C'est un bout de phrase dans un communiqué qui rend compte d'un récent échange entre le président camerounais et l'ambassadeur américain basé à Yaoundé. « J'ai suggéré au président Biya qu'il devrait réfléchir à son héritage et à comment il souhaite que l'on se souvienne de lui dans les livres d'histoire », dit le diplomate américain, qui indique par ailleurs avoir cité, pour achever de convaincre son interlocuteur, Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid, ainsi que George Washington, premier président des Etats-Unis. Deux figures historiques ayant en commun d'avoir quitté volontairement le pouvoir.
En cette année électorale au Cameroun, ce sont des conseils dont se serait bien passé le président camerounais au pouvoir depuis trente-six ans et qui n'a toujours pas dit s'il serait à nouveau candidat à sa propre succession.
Réagissant à cette sortie du diplomate, le porte-parole du gouvernement a tenu à souligner le caractère « souverain » du peuple camerounais qui n'est « pas disposé à accepter quelque diktat que ce soit de la part de telle ou telle puissance ». Quant à l'héritage, le ministre a dit sa conviction que le président Biya entrera « dans l'Histoire par la grande porte ».
RFI