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Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat: Le DG de l’APDA mise sur la labellisation des produits artisanaux pour faire du ‘’Made in Sénégal’’ une réalité

Créée par décret en octobre 2002, l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (APDA) a pour but de booster le secteur artisanal au Sénégal. Son Directeur général nommé en novembre 2012, Ibra Ndiaye, ancien Professeur de maths titulaire d'un master en management des organisations, option management aéroportuaire, ne cesse de mener des actions novatrices allant dans le sens de la promotion et le développement du secteur. Il s’entretient avec l’APS sur les difficultés qui minent l’artisanat et propose des pistes de relance


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Décembre 2013 à 15:08 | | 1 commentaire(s)|

Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat: Le DG de l’APDA mise sur la labellisation des produits artisanaux pour faire du ‘’Made in Sénégal’’ une réalité
1- Quel est l’intérêt accordé au secteur qui vous a été confié?

Dans le passé ce secteur a fait l’objet de plusieurs conseils interministériels. Mais l’intérêt des pouvoirs publics pour l’artisanat était peu perçu. Dans le cadre d’une nouvelle option de repositionner de manière stratégique ce secteur, le Président aurait engagé le gouvernement en concertation avec les acteurs concernés, à élaborer une Stratégie nationale de développement de l’artisanat (SNDA), qui devra assurer la promotion des entreprises artisanales dans chaque région. Dès mon arrivée, il a fallu faire l’état des lieux pour constater de visu les lacunes et trouver les solutions qui s’imposent pour une meilleure promotion de l’artisanat au Sénégal, car l’on se rappelle que l’objectif de l’Agence est de relever le niveau de la compétitivité du secteur artisanal sénégalais par une professionnalisation accrue des artisans et la promotion de l’entreprenariat en milieu artisanal.

2-Qu’est-ce qui a ralenti le développement du milieu artisanal ?

Il faut tout d’abord noter le problème de la production, celui du financement, celui de la commercialisation des produits et en dernier lieu, l’organisation du milieu. Ce constat fait, il me plait de lancer des recommandations et de dire que les artisans doivent dès lors s’organiser en entreprise. Pourquoi la fonction de production, il apparaît à l’expérience que les artisans produisent des biens et services dans des conditions qui ne leur permettent pas souvent de faire face, ni à la concurrence que l’on sait. Nous avons une nouvelle vision qui est celle de la réforme des chambres de métiers, en vue de les transformer en institution pivot de la relance de l’artisanat. Nous sommes guidés par le chef de l’Etat qui a même proposé une révision des missions de l’Agence pour mieux répondre aux attentes globales du secteur et construire un artisanat économiquement dynamique. Sur ce volet le nouveau ministre nous appuie et nous encourage à atteindre nos objectifs.

3- L’artisan sénégalais s’adresse à une clientèle souvent traditionnelle, qu’est-ce que vous en pensez ?

Je devine là où vous voulez en venir. Sachez que le marché est là. L’occasion pour moi de lancer un cri d’alarme envers l’Etat, car les besoins en cette matière peuvent émaner des institutions publiques et privées, des familles et des individus. En engageant le gouvernement à améliorer la commande de l’Etat en produits artisanaux en général et en particulier l’équipement des diverses administrations en mobilier national, ce serait un ouf de soulagement. Selon les statistiques, (source DGD) la facture concernant les meubles en bois est estimée à 10 235 877 197 F CFA en 2009 et un peu plus en 2010 . Le Président adhère déjà à la mise en œuvre de ce projet mobilier national. Si chaque ministère, chaque agence de l’Etat, chaque structure publique avait songé s’équiper en meuble locale à la place des meubles importés, cela offrirait une opportunité de se perfectionner. Vu le nombre important (65 000 Chefs de micro, PME et PMI) qui évolue dans ce secteur de l’artisanat, ce serait un créneau de consolidation et création d’emplois.

4-Avez-vous espoir de voir cela se réaliser un jour ?

Le Président de la république qui a mis un pactole de plus de dix milliards dans le secteur de l’artisanat. Il n’est pas contre l’idée et c’est aussi le pari du partenariat noué entre l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat et la DMTA en faveur de la promotion du Projet de mobilier national à l’occasion de cette 22 ème FIDAK.

5- Beaucoup estiment que les meubles fabriqués localement laissent à désirer, Ne pensez-vous qu’il faut améliorer la qualité du travail

Pour répondre de manière concrète, nous invitons les visiteurs de tout bord, à venir visiter notre stand situé au pavillon brun à cette présente foire, car l’APDA a financé la remise à niveau des prototypes de meubles dont certains de dix ou quinze ans. Et là vous allez apprécier leur qualité et leur design. Je profite de l’occasion pour inviter le public à un panel sur les enjeux économiques et sociaux du Projet de mobilier national. Il aura lieu le 10 décembre prochain.

6- Quelles sont vos projets les plus immédiats ?

La réalisation du projet d’un grand centre d’exposition et de promotion des produits artisanaux à Diamniadio nous tient à cœur. Entre autres préoccupations, le Sénégal vient de s’engager dans la voie de la labellisation des produits artisanaux. Le « MADE IN SENEGAL », sera bientôt un rêve-réalité, et ce pour permettre aux créateurs sénégalais d’exporter vers d’autres marchés internationaux. Car la formalisation des acteurs du secteur de l’artisanat passe nécessairement par la labellisation avec la mise en place des guichets uniques aux services artisanaux. A signaler que le Chef de l’Etat a prévu de mettre une enveloppe de 28 milliards de francs CFA pour relancer l’Artisanat, sur financement de la BAD, de la BIS, entre autres partenaires financiers. Nous sommes fiers de constater que le Gouvernement s’est résolument engagé à faire de l’artisanat un secteur prioritaire après l’agriculture. L’APDA a des projets innovants s’articulant autour des activités de financement, à cet égard nous avons initié un mécanisme favorable à l’accès des artisanats à un financement adapté. Il s’agit du Fonds de garantie des projets artisanaux (FGPA) qui fournit du crédit à l’insertion des apprentis ainsi que des financements pour l’extension et la modernisation des entreprises artisanales. Nous sommes fiers d’être au service d’un secteur important de notre économie.