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Endettement du Sénégal : Le rapport de la banque britannique Barclays, finalement remis en cause


Rédigé par leral.net le Lundi 7 Juillet 2025 à 14:28 | | 0 commentaire(s)|

Endettement du Sénégal : Le rapport de la banque britannique Barclays, finalement remis en cause
Le Sénégal fait l’objet d’une alerte financière sérieuse. Un récent rapport de la banque britannique Barclays place le pays en tête des nations africaines les plus endettées, avec un niveau d’endettement évalué à 119 % du PIB en 2024. Une estimation qui alimente les inquiétudes sur la soutenabilité des finances publiques sénégalaises, d’autant que les obligations d’État libellées en dollars, ont chuté de 9,1 % depuis le début de l’année, selon des données compilées par Bloomberg.

Mais cette lecture est contestée dans le milieu académique sénégalais, notamment par le professeur Amath Ndiaye, enseignant à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Dans des propos rapportés par "Le Soleil", l’économiste reconnaît la gravité de la situation, tout en nuançant les conclusions du rapport de Barclays. Selon Pr. Amath Ndiaye, l’évaluation de la dette publique ne peut se fonder uniquement sur le ratio dette/PIB, même si ce dernier dépasse largement les seuils de prudence recommandés par les institutions internationales : 60 % pour le FMI et 70 % pour l’UEMOA.

« Ce chiffre reflète l’accumulation rapide de la dette publique, dans un contexte de déficits jumeaux – budgétaire et courant – et d’un accès limité aux financements concessionnels », explique le professeur. Il rappelle que la soutenabilité de la dette repose également sur un second indicateur crucial : le ratio intérêts/recettes fiscales. À ce titre, le Sénégal affiche un niveau de 25,8 %, là aussi supérieur aux seuils de référence du FMI et de la Banque mondiale, qui recommandent de ne pas excéder 20 à 23 %.

En contestant la première place attribuée au Sénégal, Pr. Ndiaye cite d’autres pays dont la situation serait plus critique, notamment le Soudan, l’Érythrée et le Ghana. Des propos partiellement corroborés par les données disponibles sur le site Trading Economics, qui indiquent que :
Le Soudan affiche un ratio dette/PIB de 272 % en 2024 ;
L’Érythrée se situe à 164 % ;

Le Ghana, en revanche, a un ratio de 70,5 %, soit près de 49 points en dessous de celui du Sénégal.





Senenews

Mame Fatou Kébé