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Bennoo met Wade devant ses responsabilités

GESTION DES INONDATIONS ET DISCOURS CONFUS DE L’ETAT

La Conférence des leaders de « Bennoo Siggil Senegaal » entend mettre le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade devant ses responsabilités quant à la gestion des inondations probables pendant l’hivernage. Elle l’invite à la présentation d’un plan de règlement définitif de ce phénomène récurrent, qui comprendrait notamment, pour chaque zone, une stratégie d’intervention, des programmes et des projets, bien articulés à la réalité de terrain et adossés à un calendrier précis indiquant les dates de démarrage des opérations et les plannings d’exécution.


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Juin 2009 à 11:54 | | 0 commentaire(s)|

Bennoo met Wade devant ses responsabilités
L’hivernage approche s’il ne s’installe déjà dans plusieurs localités, notamment à l’Est et au Sud-est du pays. Dans quelques semaines donc les Sénégalais et les Sénégalaises, notamment des communes de Dakar, Pikine Guédiawaye, Kaolack , Nioro, Joal , Saint Louis et des localités riveraines de la vallée du fleuve Sénégal risquent, comme chaque année, de subir les affres des inondations.

Une situation qui, selon une déclaration de la Conférence des leaders de Benno Sigigl Senegaal reçue hier, suscite dans les banlieues de Dakar exposées depuis une vingtaine d’années à ces récurrentes inondations, une inquiétude et un désarroi, que la « récente tentative du gouvernement de faire endosser aux collectivités locales la gestion de cette question d’envergure, n’a fait qu’amplifier davantage ». Ce qui reste singulier, poursuit la déclaration, est que « dans cette ambiance délétère, c’est la discordance manifeste dans les positions des tenants du pouvoir central vis-à-vis de la question : l’attitude affichée n’est pas la même d’un ministre à un autre. Selon les plus nombreux la gestion des inondations relève dorénavant des collectivités locales.

Les autres, dont le ministre en charge de la Décentralisation, estiment, par contre, que sa prise en charge doit être partagée entre l’Etat et les collectivités locales. Le porte parole du Président de la République tente d’expliciter la position de la présidence de la République, en clamant aux Sénégalais que l’Etat n’interviendrait désormais sur cette question que lorsqu’une inondation est provoquée par une pluie exceptionnelle, ayant dépassé la normale, celle-ci étant la moyenne des pluies enregistrées sur un cycle de 30 ans ».

A quelle autorité faut-il se fier semble s’interroger ainsi la Conférence des leaders de Benno Siggil Senegaal. Elle rappelle que les « Sénégalaises et les Sénégalais se souviennent bien qu’en août 2005, prétextant des inondations et de leur lot de conséquences négatives dans la plupart des localités du pays, dont les moindres, disait-il, étaient des familles sans abris, des routes coupées par le débordement des eaux, une circulation bloquée dans les villes, des champs dévastées par les eaux dans le monde rural, le Chef de l’Etat avait lancé le Plan Jaxaay.

Selon lui, devant la situation désastreuse à laquelle les populations étaient exposées, l’Etat ne pouvait se permettre d’organiser les élections législatives au mois de mai 2006 à hauteur d’un budget de 7 milliards. Pour le Chef de l’Etat donc, cette enveloppe devrait plutôt être réorientée dans le financement de ce plan dont le budget total a été arrêté à la fameuse somme de 67 milliards ».

Question : Comment donc l’Etat peut-il, après avoir engagé une opération aussi importante dans son budget, déclarer « que la gestion des inondations ne relève pas de ses compétences » ? Selon les leaders de Benno, « en tout état de cause, la gestion des inondations n’est pas une compétence transférée, ni une compétence propre. Elle ne relève donc pas juridiquement des collectivités locales »….

La gestion des eaux usées et pluviales relèvent plutôt, selon la loi 96-02 portant création, organisation et fonctionnement de l’ONAS, de cet organisme. « Cette même loi dispose que l’ONAS est responsable de l’assainissement des eaux pluviales et usées sur l’ensemble du territoire national. En matière de salubrité publique donc, seuls le ramassage des ordures ménagères et le curage des caniveaux relèvent juridiquement des collectivités locales », indiquent-ils.

Par ailleurs, gouverner c’est aussi prévenir et gérer les crises. C’est pourquoi la Conférence des leaders de Bennoo Siggil Senegaal estime « qu’il faudrait sortir l’effroyable réalité des inondations de la banlieue dakaroise aussi bien du jugement stérile que du raisonnement étroit », invitant ainsi l’Etat central à assumer pleinement ses responsabilités régaliennes au lieu de chercher à se défausser sur des collectivités locales à qui l’on n’a nullement transféré légalement une telle responsabilité.

Elle exhorte en outre les populations en proie à l’envahissement des eaux, « à s’organiser autour de leur édile en vue de réclamer sans délai au gouvernement la reconnaissance explicite que cette question relève de l’Etat au premier chef. L’objectif de cette bataille est d’engager une vaste et vigoureuse mobilisation autour de cette question afin de faire infléchir l’attitude de désinvolture de l’Etat devant cette situation ».

Les chefs de l’opposition organisée dans Bennoo Siggil Senegaal demandent aux populations exposées « à exiger l’évacuation sans délai des eaux dés qu’elles commencent à envahir les quartiers et les habitations et, d’autre part, la présentation d’un plan de règlement définitif de ce phénomène récurrent, qui comprendrait notamment, pour chaque zone, une stratégie d’intervention, des programmes et des projets , bien articulés à la réalité de terrain et adossés à un calendrier précis indiquant les dates de démarrage des opérations et les plannings d’exécution ».

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