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Affaire des handicapées tabassées: L'Asp Nguer Mamadou Mbow relaxé

Le procès opposant l'agent de sécurité de proximité, Nguer Mamadou Mbow et la femme handicapée Rougui Thiam s'est tenu ce vendredi, devant le tribunal d'Instance de Dakar. Poursuivi pour violence et voie de fait sur une personne vulnérable, Nguer Mamadou Mbow s'est tiré d'affaire. Il a été relaxé par le juge.


Rédigé par leral.net le Vendredi 22 Juin 2018 à 18:19 | | 0 commentaire(s)|

Affaire des handicapées tabassées: L'Asp Nguer Mamadou Mbow relaxé
Dans cette affaire qui avait défrayé la chronique, l'Agent de sécurité de proximité a été filmé en train de donner des coups de pieds à des femmes mendiantes qui avaient refusé de quitter la voie publique le 8 juin dernier. Mais, le prévenu a été sauvé par le fait que la dame Rougui Thiam, seule à être visée dans la procédure, n'en faisait pas partie.

« Ce sont les autres collègues de Nguer et les policiers, venus en renfort qui m'avaient embarqué dans la fourgonnette. C'est en ce moment que mon cou s'est cogné sur le siège. Au moment où, Nguer se mettait à frapper avec sa ceinture les autres, tout en leur donnant des coups de pieds. Alors que nous, on ne compte que sur la mendicité pour entretenir nos familles », a déclaré la dame Thiam, la trentaine, assise sur sa chaise roulante.

Interrogé à son tour, Nguer Mamadou Mbow, tiré à quatre épingles dans un caftan de couleur verte plaide non coupable. A l'en croire, il a agi en légitime défense. D'autant plus que, dit-il, ce sont ses victimes qui l'avaient pris à partie avant qu'il ne réagisse. « Elles étaient 15 autour de moi. Au moment où certains me donnaient des coups de béquilles et de pieds, les autres s'étaient agrippées à mon sexe. Raison pour laquelle, je leur ai donné des coups de pieds pour sauver ma peau. Elles avaient refusé catégoriquement de vider des lieux. Et pour ce faire, elles s'étaient levées de leurs chaises pour se coucher sur la voie publique près de l'hôtel des députés », s'est défendu le sieur Mbow.

Aussi, les dames Awa Guèye et Adama Ndour qui se sont présentées comme étant ses véritables victimes, n'ont pas obtenu gain de cause. Le parquet comme le juge, ont estimé que leur constitution de partie civile est mal fondée. En ce sens qu'ils n'ont pas été saisis pour leurs cas. 

Malgré cela, le maître des poursuites a requis un mois ferme contre le prévenu. « Ces dames-là ont défié l'autorité. Il faut qu'elles sachent que la mendicité est interdite sur certaines voies. Mais le prévenu est coupable lui aussi, à tous points de vue. Parce qu'il n'était pas en danger au moment de réagir », a-t-il souligné.

Me Ndiogou Ndiaye, constitué pour la dame Rougui Thiam a réclamé le franc symbolique. A l'image de Me Serigne Diongue qui s'était constituée pour les deux autres victimes.

Quant à la défense, Mes Aboubacry Barro et Ousseynou Faye ont plaidé la relaxe. A en croire, les robes noires leur client n'a été qu'une victime dans cette affaire. « On ne peut se fier à la vindicte populaire. Nul n'est censé ignorer la loi. Ce sont ces dames-là qui devraient être jetées en prison. Notre client était en service commandé de l'adjudant Ndiaye du Commissariat central. Et, cette vidéo qui n'a même pas été versée dans le dossier, ne suffit pas pour retenir sa culpabilité. Parce qu'elle ne montre pas toute la scène », a relevé Me Barro. 





KADY FATY Leral