Amara Traoré, Directeur Technique National du Football : Badara Kâ "Only" dit Oui !

À Saint-Louis, beaucoup de sportifs voient en Amara Traoré, le futur patron de la Direction technique nationale (DTN) du football sénégalais. C’est notamment le cas de l’ancien footballeur et entraîneur, passionné de football, Badara Kâ, surnommé Only par ses amis et anciens coéquipiers.

"Amara Traoré, ce digne fils de Saint-Louis, riche d’un parcours élogieux, est incontestablement l’héritier légitime de Mayacine Mar à la tête cde la Direction technique nationale. L’homme a réussi à faire toutes les chaines de valeur du football sénégalais (Uassu, navétanes, championnat du Sénégal, avant de devenir professionnel pendant 20 ans en France. Amara a été international cadet, junior, espoir et l'équipe nationale A, avec qui, il connaîtra plusieurs CAN et une Coupe du monde 2002.

Comme technicien, il fut le premier entraîneur à remporter le titre de champion du Sénégal, sous l’ère du professionnalisme, après avoir été champion de la D2 et remporté la coupe du Sénégal, la même année (2017). L’ancien capitaine de Gueugnon a été adjoint de Abdoulaye Sarr lors de la CAN 2006, où le Sénégal a été éliminé scandaleusement par le pays hôte, l’Égypte. 

Revenu s’installer dans sa ville natale, il a trouvé son club de cœur la Linguère en train de végéter en deuxième division, frôlant même à un moment donné la descente en 3e division. Amara enfila son boubou de sauveur, dans un contexte où l'équipe était au bord de l’abîme. Avec la complicité du défunt président Babacar Sy, le "Guet-Ndarien", sûr de sa compétence, décline une feuille de route dont l’axe principal était : de redonner à la Linguère son lustre d’antan, en lui faisant retrouver l’élite. En plus, en 5 ans, il a réussi à la positionner dans les compétitions africaines. Beaucoup de "Samba Linguère" le prenaient, au départ, pour un vendeur d’illusions. Et pourtant, Amara va réussir à raccourcir l’échéance de 5 ans fixée comme premier objectif. Il va la réduire à juste 3 ans, pour gagner la Coupe du Sénégal, décrocher le titre de champion du Sénégal et faire découvrir l’Afrique à une jeune équipe inexpérimentée, dont l’essentiel de ses pensionnaires venait directement des équipes du Navétane. 

Malgré la jeunesse de son effectif. Il franchira deux tours de Ligue des Champions, ratant de peu (tirs au but) les phases de poules de la prestigieuse Ligue des Champions. Ses résultats exceptionnels au sien de la Linguère vont lui ouvrir les portes de la "Tanière" cette fois-ci, comme sélectionneur. Là aussi, il arrive dans un contexte où l’équipe nationale ne faisait plus rêver beaucoup de Sénégalais. 

Amara le stratège, tombe dans une poule de feu, en route pour la qualification à la CAN 2012, où il y avait le Cameroun de Samuel Eto'o Fils entraîné par Xavier Clémente, fraîchement sacré champion d’Europe avec l’Espagne, la Rdc et l’ile Maurice, avec une seule place qualificative, dans une configuration différente de la formule d’aujourd’hui. Malgré l’immensité et la complexité de la mission, le génie Amara va décrocher le sésame avec brio et panache.

Mais, malheureusement, ses détracteurs et jaloux, pour biaiser l’histoire, tentent tout le temps d’une manière réductrice, à vouloir se limiter à son échec à Bata. Même s'il n’a pu remporter un trophée avec l’équipe, il a su imprimer une organisation exceptionnelle, qui continue jusqu’à présent d’être le socle même de nos récents succès. 

Sa connaissance de l’environnement footballistique africain et mondial, son vécu, son sens de l’organisation, sa rigueur, sa longévité dans la "Tanière", font qu’à l’annonce du départ de Mayacine Mar de la tête de la Direction technique nationale, tous les yeux avertis étaient déjà rivés sur sa personne.

Aujourd’hui, force est de reconnaître, sans sous-estimer la valeur des uns et des autres, qu’Amara reste une denrée très rare et une valeur sûre du football du football sénégalais, a déclaré Badara Kâ. Lequel n'a pas manqué de rappeler qu'Amara a inspiré beaucoup d’anciens professionnels à venir s’investir dans le football local.







Adama Sall  (Saint-Louis)