Basket Après le sacre des Lionnes à Madagascar : Le roi Tapha juge ses reines

ImageFATOU DIENG, meneuse
«C’est une fille merveilleuse et généreuse. C’est cela sa force dans le jeu. Elle a tout le temps envie de mettre une de ses camarades en bonne position de shoot. Elle a en revanche un handicap, c’est sa petite taille qu’elle compense par une grande intelligence dans le jeu, beaucoup de vivacité et de mobilité. Elle s’est intégrée très vite dans l’équipe. Même si je l’ai déjà trouvée dans la sélection de 2007. Elle a fait le Mondial en 2006. Elle a pris avec beaucoup de plaisir le rôle que je lui ai assigné, celui de meneuse de l’équipe. Elle prend beaucoup de plaisir à jouer, à diriger, à aller chercher des adversaires très haut, à courir. C’est cela son jeu. Tant qu’elle le fait, elle est à l’aise. Elle est aussi très sensible. C’est un défaut. Je me rappelle une fois j’ai crié sur Fatou Binetou Thiam (l’autre meneuse). C’était au Liban (lors des Jeux de la Francophonie), elle s’est mise à pleurer. Quand je lui ai demandé pourquoi elle pleurait, elle m’a répondu que c’est parce que sa copine et coéquipière pleurait. «Et quand elle pleure, je pleure.» C’est vous dire l’état d’esprit de cette fille, elle est extraordinaire.»

ImageNDEYE SENE, arrière
«C’est la joie de vivre. C’est une fille qui est agréable à vivre. Elle apporte de la joie dans le groupe. Elle est très sincère dans ce qu’elle fait et a des qualités athlétiques inimaginables malgré sa petite taille. C’est vraiment une boule de nerfs qui explose à tout moment. Elle a un très bon shoot. Quand elle est en confiance, elle peut faire de grandes choses. Je l’ai peu utilisée, c’est vrai à l’Afrobasket. Mais vous savez, à Beyrouth, elle a super bien joué, mais à côté, il y avait Mame Diodio Diouf qui a plus d’expérience, qui a fait plusieurs Can et qui évolue au même poste que Ndèye Sène. J’ai volontairement hiérarchisé les postes. C’est un peu pour cela que Ndèye Sène s’est retrouvée suppléante de Diodio (Diouf) et elle a assumé son statut avec beaucoup d’humilité et de compréhension. Pour ce qui est de ses défauts, c’est sa relative petite taille. C’est son handicap. Mais, elle n’en fait pas un problème. Elle essaie de compenser avec beaucoup d’énergie, une très bonne adresse et un jeu d’attaque très rapide.»

ImageMAME DIODIO DIOUF, meneuse
«Elle était meneuse de l’Equipe du Sénégal lors des dernières campagnes en 2006-2007. Quand je suis arrivé, j’en ai fait une arrière. Au lieu de faire une rotation entre Mame Diodio ou Fatou Dieng, j’ai opté pour les deux. Alors, ce duo là est tellement complémentaire qu’elles ont émerveillé le public de Madagascar. Fatou et Diodio vont très vite. Fatou est plus organisatrice de jeu que Diodio. Mais Diodio est plus attirée par le panier que Fatou. En combinant les qualités des deux, j’ai réussi, peut-être à avoir un jeu plus rapide. Je me suis rendu compte que dans l’équipe de 2007 à Dakar, on avait quatre ailières fortes. Et, ce qu’on avait gagné en force physique, en densité, on l’avait perdu dans l’élaboration, dans la sortie rapide. Il fallait innover pour apporter plus de vitesse au jeu. C’est vrai qu’elle est en Suisse où le championnat n’est pas aussi relevé qu’en France ou en Espagne, mais elle travaille pour garder son niveau et avoir un meilleur contrat. Je pense qu’elle a fait un bon tournoi. Ce qui a changé, c’est son rôle dans l’équipe. C’est une fille adorable, mais dès fois, elle est très nerveuse. Si elle contrôle plus ses nerfs, elle sera encore meilleure. Mais c’est une fille très rapide, très adroite et elle a beaucoup de culot. Elle n’hésite jamais à rentrer dans une défense.»

ImageFATOU BINETOU THIAM, meneuse
«C’est une meneuse avec un sens tactique énorme. Elle a un sens du jeu qui frise un peu la perfection. Ses défauts, ce sont un peu sa nonchalance, des légèretés au niveau des prises de balle. Mais elle sent le jeu et elle est très altruiste. Elle a une lecture de jeu terrible. Elle était la doublure de Fatou (Dieng) et Diodio (Diouf).»

ImagefatouFATOUMATA DJANGO, arrière
«Elle très pugnace. Elle défend bien, elle est très agressive et a un très bon shoot. C’est une fille très disponible, toujours au service des autres. C’est cela qu’on attendait d’elle. Répondre présente quand on avait besoin d’elle. Elle a su le faire. Son défaut majeur, c’est un peu sa culture tactique qu’elle doit améliorer. Elle était à sa première campagne. Donc, beaucoup de naïveté. Elle n’a pas beaucoup joué, mais elle a beaucoup appris au contact des anciennes. Elle doit aussi beaucoup faire d’effort au niveau de la réflexion dans le jeu. Sinon, elle est meilleure en défense, solide physiquement, avec un très bon shoot. Elle est dans un club très organisé ou les gens jouent beaucoup de structures. Elle s’est améliorée, mais cela reste.»

ImageCOUMBA SARR, ailière
«C’est la même génération, le même profil que les Aya Traoré. Elles ont commencé ensemble à l’Asfo. C’est une fille très talentueuse, très agressive en défense, beaucoup d’envergure en attaque. C’est vraiment une joueuse intéressante dans un groupe. C’est une polyvalence inimaginable. Elle peut jouer à toutes les positions sauf en position 5. En revanche, elle doit travailler son adresse à 6,25m et au-delà. C’est son seul handicap. Je l’ai utilisée en position 4, qui n’est pas son poste. Avec les absences des pivots, Ndèye Diola, Jeanne Senghor, Rama Ousmane Ndiaye, Astou Traoré, on s’est entendu avec elle, de dépanner un peu au niveau du jeu intérieur. Autre chose : quand elle est venue, l’équipe avait déjà installé ses rotations. Elle avait retrouvé ses repères, mais elle avait du mal à retrouver la confiance qu’il lui fallait. Ensuite, elle était substitut. Donc remplaçante de Bineta Diouf. C’était un peu cela qui était difficile. Elle est arrivée en retard et elle n’était pas à son poste. C’est cela qui l’a un peu gênée.»

ImageAWA GUEYE, ailière et capitaine
«C’est une fille très caractérielle, elle a une forte personnalité. Quand on parle de gérer une Equipe nationale, c’est un peu de savoir trouver les mots qu’il faut, la méthode pour galvaniser, transcender le groupe. Et Awa (Guèye), en bon leader, en bon capitaine, a vraiment joué le rôle que j’attendais d’elle. Elle était présente dans tous les bons coups. Elle a fait le stage, elle est partie. Ensuite, elle est revenue capitaine à la veille de l’Afrobasket. C’était facile de la nommer capitaine de l’équipe. Vous savez, lors du stage de Thiès, elle a payé elle-même son billet, sacrifié ses vacances, comme beaucoup d’autres, pour venir encadrer les jeunes et travailler comme une bête pendant les séances d’entraînements. J’ai trouvé en elle un modèle qu’il fallait valoriser et montrer aux jeunes. Pour ce qui est de son défaut, là, c’est son tempérament. Awa, tout comme Diodio, est une fille très caractérielle qui doit un peu améliorer son tempérament. Autant on en a besoin dans certains moments, autant elle a besoin d’être plus pondérée, plus calme, plus sereine.»

ImageMAME MARIE SY, pivot
«Le cas de cette fille est un paradoxe positif. Par rapport aux autres pivots, elle est moins grande, moins forte sur le plan physique. Mais elle pèse bizarrement plus que les autres dans la raquette adverse. C’est comme une araignée dans une défense. Elle est partout à la fois. Elle va aux contres, elle est en interception, en couverture défensive. C’est une fille à tout faire en défense. Et en attaque, c’est toujours l’une des trois, quatre meilleures marqueuses de l’équipe. Et, elle apporte de la gaieté, de la joie dans le groupe. J’ai tellement aimé travailler avec cette fille que j’en redemande. Son seul défaut, c’est sa relative petite taille par rapport au jeu intérieur. Mais, elle trouve tout le temps des moyens de s’en sortir. Peut-être doit-elle améliorer son endurance.»
ImageAMINATA NAR DIOP, pivot
«Elle nous a apporté de l’assurance dans la raquette, par sa taille. Elle s’est imposée. Elle a une très bonne technique, un très bon shoot. C’est une joueuse qui nous a vraiment rassurés. Elle a stabilisé l’équipe et apporté le plus qu’on attendait d’elle. Son seul défaut, c’est qu’elle est nerveuse. C’est cela qui l’a poussée à faire de petites fautes. Je lui ai demandé de se tempérer un peu parce qu’à force d’être nerveuse, elle commet des fautes et on avait besoin d’elle sur le parquet. Et pourtant, c’est une «chambreuse» hors pair. Elle est tout le temps en train de taquiner les gens. Elle chahute et au moment d’être dans le match, elle est concentrée. Je pense qu’on a eu la chance d’avoir un groupe assez complémentaire au niveau psychologique et caractériel.»

AYA TRAORE, ailière
«C’est le talent à l’état pur et une force mentale incroyable. Quand on parle de Aya (Traoré), la première chose qui te vient à l’esprit, c’est sa politesse, sa gentillesse. La deuxième chose, c’est sa forte personnalité et la troisième, son mental. Quand on dit : talent pur, c’est à ces trois niveaux. Elle est gentille, aimable, un gros caractère et elle est mentalement forte. Chaque fois que l’équipe est en période de doute, elle prend le match à son compte, sans verser dans l’individualisme. Elle est en revanche, relativement timide. C’est un peu paradoxal, mais elle est un peu timide, introvertie. Mais quand il faut se concentrer pour faire de bonnes choses, elle est tout le temps là. Quand l’équipe a besoin d’elle, elle le sent. Ce n’est pas une surprise pour moi qu’elle soit désignée meilleure joueuse du tournoi. Quand elle est venue, elle a rassuré tout le monde. En commençant par ses coéquipières.»

ImageBINETA DIOUF, pivot
«Celle-là, c’est la force tranquille de cette Equipe du Sénégal. Elle est vice-capitaine. Vous savez, c’est Bineta qui rassemble tout le monde. Tout est attiré autour de Bineta dans et en dehors du terrain. C’est une courroie de transmission idéale. Elle a été la capitaine de l’équipe à Beyrouth et elle a joué son rôle jusqu’au bout. Elle est très effacée des statistiques parce que c’est elle qui fait le sale boulot. Elle défend, elle court, elle fait des passes décisives, elle prend de temps en temps des shoots. Mais dans ce que nous avons besoin d’une capitaine, elle supplée admirablement Awa Guèye. Elle aurait pu rester la capitaine de l’équipe lorsque Awa Guèye est venue. Je pense que les deux, plus Aya Traoré, pouvaient chacune d’elle être capitaine de l’équipe. Seulement, Bineta est un peu timide. Elle apporte de la joie dans le groupe. Elle était la centrale énergique du groupe. Elle impulse la dynamique. C’est très important.»

AMINATA DIEYE «BIBICHE», pivot
«C’est une jeune joueuse. Je crois qu’elle est un peu plus âgée que Ndèye Sène, ou elles ont le même âge. Elle a une grosse marge de progression. Elle était venue pour compléter le groupe. Au dernier moment, nous avons eu confiance en elle plutôt qu’à d’autres. Elle a appris au contact des autres, dans le haut niveau, comment gérer son énergie. Elle a été à bonne école. Au départ, elle était prédisposée à être une doublure de Aminata Nar Diop et de Mame Marie Sy. Elle a joué son rôle. A chaque fois qu’on avait besoin d’elle, elle est venue. Elle a gêné par sa taille. Mais, elle est un peu nonchalante et manque d’agressivité. Avec, cependant beaucoup de prédisposition mentale. Elle n’a peur de rien. C’était sa première expérience de toute façon.»