leral.net | S'informer en temps réel

Calvaire énorme de Diamniadio A Dakar retour sur l’enfer d’un TER immobilisé

Le Témoin- Mercredi 30 mai 2025, nous sommes montés à bord du TER aux environs de 17h 30, à destination de Dakar. Le train était déjà bondé : toutes les places assises prises, et une foule de‐ bout, tassée dans les allées, dans une chaleur lourde. Ce qui devait être un symbole de modernité et de progrès allait se transformer en un calvaire collectif, révélateur des failles structurelles de notre service public.


Rédigé par leral.net le Samedi 3 Mai 2025 à 11:38 | | 0 commentaire(s)|

À plusieurs reprises, les haut‐parleurs nous informent de soucis techniques. Le TER finit par démarrer... avant de s’arrêter après à peine 600 mètres. Puis, il redémarre, pour s’immobiliser à nouveau, cette fois à plus d’un kilomètre de la gare de Diamniadio. Là, l’attente dure plus d’une heure, dans un silence pesant, ponctué de soupirs, de fatigue et de colère sourde.

Les portes restent verrouillées. Aucun urinoir. Aucune ventilation suffisante. Des femmes debout vacillent, des personnes âgées s’asseyent à même le sol, faute de mieux. Une femme enceinte a du mal à se déplacer jusqu’au wagon de première classe où l’on tente de la soulager – mais comment la faire redescendre de ce train immobilisé, sans passer par l’impossible ?

Finalement, le personnel décide de nous évacuer par la porte arrière du dernier wagon. Il faut marcher en sens inverse sur les rails, sous les fils électriques haute tension, sur des pierres coupantes, sans aucun chemin sécurisé, sans assistance médicale, sans communication claire. Un TER à l’arrêt, sans plan B. Et si un incendie s’était déclenché ? Et si une urgence médicale s’était produite ? Que faire, dans cette zone inaccessible aux véhicules de secours ? Rien n’est prévu. Rien n’est pensé. On a construit le train mais oublié l’humain

À la gare de Diamniadio, la SETER tente de se racheter en annonçant un remboursement des tickets. Un geste certes louable, mais dérisoire au regard de l’épreuve traversée. Car à la sortie, les passagers tombent dans un autre piège : celui des chauffeurs de clando, sans vergogne, qui triplent leurs tarifs, profitant de la dé‐ tresse générale pour faire du chiffre.

Le TER devait être l’orgueil du Sénégal moderne. Il devient parfois le reflet d’une gestion hasardeuse, d’une absence de prévoyance, d’un service public où la dignité.

Le Témoin