leral.net | S'informer en temps réel

Aziz Sy, DG de Sgo : « Je préfère gagner 5% de 100 millions de dollars de chiffres d’affaires qu’augmenter les impôts à 10% pour un million de dollars ».

Le Directeur général de Sabodala Gold Opérations (Sgo), Aziz Sy, a souligné, dans entretien accordé au journal Le Quotidien, que le montant des investissements serait de zéro si jamais l’Etat réduit des exonérations fiscales et augmente les impôts dans le secteur minier.


Rédigé par leral.net le Lundi 1 Juin 2015 à 15:53 | | 1 commentaire(s)|

Aziz Sy, DG de Sgo : « Je préfère gagner 5% de 100 millions de dollars de chiffres d’affaires qu’augmenter les impôts à 10% pour un million de dollars ».
Le président de la République, Macky Sall, a annoncé récemment son souhait de promulguer le code minier. Une commission de relecture élargie à des experts dans le domaine minier a été mise en place pour ne pas enlever l’attractivité du potentiel minier sénégalais. C’est avec cela qu’il va donner un visa final. « Le gouvernement du Sénégal avait fait le constat qu’il y a un trop plein d’exonérations et qu’il avait trop perdu plus de 400 milliards de francs Cfa », a soutenu le Directeur général de Sabodala Gold Opérations (Sgo) qui explique que cette perte de fiscalités par l’attractivité du code minier. Mais dit Aziz Sy, puisque le gouvernement compte conserver un code minier attractif qui puisse intéresser l’Etat. Il y a aussi des préoccupations des communautés locales qui ont été prises en compte dans l’avant-projet de code. Il y a le fonds d’investissements communautaires, le programme social minier qui existait, qui était mis en œuvre d’une certaine manière. « Son impact existe, mais il n’est pas suffisant », renseigne, M. Sy. « Lorsque, l’idée de modification du code minier est venue en 2012, les cours des matières premières étaient dans la conjoncture très favorable. En 2012, l’once d’or frôlait les 2 000 dollars. Entre-temps, les cours ont baissé et les compagnies minières n’en tiraient pas profit. Les cours sont restés dans leur tendance baissière. Ce qui était valable en 2012, ne l’est plus », explique-t-il. Pour lui, le Sénégal ne doit pas faire un code qui va décourager les investisseurs, encore que la clause de stabilité les protège de toute nouvelle législation qui va intervenir après qu’ils ont déjà obtenu leurs titres miniers. "Donc, cela ne sert à rien de vouloir gagner plus d’impôts si l’assiette n’existera pas ou si elle s’épuisera", conclut-il. Il déclare d'ailleurs : « Nous avons fait des modèles de financiers sur la base des dispositions de l’avant-projet de code minier. Ce modèle montre que si on applique ces nouvelles dispositions dans le contexte de la conjoncture actuelle, le projet minier ne sera pas rentable. Aucun investisseur ne va s’engager. Peut-être qu’on va augmenter les impôts, réduire les exonérations, mais il n’y aura pas d’investissement ». Aziz Sy dit préférer gagner 5% de 100 millions de dollars de chiffres d’affaires qu’augmenter les impôts à 10% pour un million de dollars. Parce ce que, dit-il, vous aurez l’impression que vous allez gagner, mais l’assiette va se réduire comme un pot de chagrin. Finalement vous gagnez moins. Or, pendant que les investissements sont là, des projets en cours, vous gagnez. C’est ce qui s’est passé en 2003. Quand ce code a été voté, tous les projets ont éclos.

« Je ne dis pas qu’il faut moins d’impôts possibles mais un accompagnement. Quand c’est justifié, quand le projet est rentable, on doit payer des impôts comme tout contribuable », soutient-il. Les investissements sont de l’argent qui entre dans le pays. Il y a aussi les emplois créés avant qu’on ne paie les impôts. On paie des impôts quand on fait des affaires non pas pendant qu’on ne fait que dépenser.