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Ce téléphone d’Adolf Hitler qui a envoyé des millions de personnes à la mort

Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Février 2017 à 12:36 | | 0 commentaire(s)|

Les images du téléphone d'Adolf Hitler, avec son nom gravé au dos, sous la croix la gammée et l'insigne nazi, circulent sur la Toile.
Les images du téléphone d'Adolf Hitler, avec son nom gravé au dos, sous la croix la gammée et l'insigne nazi, circulent sur la Toile.
 
Plusieurs effets personnels du Führer vont être dispersés le 17 février dans le Maryland. En France, le Conseil des ventes volontaires réagit à cette «vente sensible», qui lui rappelle celle des tenues de déportés, retirées des enchères face au tollé.
 
Les images du téléphone d'Adolf Hitler, avec son nom gravé au dos, sous la croix la gammée et l'insigne nazi, circulent sur la Toile. La maison de vente américaine Alexander Historical Auctions a mis sur son site cet objet personnel du Führer,retrouvé dans son bunker quelques jours après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, pour le vendre aux enchères le 17 février prochain dans le Maryland.
 
Alexander Historical Auctions l'a estimé entre 200.000 et 300.000 dollars. Mais «quelle valeur pécuniaire accorder à un tel objet qui n'a pas vocation à se retrouver de manière malfaisante dans une collection privée, et dont la place serait plutôt dans un musée?», s'interroge le Conseil des ventes volontaires (CVV), gendarme de la profession, contacté par Le Figaro.
 

L'organe de régulation du marché de l'art en France ne peut évidemment pas intervenir dans le cadre de cette vente étrangère qui échappe à sa juridiction. Mais la présentation froide, quasi chirurgicale de ce téléphone décrit au catalogue comme «l'arme la plus destructrice de tous les temps, qui a conduit à la mort de millions de personnes partout dans le monde», dont Hitler se serait servi pour passer toutes ses directives durant deux ans, lui, évoque une autre «vente sensible».
 
En avril 2013, une tenue de déporté dans un camp de concentration nazi est présentée au catalogue de vente à Drouot par Maître Collin du Bocage comme un banal article de prêt-à-porter. On peut lire alors au lot 900: «Tenue rayée de prisonnier politique détenu dans un camp allemand. Veste en linge mélangé, façonné rayé de gris et bleu nattier. Numéros matricules et triangles rouges cousus. Bon état de conservation». La publicité inhérente aux enchères suscite à l'époque un tollé. Face au risque de trouble à l'ordre public, le commissaire-priseur est obligé de retirer cette «relique d'un crime monstrueux» passible de l'article R645-1 du code pénal.
 

«Je veux qu'il puisse rappeler les horreurs de la guerre.»
 
L'appareil Siemens d'Hitler, mis en vente aux États-Unis était à l'origine noir bakélite avant d'être repeint. Il est doté d'un système qui permettait son utilisation durant les transports en train ou en automobile du Führer, indique le catalogue. Est aussi précisée aussi sa provenance «irréprochable»: ce téléphone (em)portable est mis en vente par un descendant direct d'un officier britannique, Sir Ralph Rayner (1896-1977), du régiment du Duc de Wellington qui le confisqua en Allemagne. Tous les faits d'armes de ce militaire qui servit dans les forces alliées sont relatés dans la longue notice. Son descendant espère à présent que le téléphone ira dans un musée, et non dans la collection d'un particulier. Il explique dans une interview à CNN: «Je veux qu'il puisse rappeler les horreurs de la guerre

En France, une telle vente, qui pose un problème d'éthique soulèverait sans nul doute une vive polémique.
 
Le Figaro