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Blocage du marché chinois: Au bassin arachidier, producteurs, opérateurs et ouvriers agricoles crient leur amertume

La décision de l’Etat du Sénégal de suspendre pour un temps, les activités chinoises de collecte et d’exportation de l’arachide vers les marchés extérieurs, fait l’objet de nombreuses vagues de contestations et d’innombrables réactions dans la région. Cette décision ministérielle qui est, selon les producteurs, un prétexte pour protéger les entreprises huilières sénégalaises face à la concurrence, commence à impacter négativement sur le marché. Et ce, à plusieurs niveaux d’exploitation.


Rédigé par leral.net le Mardi 15 Décembre 2020 à 09:23 | | 0 commentaire(s)|

Blocage du marché chinois: Au bassin arachidier, producteurs, opérateurs et ouvriers agricoles crient leur amertume
Les producteurs craignent non seulement la chute du prix homologué surle marché, mais que cela plonge surtout les opérateurs ayant contracté une dette auprès des banques, dans une situation imprécise pour rembourser prochainement l’argent emprunté. La tournée que les opérateurs, employés d’industries chinoises et producteurs ont menée hier sur les points de collecte, de décorticage et de mise en sac entre Nioro et le département de Kaolack, s’inscrivait en effet dans une dynamique d’alerte lancée à l’endroit des autorités.

Les véhicules transportant les produits destinés à l’exportation font l’objet d’intenses contrôles de routine. Ceux qui sont détenteurs de “ lettres de véhicules “ non destinées à la Sonacos, sont d’urgence stabilisés et les hommes de tenue qu’ils croisent souvent sur leur chemin, leur signifient que leurs lettres ne sont plus valables. Sur l’ensemble de ces centres, le décor est le même.

Des tonnes de graines en stationnement malgré les risques de contamination qu’elles engendrent ou d’autres effets climatiques réduisant littéralement leurs contenus nutritionnels et organiques. Dans les centres de décorticage, les machines sont à l’arrêt. Les milliers de saisonniers qui s’y activent d’habitude, peinent à retrouver leurs activités.


Les rares personnes qu’on y trouve, décrochent difficilement des matières premières et leurs employeurs se font de plus en plus rares. Même si aujourd’hui tout est devenu calme dans ces centres d’exploitation, l’inquiétude est encore beaucoup plus manifeste du côté des opérateurs étrangers, dont les contrats avec les sociétés extérieures sont présentement menacés.

Ces opérateurs qui sont contraints d’acheminer leurs produits vers leurs sociétés contractantes de l’extérieur, ne peuvent plus respecter les dates de clause des contrats et beaucoup craignent une rupture abusive. Sur le terrain par contre, les prix varient entre 250 et 300 francs Cfa. Les huiliers achètent à 250 francs Cfa avec un système de nettoiement par criblage. Les opérateurs du marché de l’exportation échangent le kilogramme d’arachide à 300 francs Cfa sans abattement.

Aussi, pour les responsables de l’Association des producteurs agricoles, Cheikh Tidiane Cissé et son collègue Ibrahima Badiane, “c’est la récompense de l’effort paysan qui prime dans tout ce débat, avec les mesures prises en amont par l’autorité. Le Sénégal est présentement dans un système de commercialisation à libre concurrence. Les paysans ont droit de vendre leurs graines à qui ils veulent. Donc, aux opérateurs qui leur offrent plus d’intérêt’’.

Toutefois, la solution pour eux n’est pas de bloquer un opérateur pour favoriser un autre. Et se poursuivre en disant : « Tous sont des concurrents. La question des semences n’est plus posée au Sénégal ».

Ce sont en vérité les producteurs eux-mêmes qui s’occupent de cette question, car ils ne peuvent guère disposer de semences certifiées comme il est souvent annoncé. Pour autant, pour eux, « l’idée serait plus pertinente si l’Etat parvenait à subventionner les 50 francs Cfa de marge différentielle, afin de permettre aux industries huilières d’être au même niveau d’achat que leurs concurrents étrangers.







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