession de bijoux fabriqués avec des poils de queue d’éléphants. « Les affaires de ce trafic de faune de cette magnitude sont toujours un test pour l’Etat de Droit et les niveaux de corruption, et je suis attristé de dire que le Sénégal a échoué le test. Lorsque les criminels ne sont même pas traduits en justice, c’est là qu’on se rend compte que l’impunité l’emporte sur la primauté de la loi. Un pays qui respecte son propre système juridique n’empêche pas les affaires de se faire entendre par ses tribunaux », a déploré l’expert dans le journal Le Quotidien. Ce dernier renseigne que « les pays africains engagés dans la lutte contre la criminalité faunique ne font jamais « la transaction » pour les cas de trafic international comme celle-ci. Ils ne négocient pas avec les trafiquants ». M. Drori de trancher : « C’est un mauvais procès pour le Sénégal. Le fait que cette affaire n’a jamais connu une procédure en justice est une occasion manquée pour le Sénégal de montrer son engagement dans la lutte contre le trafic international de la faune ». « Les riches sont relâchés alors que les autres vont derrière les barreaux. De plus, le montant de la transaction, 10 millions Cfa, est trois fois inférieur à la valeur des produits saisis sur les trafiquants, ce qui est ridiculement petit », a-t-il fait savoir.

Pour rappel, les présumés trafiquants Abdoulaye et Ousmane Lam ainsi que Moussa Seck, Fallou Guèye, Assane Guèye, Sakane Guèye et Mor Guèye, qui ont transigé le 08 juin à hauteur de 10 millions de francs Cfa , avaient été interpellés en flagrant délit le 02 juin, lors « d’opérations menées par la Dic assistée du ministère de l’Environnement et du Développement durable », en possession de 459 bijoux de luxe confectionnés avec des poils issus de la queue d’éléphants pour une valeur de 35 millions de francs Cfa.