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Application de la taxe de 3% sur des produits importés: du laisser-faire à la régularité !

La taxe de 3% introduite dans le cadre du Programme de modernisation de l’administration douanière (Promad), appliquée depuis le début du mois septembre a été mal accueillie par les industriels qui y entrevoient une mort professionnelle programmée parce que déjà submergés par les multiples taxes. Du côté de l’Etat, le gouvernement a concédé 25% de ses ressources liées à la Tva sur la farine et le blé. Mais, la situation reste toujours tendue. D’où l’urgence de discuter pour trouver un arrangement constructif, note SudQuotidien.


Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Septembre 2021 à 18:30 | | 0 commentaire(s)|

Application de la taxe de 3% sur des produits importés: du laisser-faire à la régularité !
L ’économie mondiale redémarre, mais les tensions économiques sont encore vives. Les prix des denrées ont flambé passant du simple au double pour les pays importateurs. Dans des pays comme le nôtre où l’Etat tire l’essentiel de ses ressources budgétaires à partir des recettes fiscales pour 95,5% et non fiscales pour 4,5%, celui-ci (Etat) use toujours de son matelas de ressorts pour couvrir ses charges budgétaires surtout dans ce contexte de conjoncture internationale liée à la crise sanitaire inédite.

Face à ce choc massif et brutal produit par la pandémie de la covid-19 et accentué par les mesures d’arrêt de l’activité économique prises pour endiguer le mal qui a fini de plonger l’économie planétaire dans sa pire récession depuis la seconde guerre mondiale, le gouvernement sénégalais a consenti d’énormes efforts tant au plan sanitaire, social, qu’économique pour se maintenir à flot. Et toutes ces dépenses ont été tirées de ses ressources fiscales mobilisées. Donc, c’est dire que sans ces ressources, l’Etat sénégalais ne saurait être debout pour longtemps.

Prenant la pleine mesure de tout cela, le gouvernement s’est résolu à appliquer le prélèvement de conformité fiscale (Pcf), qui n’est ni un nouvel impôt, ni une nouvelle taxe, mais une nouvelle mesure visant à pousser les importateurs à aller faire leur déclaration au sein de l’administration fiscale.

Cette taxe de 3% introduite dans le cadre du Programme de modernisation de l’administration douanière (Pomad) se justifie par le fait que «les agents des douanes travaillent dans des conditions très difficiles, alors que la douane fait des recettes de 1000 milliards de francs CFA par année », a expliqué le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo, le 2 septembre dernier, lors d’une conférence de presse conjointe avec sa collègue du Commerce Aminata Assome Diatta. Depuis lors, les meuniers sont dans tous leurs états parce que considérant cette mesure lourde de conséquences sur leur chiffre d’affaires. Ils estiment avoir beaucoup fait en termes de réduction des charges et des marges pour juguler cette situation.

Pour s’en convaincre, ils laissent entendre que leurs marges industrielles ne sont plus à 30 voire 40 % comme autrefois, mais entre 5 et 10 % aujourd’hui. Mieux, le syndicat professionnel des industriels (Spis) explique que le carton a augmenté de 45%, le papier de 19%, le plastique de plus de 16% sans occulter le blé qui est passé de 250 à 300 euros la tonne... A cela, s’ajoutent les coûts du transport qui ont doublé, faisant passer le conteneur venant d’Asie de 5 000 dollars à 10 000 dollars. A toutes ces taxes, s’ajoutent à celle du Promad fixée à 3% pour une valeur comprise entre 120 et 130 milliards, celle du Cosec comprise entre 0,2 et 0,4 %, soit environ 15 milliards. Elles pèsent lourds sur le secteur.

L’ETAT RENONCE À 25% DE TVA SUR LA FARINE ET LE BLÉ

Certes, la situation est difficile pour les importateurs singulièrement les industriels. Pour autant, le gouvernement a fait d’énormes efforts pour ces derniers. Ce, en supprimant la Tva sur la farine et les droits de douane sur le blé. Ce qui n’est d’ailleurs pas moindre comme efforts de guerre économique pour protéger les industriels et par ricochet préserver les emplois. Aujourd’hui, les deux parties doivent nécessairement s’asseoir autour d’une table pour discuter et trouver un consensus devant apaiser la tension.

Du côté de l’Etat, la taxe de 3% imposée dernièrement se justifie par la nécessité et l’urgence de rendre performante l’administration douanière, en la dotant de moyens acceptables, notamment les agents sur le terrain. Mais aussi, ces ressources mobilisées devront permettre «de recruter 2 000 agents auxiliaires des douanes pour renforcer ce corps de contrôle extrêmement important pour la vie économique de notre pays», avait indiqué le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo.

Ndèye Fatou Kébé