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Aux paysans inquiets, Sidy Bâ, porte-parole du CNCR explique: « Il y a une tension mondiale sur l’engrais »

La tension sur le marché de l’engrais n’est pas seulement notée au niveau national. D’après le porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), Sidy Bâ, il s’agit d’un choc exogène. Elément-clé pour avoir de bons rendements, surtout avec la pauvreté des sols, l’engrais reste, cette année, le casse-tête des paysans sénégalais.


Rédigé par leral.net le Mardi 24 Août 2021 à 14:19 | | 0 commentaire(s)|

Aux  paysans inquiets, Sidy Bâ, porte-parole du CNCR explique: « Il y a une tension mondiale sur l’engrais »
Porte-parole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR), Sidy Bâ confie à ‘’EnQuête’’ que la mise en place de l’engrais 6-20-10, qui est destiné à l’arachide, est à hauteur de 70 %.

‘’Pour l’engrais céréale triple 15 et 15-10-10, on est à 50 %. Concernant l’engrais bio, il était attendu un pourcentage de 10 %, qui devrait être mis à la disposition de ceux qui font ce type de culture. Au fait, il y a une tension mondiale sur l’engrais. L’usine qui en produit au niveau national, exporte la grande partie de sa production à des prix très élevés. Les OPS (opérateurs privés stockeurs) qui exportaient de l’engrais pour le revendre, ont eu des problèmes au Maroc. Ils n’ont pas pu apporter une bonne partie de leur stock. Ils devaient chercher des éléments sur le marché international, certains éléments pour la composition de l’engrais. Ce qui a été un problème’’, explique notre interlocuteur.

D’après lui, à cause de cette rupture, même si les engrais pour le mil et l’arachide sont disponibles, aujourd’hui, il sera ‘’presque trop tard’’, surtout pour l’arachide. Parce que l’arachide commence presque à fleurir. ‘’Qu’on y mette de l’engrais ou pas, c’est du pareil au même. Il est même préférable de ne pas y mettre, à cette étape de leur développement. Parce que l’engrais est répandu 10 à 15 jours maximum, après les semis.

Or, l’hivernage a démarré depuis plus d’un mois. Donc, l’efficacité de tous les engrais qui sont mis à la disposition des agriculteurs, est réduite. C’est des leçons qu’il faut en tirer et le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural en est conscient
’’, poursuit le porte-parole du CNCR.

Le Sénégal, note-t-il, avait l’habitude d’avoir assez d’engrais pour les agriculteurs. Mais ‘’depuis que l’Etat a commencé à privatiser les Industries chimiques du Sénégal (ICS), en les cédant aux étrangers, on a noté qu’il y a eu une tension sur le marché de l’engrais. L’Etat doit avertir à temps les fournisseurs, pour qu’ils mettent sur le marché de l’engrais à temps, sachant qu’on est dans un pays agricole. Ils doivent en fournir suffisamment, afin qu’ils puissent s’en procurer. L’Etat peut aussi le subventionner’’.