leral.net | S'informer en temps réel

Arnaque : Les victimes du couple Henry Alioune Dieng-Thiaba Guèye créent un collectif

Certaines histoires prêtent à sourire tout comme d’autres prêtent à pleurer. Celle du sieur Henry Alioune Dieng et de son épouse, qui ont roulé dans la famille d’honnêtes responsables de familles, nous laisse, quant à elle, tout simplement pantois.
Ils sont au moins cinq opérateurs économiques identifiés, victimes des pratiques peu orthodoxes de ce couple de malfrats sans foi ni loi. Regroupées au sein d’une plateforme, ces victimes ont décidé d’ester en justice contre leurs bourreaux. Récits de cinq histoires décapantes qui affolent la toile. Jugez en vous-même. Le Témoin


Rédigé par leral.net le Mercredi 18 Mai 2022 à 09:57 | | 0 commentaire(s)|

Les 200 poulets de chair de l’étudiant Ndeury
Le 10 mai 2022, Ndeury Sarré, étudiant de 29 ans et demeurant à Pikine Darou Khoudoss, publie dans une plateforme dénommée «Trouvés ou Perdus» sur Facebook, sous le numéro TOP 100522/001, pour raconter sa mésaventure. Il indique qu’en association avec un ami, ils avaient monté, tant bien que mal, un projet d’élevage portant sur une bande de 250 sujets.

Et le 20 janvier 2021, le couple Henry Alioune Dieng et Thiaba Guèye, pour le compte de leur entreprise dénommée «La Boucherie du Peuple», avait passé commande de 200 poulets de chair d’une valeur de 500 000 FCfa, à raison de 2500 FCfa l’unité.

« Nous avions eu beaucoup de mal à mettre en place ce projet à cause des difficultés financières. Nous avions la ferme intention d’en faire un business solide et rentable, sur le long terme. Le couple Dieng m’a contacté le jeudi 19 janvier, pour une commande d’une (1) tonne de poulets. J’ai indiqué que nous étions débutants et que nous ne pouvions fournir au maximum que 200 pièces.

Le lendemain, le vendredi 22 janvier 2021, le couple s’est présenté chez moi, vers les coups de 16h, pour récupérer la commande. Je les (sic) avais même présenté à ma famille, notamment mon père et mes frères, qui m’ont aidé à charger la marchandise dans leur véhicule. Après le chargement, Mme Thiaba Guèye m’avait fait un reçu signé et tamponné avec le cachet de leur entreprise qui a le NINEA : SA.DKR-2020-B-15755
», explique Ndeury Sarré.

Les deux parties s’accordent sur un paiement 15 jours après la livraison. Mais depuis la livraison, le couple n’a plus donné signe de vie et s’est évanoui dans la nature. Naturellement, le projet avicole, plombé par cette forfaiture, bat de l’aile. Pis, l’autre associé soupçonne Ndeury d’être de connivence avec l’indélicat couple et menace de porter plainte pour récupérer son investissement.

Toutes les tentatives de joindre le couple restent vaines. Les numéros laissés sonnent dans le vide. Le sieur Ndeury Sarré publie alors son histoire avec la photo du couple et les réactions des autres victimes du couple, fusent de toutes parts. Chaque victime y va de son histoire et toutes décident alors de se retrouver au sein d’un collectif des victimes du couple Henry Alioune Dieng et Thiaba Guèye.

Les six moutons de Mme Mbow

En 2020, Henry Alioune Dieng, alors sous la bannière des «Etablissements Alioune Henry Dieng, Amitié 1, villa 3065 Dakar» avait déjà inscrit sur le tableau de ses victimes, Mme Ndàye Adama Mbow, une brave opératrice économique.

« En juin 2020, à 10 jours de la Tabaski, M. Dieng est venu dans notre enclos où il a vu 7 moutons qui l’intéressaient. Il me dit qu’il pouvait avancer la moitié de la valeur des 7 moutons (1 640 000 FCfa), à savoir 800 000 FCfa et le reliquat de 840 000 FCfa, deux jours avant la Tabaski. Il s’est présenté le lendemain, tôt le matin, pour prendre les moutons, en disant au gardien qu’il reviendra vers 11h quand je serai sur place pour me remettre l’argent promis. Jusqu’à 23 h, il n’a pas donné signe de vie et ne répondait pas à mes appels.

C’est le lendemain en début d’après-midi que je l’ai eu, pour l’entendre dire que son oncle est décédé à Mbour, où il se trouve présentement et qu’il me contactera dès son retour prévu le jour d’après. Il est revenu me voir accompagné de son épouse et d’un ami et m’a présenté ses excuses sur la tournure des évènements. Henry m’a alors remis 300 000 FCfa que j’ai refusés dans un premier temps, avant d’accepter sous son insistance de compléter la totalité de la somme (1 340 000 FCfa), deux jours avant la Tabaski.

Ce délai passé, Henry ne solde toujours pas son compte et je me suis présentée chez lui pour réclamer mon argent. Il m’a alors fait une reconnaissance, de dette en promettant de solder le tout dans une semaine. Depuis, je ne l’ai plus revu
», raconte, la mort dans l’âme, Mme Mbow.

Dans la reconnaissance de dette dont nous avons copie, Henry Alioune Dieng écrit «devoir à Mme Mbow Nd9ye Adama Mboup, la somme d’un million trois cent quarante mille (1 340 000) FCfa, suite à la vente de six moutons». La brave dame court derrière les deux époux depuis, sans succès, pour recouvrer son dû.

Pour Pape Maoumy Ndiaye, c’est une autre approche qui a été utilisée. Dans sa plainte dont nous avons aussi copie, il relate avoir été approché en octobre 2021 par Henry Alioune Dieng, qui lui a présenté un projet avicole nécessitant 960 000 FCfa pour l’achat de sujets afin de pouvoir honorer une commande de son entreprise

«La Boucherie du Peuple».

Le 7 octobre 2021, il reçoit l’argent demandé contre un papier actant son engagement. Henry Alioune Dieng promet de rembourser au plus tard dans 45 jours, mais revient à la charge le 9 novembre, pour contracter un autre prêt de 3 millions FCfa afin d’acheter d’autres poussins. N’ayant pas encore remboursé son premier prêt, son bienfaiteur consent tout de même, selon les mêmes modalités, à rallonger un (1) million FCfa.

Depuis, aucun remboursement et les rendez-vous se succèdent avec des excuses bidons. Dans sa plainte, Pape Maoumy Ndiaye souligne que Henry use de son entreprise « Boucherie du Peuple » légalement constituée avec Ninéa et Rc et sort des offres de structures privées et étatiques pour duper son monde. Pape Maoumy Ndiaye le poursuit pour le remboursement d’un million neuf cent soixante mille (1 960 000) FCfa.

Les 23 bovins de Pape Aboubacar Touré

Papa Aboubacar Touré, spécialiste en productions animales et gérant de Paquet Agro - Services, une entreprise qui a pignon sur rue à Liberté 6, est lui aussi une des nombreuses victimes du couple Henry Alioune Dieng-Thiaba Guèye.

En effet, lors de la fête de la Achoura ou Tamkharite, marquant la nouvelle année musulmane, le couple de malfaiteurs se présente à ses services pour l’approvisionnement d’un marché de 20 bovins qu’il aurait gagné au niveau de la mairie de Dieuppeul-Derklé.

Pour mieux ferrer son interlocuteur, le couple donne un acompte de deux millions cinq cent mille francs (2 500 000) FCfa sur les six millions cent mille (6 100 000) FCfa représentant le montant global.

Il est aussi prévu une rotation de 5 bovins par semaine, dont 3 ont été livrés en même temps que les 20 bovins les 28 et 29 août 2020. Le couple verse pour ce surplus 740 000 FCfa et ne reste devoir que 100 000 FCfa pour la rotation hebdomadaire.

«En somme, sur les 6 840 000 FCfa que Henry Alioune Dieng et sa femme Thiaba Gueye me devaient, ils ont versé 3 240 000 FCfa et il leur reste à verser 3 600 000 FCfa, alors que le délai de rigueur pour le remboursement total de la somme due, était le mercredi 07 octobre 2020», regrette aujourd’hui Pape Aboubacar Touré.






Le Témoin