Assemblée nationale de rupture : une sucette pour le petit peuple ?

Le tort de Moustapha Cissé Lô : avoir exprimé son opinion qui consistait à dire que politiquement donner le perchoir de l’Assemblée à Moustapha Niass ( leader de l’AFP, parti allié) n’est pas un avantageux pour l’APR, le parti du président Macky Sall.
Cette opinion a valu à ce tonitruant député une volée de bois verts de la part des cadres de son parti et des proches du président. Pour eux, Moustapha Cissé Lô défie l’autorité du président de la République. Il doit donc être écarté de l’entourage de ce dernier
Une lecture au secon degré de cette décision révèle que les députés de la majorité doivent suivre à la lettre les décisions qui émanent de l’autorité suprême. Tout parlementaire qui ose défier cette autorité se verra écarter de la cour du roi ( on lui enlève certains privilèges).
Ce comportement nous ramène quelques mois en arrière, lorsque l’homme fort du Sénégal s’appelait Me Abdoulaye Wade. Dans le règne de cet homme portant réputé être un démocrate, les députés avaient voté la loi Ezzan qui efface les crimes politiques, ils avaient voté aussi la loi Sada Ndiaye qui ramène le mandat du président de l’Assemblée à un an ( c’est la loi qui a détrôné Macky Sall du haut du perchoir de l’Assemblée en 2008), ils avaient voulu voté la loi…du 23 juin 2011 ( avec cette loi le candidat qui obtient 25% des suffrage est élu président de la République). Le peuple s’y est opposé. La guerre a commencé et cela a abouti à la victoire de la coalition Benno Bokk Yaakaar dirigée par Macky Sall sur Abdoulaye Wade le 25 mars dernier.
Comment des gens qui ont été porté au pouvoir par un peuple uni peuvent-ils vouloir pour de simples calculs politiciens museler des citoyens, les empêcher d’exprimer leur idée sur une question? Pourtant, ils savent trés bien que ce sont les débats contradictoires qui font bouger les choses. Empêcher les citoyens d’exprimer leur opinion aboutit toujours à une révolte. Mais le pouvoir rend aveugle bien des gens.
Si la tendance n’est pas arrêtée trés tôt, l’Assemblée de rupture dont on parle tant pour cette 12 ème législature ne sera qu’à l’état de rêve. Elle restera une simple promesse de camapgne électorale.

senego