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Alassane Ndour : « Sadio Mané et Iliman Ndiaye jouent pour l’équipe, pas pour eux-mêmes…»


Rédigé par leral.net le Samedi 27 Décembre 2025 à 15:12 | | 0 commentaire(s)|

Disputée dans un contexte particulier, la Coupe d’Afrique des nations organisée au Maroc donne pour l’instant satisfaction, tant sur le plan de l’organisation que sur celui du niveau de jeu. C’est le constat dressé par Alassane Ndour, ancien international sénégalais, qui suit de près le parcours des Lions et l’évolution de la compétition.

Selon lui, le tournoi est « assez carré et propre » dans son organisation globale. Un bémol toutefois : la mise en place du Fan ID, qui a compliqué l’accès de certains supporters aux stades. Un choix que l’ancien joueur interprète comme une volonté du Maroc de se projeter vers des standards encore plus élevés, notamment en vue d’une future Coupe du monde. Sur le terrain, en revanche, le spectacle est au rendez-vous. Les équipes proposent un football de qualité et les favoris ont globalement tenu leur rang dès les premiers matchs, à l’exception notable de la Zambie, accrochée par le Mali.

Entretien

Quel est votre regard global sur cette CAN disputée au Maroc, sur le plan de l’organisation et du niveau de jeu ?

Sur le plan de l’organisation et du niveau de jeu, je pense que c’est globalement satisfaisant. C’est assez carré, assez propre. Le seul bémol concerne le Fan ID, qui a freiné certains supporters désireux de se déplacer. Mais on peut y voir une volonté du Maroc de se projeter vers des standards plus élevés, notamment en vue d’une Coupe du monde.

Sur le plan du jeu, les équipes proposent de bonnes choses. Il y a de bons matchs et les favoris ont globalement répondu présent lors de la première journée, mis à part le Mali, tenu en échec par la Zambie.

« Les équipes qui disposent de joueurs habitués à évoluer dans ces conditions climatiques ont un avantage dans cette CAN »

Le contexte marocain change-t-il quelque chose dans l’approche des équipes africaines ?

Oui, clairement. Le contexte climatique joue beaucoup. Il y a beaucoup d’intempéries, il pleut souvent. Les équipes qui disposent de joueurs habitués à évoluer dans ces conditions ont un avantage. Jouer sous la pluie et par temps frais est très différent de jouer sous 40 degrés.

A-t-on affaire à une CAN plus tactique que spectaculaire ?

Pour le Sénégal, l’essentiel a été fait. L’équipe a maîtrisé son match du début à la fin. Le Botswana est peut-être moins armé que d’autres adversaires, mais il fallait faire le travail. Maintenant, il faut déjà se projeter sur le prochain match. »

Voyez-vous une continuité avec le Sénégal champion d’Afrique en 2021 ou une évolution claire ?

Il y a une vraie évolution. L’équipe est en progression. Elle gère mieux ses temps forts et ses temps faibles. Il y a des joueurs d’expérience, certains disputent leur cinquième ou sixième CAN. Ce sont eux qui doivent guider les nouveaux.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans le comportement de l’équipe, au-delà du score ?

L’attitude. Elle a été très bonne. Si le score avait réellement reflété le match, on aurait pu gagner 5 ou 6-0. Il y a eu beaucoup d’occasions. Maintenant, il faudra être un peu plus réaliste.

« Même quand il ne marque pas, sa présence est très importante. Il est très attendu, on parle beaucoup de lui, mais il reste la tête d’affiche »

Sadio Mané est très attendu à chaque match. Comment jugez-vous son influence, même lorsqu’il ne marque pas ?

Même quand il ne marque pas, sa présence est très importante. Il est très attendu, on parle beaucoup de lui, mais il reste la tête d’affiche. Il le montre aussi avec ses performances en club à Al-Nassr. Il est toujours là et on espère qu’il va continuer sur cette lancée.

L’action très commentée avec Iliman Ndiaye a suscité des débats. Comment l’analysez-vous ?

Il faut remettre les choses dans leur contexte. Ce n’est pas une question d’individualité. Sadio joue pour l’équipe, Iliman aussi. Leur objectif est d’apporter le maximum au Sénégal. Ils doivent tous s’inscrire dans le projet collectif. Si chacun joue pour soi, on tombe dans un jeu individualiste, et ça ne nous arrange pas.

« Sion n’arrive pas à bien assumer cette posture de favori, il faut garder l’humilité. Les statistiques et les chiffres, c’était avant la CAN »

Doit-on voir cette action comme une erreur ou comme un leadership assumé ?

Le staff technique est là pour observer, analyser et tirer les conclusions. Il n’y a rien de grave. L’équipe a gagné 3-0, c’est l’essentiel.

Le statut de favori peut-il devenir un piège dans une CAN ?

Oui, si on n’arrive pas à bien assumer cette posture. Il faut garder l’humilité. Les statistiques et les chiffres, c’était avant la CAN. Maintenant, la compétition a commencé.

En tant qu’ancien international, comment gère-t-on cette pression dans le vestiaire ?

Il faut rester humble et ne pas se croire au-dessus des autres. On sera vraiment les meilleurs quand on gagnera tous nos matchs et la Coupe. Pour l’instant, il faut avancer match par match.

DSPORT