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Burkina Faso:Attaque du dépôt d’armes de Yimdi: lourdes peines requises pour les hauts gradés

Rédigé par leral.net le Mercredi 5 Avril 2017 à 15:27 | | 0 commentaire(s)|

Le parquet militaire de Ouagadougou a requis des peines allant de deux à vingt ans de prison contre des soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Jugés depuis une semaine pour complot militaire, ces soldats sont accusés d'avoir attaqué un dépôt d'armes de l'armée burkinabè à la périphérie ouest de Ouagadougou, dans la nuit du 21 au 22 janvier 2017.


Le procureur militaire a requis une peine de vingt ans de prison ferme contre le sergent-chef Ali Sanou, le présumé cerveau de l'attaque du dépôt d’armes de Yimdi, et le sergent Stanislas Ollo Poda pour des faits de complot militaire.

Le commissaire du gouvernement a également demandé au tribunal de condamner douze autres militaires de l'ex-garde présidentielle de Blaise Compaoré à des peines de dix à quinze ans de prison.

Contrairement au parquet, les avocats de la défense estiment que les faits de complot militaire ne sont pas établis. Maître Odilon Gouba, l'un des avocats de la défense insiste : « Le sergent-chef Ali Sanou l’a dit : c’est lui seul qui a tout orchestré. Il a manipulé les gens. Et il a mis ses éléments qui étaient sous sa responsabilité devant les faits accomplis. Et, pour beaucoup, c’est au niveau du pont de Yimdi qu’ils se sont rendus compte qu’ils étaient en train d’aller vers Yimdi pour voler des armes. A défaut de constatation préalable, l’infraction n’est pas constituée ».

Pour Maître Fako Bruno Ouattara, l'avocat du sergent-chef Ali Sanou, le tribunal doit prendre en considération l'objectif final de l'action des accusés, qui était de libérer, grâce aux armes au préalable volées, les généraux Gilbert Dienderé  et Djbrill Bassolé car leur vie était menacée au sein de la prison. « La finalité de l’action de Sanou, ce n’est même pas de libérer ces généraux, c’est d’éviter qu’on ne les assassine pour empêcher qu’ils ne parlent. Il faut aller jusqu’au bout. Ce ne sont pas les faits factuels que l’on analyse ici. Nous estimons qu’il faut aller au-delà », dit-il.

Les plaidoiries se poursuivent ce mercredi 5 avril 2017, et le verdict de ce procès sera connu dans les prochaines heures.

source:RFI