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Célébration du 23 juin à Place de l’Obélisque et aux Hlm Grand-Yoff : M23 et M2D, la bataille de l’appropriation d’un legs de 10 ans

Le Mouvement de défense de la démocratie — M2D —avait en premier battu le rappel des troupes. Il tiendra cet après-midi, un rassemblement pour revendiquer l’héritage du 23 juin 2011, « dévoyé » par le régime en place. Seulement voilà, le mouvement qui a organisé les manifestations violentes du mois de mars dernier, se voit disputer l’héritage de la folle journée du 23 juin 2011 par le pouvoir en place, dont certains membres étaient effectivement des acteurs de cette révolte.


Rédigé par leral.net le Mercredi 23 Juin 2021 à 10:54 | | 0 commentaire(s)|

Célébration du 23 juin à Place de l’Obélisque et aux Hlm Grand-Yoff : M23 et M2D, la bataille de l’appropriation d’un legs de 10 ans
Dix ans après, un régime a succédé à un autre mais rien de neuf sous le soleil en ce qui concerne les leçons tirées de cette date. Des analystes font le diagnostic de cet événement historique, qui a failli constituer le deuil de la démocratie sénégalaise.

Le 23 juin 2011 est une date symbolique ayant marqué l’histoire de la lutte pour la préservation des acquis démocratiques de notre pays. A l’époque, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait voulu imposer une révision constitutionnelle instaurant un ticket président- vice-président pour diriger le Sénégal. Surtout, il avait aussi voulu faire passer à l’Assemblée nationale un projet de loi disposant que le président de la République pouvait être élu avec un quart seulement des suffrages exprimés.

Soupçonnant une volonté de sa part d’imposer par la bande son fils, Karim, à la tête de l’Etat, d’importantes franges de notre peuple s’étaient rassemblées devant l’Assemblée nationale pour s’opposer au vote de ces lois ayant pour but, soutenaient les manifestants, d’ouvrir la voie à une dévolution monarchique du pouvoir.

Face à l’ampleur de la mobilisation des adversaires de ces réformes, le président Wade avait été contraint de reculer et de retirer ses textes. Le peuple avait gagné. C’est ainsi qu’était né ce qu’on a appelé un « esprit M23 » censé constituer une vigie contre toutes les atteintes à la Démocratie et à l’Etat de droit.

Contre tous les tripatouillages de la Constitution, aussi. Dix ans après cette mobilisation historique, l’héritage du 23 juin est désormais revendiqué par deux camps antagoniques, qui vont d’ailleurs s’affronter à distance aujourd’hui à travers deux grandes manifestations. Chacun d’eux aura à coeur de démontrer qu’il mobilise plus que l’autre.

C’est ainsi que les tenants du pouvoir actuel (les responsables du M23 d’alors) seront à la place de la Nation (ex-Obélisque) tandis que le M2D, lui, tiendra meeting au terrain des Hlm Grand-Yoff.

Mais que représente aujourd’hui ce legs du 23 juin qui fait l’objet d’un tiraillement entre la majorité présidentielle et l’opposition ? Pourquoi cette querelle d’appropriation entre les deux camps ? Des leçons ont-elles été tirées de cet événement qui fête ses dix ans aujourd’hui ? Autant de questions qui se posent !

« A l’époque, le président Wade voulait faire du forcing en voulant retoucher la Constitution avec le poste de vice-président et nommer son fils à ce poste-là. Le peuple sénégalais s’est dressé pour dire non, cela ne passera pas. L’esprit, c’est d’abord la défense de la démocratie qui passe par la pérennisation des institutions qui ont été mises en place. Il n’est pas question, dans l’esprit du 23 juin, que les gens tripatouillent ces institutions-là. Au contraire, il fallait une certaine stabilité de ces institutions tant que le Sénégalais s’y retrouve. C’est par le truchement du 23 juin que Macky Sall est arrivé au pouvoir. Donc, il a bénéficié de cet esprit-là.

D’ailleurs, ce qu’il faut aussi noter est que pendant que la population et les opposants étaient à la place de l’Obélisque, le candidat Macky Sall a préféré laisser ses camarades de l’opposition pour aller faire sa campagne présidentielle à l’intérieur du pays
» rappelle l’analyste et politologue Bacary Domingo Mané.





Le Témoin