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Augmentation du nombre des députés, l'opposition se braque

La mesure prise par la majorité parlementaire d'augmenter le nombre de députés de 150 à 165 a suscité une vive réaction des députés de l'opposition hostiles à la mesure, qui ont tous rejeté en bloc une telle mesure, dénonçant d'autre part la rupture du consensus qui prévalait dans le champ politique.


Rédigé par leral.net le Mardi 3 Janvier 2017 à 08:53 | | 0 commentaire(s)|

Le député et numéro deux du PDS Omar Sarr
Le député et numéro deux du PDS Omar Sarr
C'est d'abord le secrétaire général adjoint du PDS Omar Sarr qui, tout en s'insurgeant contre l'adoption de la mesure d'augmentation du nombre de députés, promet de saisir le Conseil Constitutionnel pour l'annulation de la décision.

L'actuel numéro deux du PDS soutient ainsi, "on nous a soumis deux projets de loi, nous avons voté contre le premier qui est relatif au code électoral. Il y a eu des divergences sérieuses malgré les discussions entre la majorité présidentielle et nous.  Parmi ces divergences, il y a la question de l'autorité qui doit gérer les élections, l'augmentation du nombre de députés qui passe à 165. Il y a également la question du scrutin et d'autres sur lesquelles, nous n'avons pas pu trouver de consensus".
 
Dénonçant la mesure, il soutient encore, "nous ne pouvions pas voter parce que nous avons pensé qu'il fallait des progrès substantiels pour que nous puissions l'adopter. Pour les députés de la diaspora, ils sont choisis sur la base des nombres d'inscrits dans ces pays alors que pour l'intérieur du pays, on choisit selon la population. C'est comme s'il y avait deux poids, deux mesures avec ces différents critères".
 
Selon Omar Sarr, il y a une volonté de triche quand il est mis en avant des critères démographiques et il promet finalement qu'ils vont discuter avec leurs conseils afin de saisir éventuellement le Conseil Constitutionnel.
 
Pour sa part, le secrétaire général d'AJPADS, Mamadou Diop Decroix, se prononçant contre la mesure estime, " on aurait pu prélever les députés de la diaspora sur l'effectif actuel de l'Assemblée Nationale. Nos amis de la majorité nous disent que cela ne prend pas beaucoup d'argent. Cette augmentation n'est pas méchante alors que ce n'est pas cela le problème. Le problème, c'est l'image que cela renvoie. On augmente les députés et les frais seront aussi revus à la hausse", regrette-t-il.
 
Il pense également qu'au moment où le nombre de députés est augmenté, "la problématique de l'emploi se pose, des jeunes meurent en Méditerranée. C'est cette image d'un Etat dépensier que je rejette. S'y ajoute que les populations ne sont pas contentes des députés, elles considèrent qu'on ne travaille pas. Par conséquent, il aurait été nécessaire d'augmenter la logistique de l'Assemblée Nationale afin que les parlementaires puissent être présents partout".
 
Dans la même veine, la député Hélène Tine soutient également que "le contexte social ne nous permet pas d'utiliser nos maigres ressources pour offrir une surenchère de postes politiques. Nous venons d'assister à la création du HCCT et c'est 150 élus auxquels, viennent s'ajouter 15 députés, cela fait combien en matière d'agent?", s'interroge-t-elle. Elle se dit favorable à l'octroi d'un quota de députés aux Sénégalais de la diaspora mais aurait préféré qu'ils soient prélevés parmi ceux qui sont à l'Assemblé Nationale. Elle soutient d'ailleurs que "la plupart d'entre eux sont aux abonnés absents, ils ne viennent même pas en plénière. On doit revoir le mode du scrutin, la manière dont on désigne les députés, la façon dont fonctionne le parlement et mettre les ressources dans d'autres secteurs", pense-t-elle.
 
Source enquête 
     

La rédaction