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CEDEAO: Le Maroc passe, la Tunisie devient observateur, la Mauritanie frappe à la porte

Rédigé par leral.net le Mercredi 7 Juin 2017 à 12:32 | | 0 commentaire(s)|

Finalement, l’absence du souverain marocain, Mohammed VI, n’a en rien changé le cours des choses : la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, qui regroupe 15 Etats), a répondu Oui, comme on pouvait s’en douter, à la demande d’adhésion du royaume. L’annonce a été faite dimanche 04 juin à Monrovia, au Liberia.


CEDEAO: Le Maroc passe, la Tunisie devient observateur, la Mauritanie frappe à la porte

Le dossier du Maroc était sur la table depuis février dernier, et c’est une suite logique au grand retour du royaume, en janvier 2017, dans le bercail de l’Union africaine. Mohammed VI a raté l’événement, préférant, sagement, rester à la maison pour éviter de se retrouver nez à nez avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui était également invité au sommet et qui se livre ces derniers temps à un lobbying très intense sur le continent africain,  où décidément les puissants du monde se bousculent, tous à part peut-être Donald Trump, pour le moment.

Mais l’essentiel était ailleurs. Il est dans les symboles, les mots qui ont accompagné cet accord de principe: Les dirigeants ouest-africains ont «exprimé un soutien général pour la demande du royaume du Maroc, compte tenu des liens forts et multidimensionnels qu’il entretient avec les États membres», a confié à l’AFP une source diplomatique marocaine de haut rang.

«Il y a eu un très large soutien : de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone, de la Gambie, du Burkina… », a indiqué le diplomate, avant d’ajouter : «Six mois après le retour du Maroc à l’UA, le Maroc fait son entrée à la Cedeao», et que «l’Afrique de l’Ouest sera un acteur clé des relations interafricaines, et des défis du continent».

On a appris au passage, que Mohammed VI avait été convié au prochain sommet de l’organisation, au Togo en octobre prochain. Et cette fois, on peut être sûr qu’il ne fera pas faux bond à ses pairs du continent…

Maintenant la suite: Les chefs d’Etat ont «chargé la Commission d’examiner les implications d’une adhésion du royaume du Maroc au regard des dispositions des traités de la Cedeao et de soumettre ses conclusions» au prochain sommet de l’organisation, d’après le texte.

«La séquence politique (de l’adhésion du Maroc) vient de s’achever. Elle ouvre la voie à une séquence juridique qui doit rendre cette adhésion effective. Viendra ensuite une séquence technique, où il faudra négocier secteur par secteur», a expliqué le diplomate marocain.

La Tunisie et la Mauritanie sur les starting-blocks

La Mauritanie a également fait de l’activisme lors de ce sommet, pour obtenir un accord d’association avec la CEDEAO. Mais on lui aproposé mieux : Une adhésion pleine et entière. Inespéré pour la Mauritanie, qui avait claqué la porte de l’organisation en 2000, préférant s’atteler à la grande Union du Maghreb arabe (UMA), avec l’Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie. On sait ce que l’organisation est devenue depuis, poussant ses membres à faire des clins d’oeil appuyés aux autres organisations africaines lesquelles, elles, se portent comme un charme…

L’autre attraction de la rencontre, c’était la Tunisie. Le berceau du printemps arabe, après avoir mis un pied dans le COMESA , marché commun de l'Afrique centrale et australe, lorgne du côté de la CEDEAO.

Sa demande de statut d’observateur a été agréée par les dirigeants ouest-africains, sous réserve de quelques vérifications d’usage: la Commission de la Cedeao va s’assurer de la conformité avec les règles en la matière, mais ça devrait être une simple formalité. Toutefois la démarche de la Tunisie apporte la preuve, pour ceux qui en doutaient, que le pays voit de plus en plus son avenir en Afrique, après s’être égaré dans les chimères de l’Union euro-méditerranéenne que le péril sécuritaire et terroriste a éloignées pour un bon bout de temps…

Afican Manager