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Babacar Ba redescend sur le terrain politique et lance « Alternatives Citoyennes »

Coucou, revoilà Babacar Ba. Après plusieurs années d’hibernation à cause de ses activités professionnelles, l’ancien bras droit d’Idrissa Seck en France a mis à profit la date symbolique du 4 avril, qui a consacré l’indépendance du Sénégal, pour annoncer le lancement d’un grand mouvement citoyen (Alternatives Citoyennes), et par ricochet, son come-back sur le terrain politique. Mais quelle est sa véritable ambition à court terme?


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Avril 2016 à 10:17 | | 4 commentaire(s)|

Pour ceux qui le connaissent, ils étaient persuadés que ce n’était qu’un au revoir. Que, donc, le fils de Badou Ba, ancien député libéral sénégalais, n’avait fait que reculer pour mieux sauter. Tellement qu’il semble évident que ce quadra aux dents longues ne peut guère s’accommoder avec une vie loin des paillettes politiques.

Voilà cinq ans que Babacar Ba, un de ses nombreux cadres de la diaspora sénégalaises qui débordent d’expertises, avait discrètement quitté Paris pour poser ses baluchons à Marseille, foulant ainsi aux pieds plusieurs années d’intenses activités politiques au sein du Parti démocratique sénégalais (Pds) d’abord, dans le parti Rewmi de son mentor, l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, ensuite. En effet, dans la cité phocéenne, le Mbourois ayant sans doute réalisé (enfin) que qui veut aller loin doit ménager sa monture, va surtout s’atteler à affermir son assise socio- professionnelle.

"Aujourd’hui encore, il prête toujours son expertise à cette multinationale, en l’aidant notamment à étendre ses tentacules dans la diaspora africaine mais aussi sur le continent"

Bombardé à la direction régionale d’une grande banque panafricaine, Babacar Ba prendra ainsi soin de ne plus parler de politique, de couper le pont progressivement avec Idrissa Seck et du Rewmi. En 2015, il changera de dimension professionnelle en devenant le Directeur de développement Afrique pour une grande structure internationale de services mobiles. Aujourd’hui encore, il prête toujours son expertise à cette multinationale, en l’aidant notamment à étendre ses tentacules dans la diaspora africaine mais aussi sur le continent.

Le come-back

L’heure du retour en politique a officiellement sonné, ce 4 avril 2016. Ce n’est pas un hasard. Usant et maîtrisant à merveille les rouages de la communication orale et digitale, Babacar Ba, qui préparait discrètement son come-back depuis quelques mois, a en effet attendu le 56e anniversaire de l’indépendance du Sénégal pour officialiser son retour à la faveur d’un mouvement citoyen dénommé Alternatives citoyennes. C’est à travers sa page Facebook qu’il l’a annoncé à ses amis et au grand public…et en toute solennité.

« Chers (es) Compatriotes, « chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission ; l’accomplir ou la trahir ! », attaque Babacar Ba, en paraphrasant Frantz Fanon. " (...) quelque chose de plus profond, de plus haut et de plus suprême que notre seul parcours individuel dans le monde nous commande une voie : revenir sur le champ politique ! Revenir sur le champ des combats pour un Sénégal qui a longtemps compté sur ses fils."

Avant d’enchainer : « produit d’un espace de notre humanité qui a conscience du rôle qui doit être le sien dans l’effort impératif et collectif de redressement de notre continent, nous avons depuis plusieurs années consacré nos moments utiles à la réflexion sur l’avenir de notre pays. Au terme de cette réflexion, à laquelle nous avons ouvertement associé d’autres fils et filles de notre cher Sénégal, tous autant conscients des défis qui nous interpellent et du devoir qui est le leur dans l’entreprise sacrificielle et exigeante de relèvement de ces défis, quelque chose de plus profond, de plus haut et de plus suprême que notre seul parcours individuel dans le monde nous commande une voie : revenir sur le champ politique ! Revenir sur le champ des combats pour un Sénégal qui a longtemps compté sur ses fils. Sénégalaises, Sénégalais, Chers compatriotes. Force est de constater qu’aujourd’hui, les individus ont tendance à démissionner chaque jour un peu plus de leur devoir de citoyen, happés, tentent-ils de se justifier, par l’impératif du travail et de la consommation quotidienne. Quoi de plus légitime, car c’est le travail qui est le garant même de la dignité humaine. »

Plus bas, Babacar Ba, en zorro, souligne : « C’est pourquoi, un véritable changement de paradigme, de politique et de stratégie globale doit être mis en place pour réinventer l’espoir et l’espérance afin de bâtir ensemble un avenir meilleur. Ainsi, nous devons nous appuyer sur des méthodes actives au service du développement de la connaissance et d'une citoyenneté dynamique. Dans cette perspective, nous proposons la mise en place d’un vaste Rassemblement Citoyen dénommé « Alternatives Citoyennes ».

Quid de son ambition ?

A la lumière de cette tribune-retour, Babacar Ba n’échappera pas à cette litanie de questions. Quelle est sa véritable stratégie court terme, au juste ? Jusqu’où va-t-il aller avec ce mouvement ? Le transformera t-il sous peu en parti politique ? Pourquoi ne l’a-t-il pas lancé avant le référendum du 20 mars dernier sur la réforme constitutionnelle ? La perspective d’avoir des députés de la diaspora qui vont défendre la cause de la diaspora a-t-elle eu un effet dans le lancement de ce mouvement ? De quelle sensibilité (pouvoir ou opposition) se réclame Alternatives Citoyennes ? "En tous cas, les élections législatives sénégalaises de 2017 pourraient constituer un premier test pour M. Ba, qui pourrait ainsi tenter de marcher sur les traces de son père en se lançant dans la course à un strapontin de député."
Dans son texte, Babacar Ba n’entre pas dans les détails.

« Les objectifs d’«Alternatives Citoyennes » sont de concevoir de véritables actions de développement politique, économique, social, environnemental et culturel. Notre ambition est de recenser les initiatives citoyennes en vue d’apporter aux populations des solutions concrètes, pratiques et applicables ; elle est de dresser une panoplie d’alternatives transformatrices de la société. "Si les citoyens ne s’engagent pas régulièrement dans la marche de leurs propres affaires, le gouvernement du peuple par le peuple disparaîtra." disait A. De Tocqueville. Voilà pourquoi, le rassemblement Alternatives Citoyennes se veut un catalyseur d’expériences et d’innovations citoyennes ; il vise à donner à tous les citoyens les moyens de participer », explique vaguement Babacar Ba.

En tous cas, les élections législatives sénégalaises de 2017 pourraient constituer un premier test pour M. Ba, qui pourrait ainsi tenter de marcher sur les traces de son père en se lançant dans la course à un strapontin de député.

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