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Babacar Justin Ndiaye : « Karim Wade peut être redoutable s’il absorbe son déficit de charisme et de culture nationale » ( Audio )

Le journaliste politologue Babacar Justin Ndiaye fait un diagnostic sans complaisance de la vie politique sénégalaise à quelques mois de la présidentielle de 2012. Il a analysé les forces et les faiblesses de tous les prétendants à la course à la présidence.


Rédigé par leral.net le Dimanche 10 Octobre 2010 à 16:45 | | 4 commentaire(s)|

Babacar Justin Ndiaye : « Karim Wade peut être redoutable s’il absorbe son déficit de charisme et de culture nationale » ( Audio )
Sur les ondes de la Rfm, Babacar Justin Ndiaye a réagi sur la nomination de Karim Wade au ministère de l’Energie. Dès l’entame de son analyse, il regrette le fait qu’à « la Senelec, le management a cédé la place au business ». « En tout cas, ajoute-t-il, Karim Wade a du pain sur la planche. Comme un maçon, on l’attend au pied du mur ».

Karim Wade, « ministre d’Etat chargé du Sénégal »

En jetant un regard plus exhaustif sur la physionomie du gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye, Babacar Justin de Ndiaye semble convaincu que « Karim est devenu le ministre d’Etat chargé du Sénégal ». « Quand on regarde la physionomie du gouvernement, on s’aperçoit qu’il y a d’un côté Karim Wade avec des ministères juteux et de l’autre, des ministères insignifiants », souligne-t-il, avant de s’empresser d’ajouter que « c’est un régiment et non un gouvernement ». « Et avec une telle physionomie gouvernementale, je ne pense pas que Souleymane Ndéné Ndiaye puisse plastronner » dit en outre le politologue. Il avertit dans la foulée, en se penchant sur la nomination de Ibrahima Sarr, ministre délégué auprès de Karim Wade, que « les ministres délégués sont des fusibles ».

Karim Wade a un réseau d’amitiés et de parrains et d’argent, comme Niasse, Tanor, Seck…, si on lui donne temps à résorber son déficit de charisme et de culture nationale, il peut devenir redoutable.

Au plan politique, Babcar Justin Ndiaye se démarque de l’analyse de ceux qui pensent que Karim est « insignifiant ». « En politique, dit-il, il ne faut rien minimiser. En politique, il faut un réseau d’amitiés, de parrainages et d’argent, Karim Wade en dispose tout comme Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Idrissa Seck. Seul le charisme et le déficit de culture nationale sont le tendon d’Achille de Karim Wade. Si on lui donne le temps de résorber ce déficit de charisme, il peut devenir très redoutable. Mieux, il faut faire très attention à Wade, qui, par des « diableries », peut catapulter son fils à la tête du pays par des mécanismes démocratiques ». Cela comme pour prendre le contre-pied d’Idrissa Seck qui estime, compte tenu du débat sur la candidature de Me Wade, qu’il faut reporter la présidentielle à 2014. Car pour le politologue, l’ennemi numéro un, c’est le temps ».

Ousmane Tanor Dieng, candidat naturel de Bss

Babacar Justin Ndiaye soutient par ailleurs que la candidature naturelle de Bennoo Siggil Senegaal (Bss), c’est Ousmane Tanor Dieng, en ce sens que c’est le Ps qui a été vaincu en 2000 et les autres étaient du côté des vainqueurs, mais encore faut-il que Tanor soit le candidat officiel du Ps. Babacar Justin Ndiaye minimise la capacité électorale des jeunes leaders politiques à l’image de Talla Sylla, Cheikh Bamba Dièye,… Il se demande d’ailleurs « si ces jeunes aux dents longues ont un poids électoral ».

Aussi, fait-il observer que Macky n’est pas organiquement soudé à Bennoo. Même s’il est dans l’opposition au sein de Bennoo, car ses faits et gestes le montrent.

Abordant le cas Idrissa Seck, Babacar Justin Ndiaye déclare que le maire de Thiès est un libéral à part, et à part entière. « Si vous assistez au comité directeur du Pds, vous avez face à face deux anciens candidats à une élection présidentielle (l’ex-leader de Rewmi et me Abdoulaye Wade, adversaires en 2007) dans un même parti ». Pour moi, Idrissa Seck est le candidat officiel de ce parti.

L’émergence de plus en plus de mouvements citoyens dans notre pays ne semble enthousiasmer le politologue en ce sens que tout le monde est citoyen. « Tout le monde est citoyen. Peut être, le seul combat qui vaille est de mener le combat pour la culture citoyenne. Et cela me semble une honte de construire la citoyenneté 50 ans après l’indépendance », explique-t-il.

Il s’insurge pour autant contre la création des institutions comme la Cena, la Ceni, le Conseil constitutionnel, … « Cena, Ceni, Conseil constitutionnel, ça m’afflige. En grande démocratie, c’est le ministère de l’Intérieur qui organise les élections dans la manière la plus transparente. Mais c’est un problème de confiance qui se pose dans notre pays. Mon souhait est qu’on les dépasse en étant imbus de civisme et de républicains » dit-il. Il fait ainsi, allusion au débat qui a alimenté la nomination de Me Ousmane Ngom au ministre de l’Intérieur et Cheikh Tidiane Diakhaté à la présidence du Conseil constitutionnel.

Il a en outre regretté le fait que le problème de la rébellion casamançaise est relégué au second plan à cause de la question de dauphin et de succession du président de la République. Cela, tout en proposant la piste de solution de cette rébellion de plus de 20 ans. « Pour régler la crise casamançaise, il faut les trois D : décider, dialoguer et avoir un dessein ».

« Un Etat n’est pas un clergé. Quand on est contre l’Etat, il faut s’attendre à tout. Même si je refuse de croire que sa vie est en danger. Car nous sommes dans une République », réagit-il à l’affaire de cambriolage du journaliste Abdou Latif Coulibaly.

Par contre, il dit ne pas comprendre l’absence de Me Wade à la célébration de l’indépendance du Mali. Cela, se désole-t-il, en tant que panafricaniste et fédéraliste. « L’indépendance du Mali était une occasion pour effacer les cicatrices de l’histoire » dit Justin, cela compte tenu de la géopolitique sous régionale, puisque le Mali constitue un état tampon, un glacis contre Aqmi.

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1.Posté par Diop le 10/10/2010 20:26 | Alerter
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Si le fils du président peut etre redoutable ,c'est seulement le fait que le senegal n'a pas d'opposition.
S'opposer n'est pas le fait de mettre un joli kaftan ou un beau costume avec 2 petits discours mesuraient ,pour ne pas aller en prison .
S'opposer en afrique,c'est dénoncer avec la force adéquate sans peur ni sentiments; et pour celà evidemment il faut le faire dans l'unité. C'est l'union qui fait la force.
l'opposition pour gagner la confiance des senegalais doit s'unir ; disperser chacun avec ses interets personnels ,qui va les appuyer?
Le pouvoir à ses ambitions et ses stratègies et les jouent jusqu'ou il peut s'arreter et c'est à l'opposition de jouer les delimitations.
je vous remercie.

2.Posté par Sunugal le 10/10/2010 23:06 | Alerter
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Les sénégalais devraient opposer comme Wade, le pouvoir doit craindre l'opposition, c'est ça l'équilibre. Si l'opposition était forte Wade ne pense mm pas se présenter a fortiori une dévolution monarchique

Souvelement oui !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

3.Posté par pape dieng le 12/10/2010 08:11 | Alerter
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« Un Etat n’est pas un clergé. Quand on est contre l’Etat, il faut s’attendre à tout. Même si je refuse de croire que sa vie est en danger. Car nous sommes dans une République », réagit-il à l’affaire de cambriolage du journaliste Abdou Latif Coulibaly.
je t'écoute beaucoup. je te lis aussi. mais il savoir que abdou latif coulibaly est un journaliste d'investigation et non un opposant à un état. le malheur est que nous sommes en "dolécratie" et non en démocratie.

4.Posté par tenguela le 15/10/2010 18:55 | Alerter
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Vous etes parmi les intellectuels les plus ecoutés au sénegal Mr Ndiaye. Moi je suis presque tous vos commentaires dans la presse....Aujourd'hui pretendre que Karim pourrait devenir redoutable à l'avenir serait une utopie de votre part car les sénégalais l'ont rejeté depuis longtemps.

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