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Allemagne: la CDU tourne la page Merkel, après 18 ans de règne

Rédigé par leral.net le Vendredi 7 Décembre 2018 à 09:24 | | 0 commentaire(s)|

Les délégués de l'Union chrétienne-démocrate élisent, vendredi, le successeur d'Angela Merkel à la présidence du parti. Deux personnalités se sont dégagées, la centriste Annegret Kramp-Karrenbauer et Friedrich Merz, partisan d'un virage à droite.


Allemagne: la CDU tourne la page Merkel, après 18 ans de règne
Une page se tourne en Allemagne. "J'éprouve de la reconnaissance d'avoir été présidente pendant 18 ans", a déclaré Angela Merkel, jeudi 6 décembre, à l'ouverture du congrès de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), qui se tient jusqu'à samedi à Hambourg. À 64 ans, celle qui dirige depuis treize ans la première économie européenne, tient néanmoins à aller jusqu'au bout de son mandat de chancelière, soit jusqu'en 2021. "C'est une très très longue période et bien sûr, la CDU a connu des hauts et des bas", a convenu la chancelière.

Autrefois affectueusement surnommée "Mutti" (Maman) par l'opinion, elle a été contrainte, fin octobre, de renoncer à se représenter à la tête du parti après deux élections régionales très décevantes. "Je me réjouis de pouvoir continuer à travailler comme chancelière", a-t-elle d'ailleurs réaffirmé jeudi. Y parviendra-t-elle ? Le choix de son successeur donnera un élément de réponse.

Kramp-Karrenbauer, la favorite de Merkel

Les 1 001 délégués de la CDU, dont un tiers sont des femmes, doivent élire un nouveau président dans l'après-midi. Trois prétendants briguent le poste, qui est aussi à terme un strapontin pour la chancellerie allemande.

Le ministre de la Santé Jens Spahn étant jugé hors course, le vote devrait se résumer à un duel entre une proche de la chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer, surnommée AKK, 56 ans, qui endosse grosso modo la ligne centriste de sa mentor, et un rival, Friedrich Merz, 63 ans, partisan d'un net virage à droite.

Friedrich Merz soutenu par Wolfgang Schäuble

Ce conservateur de la vieille école veut ainsi récupérer les déçus de l'ère Merkel partis voter pour l'extrême droite, en particulier après l'ouverture des portes de l'Allemagne à plus d'un million de réfugiés syriens ou irakiens en 2015 et 2016. Ce dernier a reçu un soutien précieux en la personne du chef de la chambre des députés Wolfgang Schäuble, pour qui, son élection "serait ce qu'il y a de mieux pour l'Allemagne".

Chacun des candidats a promis de respecter son souhait. Mais une cohabitation harmonieuse de longue durée avec Friedrich Merz, poussé il y a une décennie hors de la CDU justement par Angela Merkel, paraît peu probable.

Vote très serré, selon les sondages

Les sondages prédisent un vote très serré, tant les délégués semblent divisés sur la voie à choisir après Merkel. La CDU a plus que jamais besoin d'un renouveau. Attaqué sur la droite par l'Alternative pour l'Allemagne (AfD, extrême droite) et rongé au centre par les Verts, la formation ne récolte plus avec son allié bavarois CSU que 26 à 28 % d'intentions de vote dans les sondages.

Aux législatives de septembre 2017, elle était sortie affaiblie, mais avec encore 33 % de suffrages. Tous les prétendants cherchent ainsi leur manière de se démarquer de l'héritage de la chancelière.

"J'ai mon propre profil"

"J'ai mon propre profil et ma propre biographie", a encore martelé mercredi la catholique AKK, en référence notamment à sa farouche opposition au mariage pour tous. En matière de politique migratoire, elle a plaidé pour l'expulsion des Syriens reconnus coupables d'actes criminels, un pas que même le très conservateur ministre de l'Intérieur bavarois Horst Seehofer a exclu de franchir.

Friedrich Merz, lui, est allé jusqu'à remettre en cause le droit d'asile tel qu'il est inscrit dans la Constitution. Après la période d'accueil généreux des migrants en 2015 et 2016, une chose est sûre, un chapitre va se refermer avec le départ de Mme Merkel de la tête de son parti.






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