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Baba Tandian plaide l’indulgence : «La situation est difficile mais il est trop tôt pour accabler le régime en place»

Membre de la délégation du Premier ministre lors de sa récente visite officielle en Mauritanie, Baba Tandian estime qu’il faut laisser au gouvernement le temps de faire ses preuves. Il revient sur sa relation avec le nouveau régime, la relation tendue entre ce nouveau régime et la presse, sans manquer de se prononcer sur la marche du basketball sénégalais. Balle à terre.


Rédigé par leral.net le Vendredi 31 Janvier 2025 à 22:10 | | 0 commentaire(s)|

Baba Tandian juge qu’il prématuré de donner un avis tranché sur l’action du régime en place depuis l’accession du Président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. Au cours d’un entretien accordé à "La Tribune", il a laissé entendre qu’il faut laisser du temps, mais reconnaît que les Sénégalais font manifestement face à une situation difficile.

« Je pense qu'il ne faut pas être trop catégorique dans la critique. Le gouvernement a été installé il y a à peine huit mois. Une situation difficile existe bel et bien au Sénégal. Personne ne peut le nier. La situation est difficile, mais il est trop tôt pour accabler, condamner le régime en place. D’ailleurs, cette situation difficile existe partout dans le monde, partout.

Au Sénégal, en 1972, on était 2,8 millions d’habitants et aujourd'hui, en 2024, on est 17 - 19 millions d’habitants. Mais c'est énorme. Il faut trouver du travail à des millions de personnes, mais on n’a pas des millions d’entreprises. Mais 19 millions, il faut leur trouver du travail. Et on n'a pas 19 millions d'entreprises. Je pense qu’il y a une volonté de bien faire. Il est trop tôt pour juger. Il faut laisser du temps au régime en place, avant d’avoir un avis tranché sur leur bilan
».

« IL EST IMPÉRATIF QUE LA PRESSE ET L'ÉTAT SE RETROUVENT »

Membre honoraire du bureau du Conseil des éditeurs et diffuseurs de la presse sénégalaise (Cdeps), Baba Tandian offre ses bons offices en vue d’une relation constructive entre les pouvoirs publics et la presse. Baba Tandian, qui a accompagné le Premier ministre lors de sa visite officielle en Mauritanie, estime qu’il doit être possible de trouver une solution, dans l’intérêt supérieur du Sénégal. « Je sais aussi quelque part que le pouvoir veut mettre fin à ce conflit, parce que ce conflitlà n'arrange personne. Le pouvoir a besoin de la presse. La presse accomplit une mission de service public au service des Sénégalais qui ont droit à une information de qualité. L'État sait très bien que la presse vit dans des moments très difficiles. Je suis bien placé pour le savoir », déclare-t-il.

En dépit de l’appel au dialogue rénové lancé par le président de la République, la situation reste assez conflictuelle, notamment avec le ministre de tutelle. Baba Tandian ouvre la voie à un compromis dynamique. « Aujourd'hui, il est vraiment impératif que la presse et l'État se retrouvent. Je suis prêt à prendre mon bâton de pèlerin pour concilier les positions. D’abord, je suis un doyen. Deuxièmement, je suis chef d'entreprise. Et troisièmement, quand même, j'ai mon mot à dire pour les choses se passent bien dans ce pays. Si les deux parties acceptent, je suis prêt à jouer ce rôle-là : parler à chacun pour essayer de trouver un compromis », déclare-t-il.

« CE QUE OUSMANE SONKO M’A DIT… »

Interrogé sur sa relation avec le régime en place, Baba Tandian apporte des précisions. « Ça va peut-être vous surprendre, parlant du régime en place mais je ne les connais pas. Je ne connais pas les membres de Pastef. J'y connais deux personnes, peut-être trois, qui sont d’ailleurs très proches d'Ousmane Sonko. Malheureusement, la troisième est décédée quelques jours après la dernière présidentielle. C'est à Nouakchott, il y a quelques jours, que j’ai rencontré la première fois Ousmane Sonko. C’est d’ailleurs par l’entremise de l’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, qui m’a demandé de participer à l’accueil d’Ousmane Sonko lors de sa visite. C’est donc ainsi que j'ai été associé à toutes les activités de sa délégation », souligne Baba Tandian.

Revenant sur ses échanges avec le Premier ministre, avec qui il a pu discuter en marge d’une rencontre avec le patronat mauritanien, Baba Tandian revendique son statut d’électron libre. « Ma première rencontre avec le Premier ministre Ousmane Sonko, s’est très bien passée et je pense que je vais le rencontrer ces jours-ci, puisqu'il m'a mis en relation avec son chef de protocole, à sa demande, qui a pris mes coordonnées. Vous savez, Tandian il est international, comme je l'ai dit dans le basket, je navigue avec tout le monde. Moi, je suis bien avec tout le monde. Avec Abdou Diouf, avec Abdoulaye Wade, avec Macky Sall, que je considère comme un ami jusqu’à ce jour. Pour moi, c’est le Sénégal qui prime. Je ne compte que sur moi-même pour vivre. Cela fait que je suis un peu électron libre », laisse entendre le patron de l’imprimerie Tandian.

LES RETOMBÉES POSITIVES DE LA VISITE DU PM EN MAURITANIE

Très introduit en Mauritanie, Baba Tandian salue les retombées de la visite d’Ousmane Sonko en Mauritanie. Présent lors de plusieurs déplacements de présidents de la République sénégalais à Nouakchott, Abdoulaye Wade tout comme Macky Sall, il tient à souligner le cachet exceptionnel de l’accueil réservé à Ousmane Sonko, par les ressortissants du Sénégal et même par des Mauritaniens. Au-delà de la liesse, et des bains de foules, Baba Tandian estime que les relations entre Dakar et Nouakchott sont parties pour se bonifier, tout comme les conditions de séjour des Sénégalais de Mauritanie.

Selon lui, le Premier ministre a su tenir un discours d’amitié mais aussi de vérité. « Il s’est engagé à porter sans états d’âme, les doléances des Sénégalais aux autorités mauritaniennes et il l’a fait. Il leur a clairement dit qu’il est incompréhensible que les ressortissants sénégalais puissent subir des tracasseries en Mauritanie, alors que les Mauritaniens ne sont aucunement inquiétés au Sénégal. Les autorités mauritaniennes ont prêté une oreille attentive à cette requête et entendent mieux prendre en charge la question des cartes de séjour », déclare Baba Tandian. Il indique que suite à cette visite officielle, les cartes de séjour qui duraient un an, auront bientôt une durée de cinq ans, pour réduire les pesanteurs administratives.

Par ailleurs, il estime que le nouveau régime a su bien négocier la gestion des ressources communes avec la Mauritanie. « Un accord a été signé par le précédent gouvernement et à quelques jours de l'extraction du premier baril de pétrole, un nouveau gouvernement s'est installé. Il y avait cette crainte que tous les accords qui ont été scellés avec l'ancien gouvernement, soient remis en cause. Au contraire, il y a une forme de stabilité et de continuité qui rassure et apporte des gages de garantie à toutes les parties. Remettre en cause ce qui avait été signé avec les Mauritaniens sur les hydrocarbures, aurait pu créer un grand désordre

« IL FAUT APPLIQUER LE JUB JUBAL JUBBANTI AU BASKETBALL SÉNÉGALAIS »

L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket-ball ne manque pas d’évoquer la balle orange. Il appelle les autorités à réformer, à appliquer le "Jub – Jubal – Jubbanti". Selon lui, le basket sénégalais est en chute libre. « A l'époque de Matar Bâ, le président de la Fédération de basket, Babacar Ndiaye, faisait ce qu'il voulait. Maintenant, je demande au nouveau ministre, Khady Diène Gaye, d'appliquer, de mettre en œuvre le Jub Jubal Jubbanti. De réformer ce basket-là. Le basket sénégalais est en chute libre. Souvent, des personnes me demandent de m’impliquer pour reprendre le basket en main, mais ça ne m'intéresse plus. Ça ne m'intéresse plus, sincèrement. Ces gens-là ont tué le basket. Le basket, je l'avais trouvé presque mourant quand je le prenais, il a fallu faire des choses extraordinaires pour pouvoir remettre le basket sur les rails. Malheureusement, il y a eu des gens qui ont purement et simplement dévoyé ces acquis. »





Tribune

Ousseynou Wade