Aminata Tall : L’ultime note d’élégance

Aminata Tall claque la porte de la maison bleue. Elle met fin à un « compagnonnage ingrat » selon ses termes. Une personne pétrie de valeurs ne peut guère supporter l’ingratitude, fût-elle « présidentielle ». La première ingratitude vécue par cette militante de la première du Pds, c’est la relégation au second plan des authentiques du parti libéral au profit d’opportunistes « transhumants » venus de formations politiques qui avaient dit non à l’alternance du 19 mars 2000. Cet acte « ingrat », lui seul, suffisait pour que l’ancienne maire de Diourbel et d’autres libéraux, mettent fin à leur aventure « bleue ». Aminata Tall, à l’instar d’autres militants « authentiques », ont avalé la pilule de cette « ingratitude majestueuse ». Elle espérait un jour que justice serait faite. Que nenni ! L’humiliation et les coups bas devenaient de plus en plus intenses, réguliers et insupportables. La dernière goutte d’eau de l’ingratitude qui a fait déborder le vase de la dignité c’est l’éjection d’Aminata Tall du secrétariat général de la Présidence. Trop c’est trop. Elle a craché sur le maigre fauteuil ministériel que « le champion d’échecs » lui avait proposé. Elle n’a pas attendu d’être exclue pour prendre la porte de sortie. Elle n’a pas suivie ni les traces de Macky Sall ni celles d’Idrissa Seck, car ces deux ont été exclus purement et simplement sous le sceau d’une cinglante humiliation. Aminata Tall, elle, a pris son courage à deux mains et a tourné le dos à dix années de « compagnonnage ingrat ». Le temps de l’exercice d’un « pouvoir ». Un pouvoir où Mme Tall a partagé les responsabilités. Les actes, bons comme mauvais. Elle a demandé « pardon » pour avoir participé directement ou indirectement aux souffrances infligées à la population sénégalaise depuis onze ans. Un pardon accepté ? Le peuple jugera avec classe comme la tienne. b[Thiedo]b