leral.net | S'informer en temps réel
Samedi 27 Septembre 2008

Chapitre10.:La révolte de Diakhaté.


L’envie de parler ne quitte jamais Pape Ibrahima Diakhaté. L’air de la liberté semble même la décupler. Il propose à Clédor Sène de s’associer à lui pour rédiger un livre. Il savait qu’en lui faisant cette proposition qu’il en informerait les amis du président. Peu il lui importe ! Il veut parler et cherche des moyens efficaces pour le faire. Madické Niang est mis au courant des velléités de Diakhaté. Il lui téléphone chez lui et le convie à une rencontre. La conversation que les deux hommes ont eue est restituée dans ses moindres détails par Diakhaté, lui-même :



« J’étais sorti de prison, mais je ne me retenais plus. Je me révoltais. Je débloquais presque. Mon père était malade, je pensais, sans cesse, à sa mort éventuelle. Je faisais des cauchemars et de mauvais rêves, l’image de mes grands-parents qui sont morts depuis des années et enterrés à Saint –Louis ne me quittait plus. Ils ont été inhumés là où est enterré Me Sèye. Quand je pensais au fait qu’un de mes oncles a travaillé avec lui, je me suis demandé comment j’ai pu me laisser faire en participant à cet odieux crime. Ma révolte montait à la vitesse du vagabondage de mes pensées noires. Quand j’ai vu M Madické, il m’a dit : [Le Vieux a appris que tu veux parler, mais n’oublie pas qu’il y a la prison, la police et la justice].

En ce moment Pape Ibrahima s’est senti provoqué. Il réagit à la mesure de l’offense et de ce qu’il ressent :

« Il me menaçait. Je suis entré dans une colère monstre. Et je lui dis :
[Ah bon, c’est ce que t’a dit le Vieux]. Il répond par l’affirmative.
Je lui dis alors :
[Dans ce cas, tu lui diras ceci : lui-même, n’a rien a dire, parce que c’est lui le commanditaire de l’assassinat de Me Sèye. Dis-le lui de ma part].

Il répond :
[Ne dis pas çà. Vous avez fait une simulation.].

Je lui réponds :
[Il n’y a pas eu de simulation. Nous avons effectivement tué Me Sèye].

Pape Ibrahima Diakhaté ajoute :

[Mais toi, Madické, est-ce que c’est toi qui as été en prison. Hein, tu veux me contredire ? Je confirme, je sais de quoi je parle, c’est bel et bien lui qui a commandité l’assassinat de Me Sèye. D’ailleurs, pourquoi, toi, tu as accepté qu’il t’envoie à nous, pour négocier notre élargissement de prison ? Tu as au moins l’intelligence pour te poser cette question. Moi, je réponds : Parce que c’est lui qui a fait tuer Me Sèye. Et il a peur que nous parlions. Notre sortie de prison fut une affaire de véritables négociations.] »

La conversation entre les deux hommes se poursuit, Pape Ibrahima Diakhaté précise, à cet égard :

« Madické m’a dit après ceci » :
-[Il semble que tu veux parler et que tu serais prêt à écrire un livre. Tu serais disposé à le faire avec Latif Coulibaly. Il ne faut pas le faire. Ce serait trop risqué pour toi. De toutes les manières, aucune des thèses que tu viendrais à défendre n’aurait de consistance. Avec le livre que j’ai écrit et le travail des experts que j’ai exposé dans mon ouvrage, tu ne peux pas dire quelque chose de crédible !] »

La réplique est cinglante :
-« [Tes experts, ne sont des experts de rien du tout. Ce ne sont pas des experts. Tes démonstrations sont totalement erronées et malhonnêtes. Je maintiens ce que je dis : nous n’avons fait aucune simulation. Nous avons tué Me Wade sur la demande de Me Sèye. Tu le sais bien. Et cela je le ferai savoir au monde entier. Vous n’en voulez pas mais je le ferai avec tous les risques que je prends sur moi.] »

Les discussions s’emballent encore plus. Elles sont très houleuses. Le jeune garçon se montre plus déterminé que jamais. Il vide son sac. Madické Niang est désarçonné par la virulence des propos de son interlocuteur. Pape Ibrahima Diakhaté explique :

« Quand il s’est rendu compte que j’étais sincère, il me fait comprendre qu’il a toujours été convaincu que nous avions fait une simulation. Je suis sûr qu’il a répété ce que je lui ai dit, au Vieux. Il m’a pris après sur un meilleur ton et sur un élan sentimental. Je peux dire qu’il a été secoué par mes propos. Je l’ai senti. Il a dû en parler sérieusement avec le Vieux »

Pape Ibrahima en est même certain. Il explique pourquoi il pense que Madické Niang a rendu compte au Vieux de leur conversation :

« C’est parce Madické a envoyé quelqu’un chez nous pour parler à mes parents. Je n’y étais pas. Plus tard, je l’ai appelé. Il me dit qu’il avait besoin de moi et que le Vieux pense que je n’aurai pas dû agir comme je l’ai fait. Je savais que depuis quelque temps (il me l’avait dit), il avait du mal à parler au Président. Il ne le voyait plus. C’est à ce moment que j’ai eu la ferme conviction qu’il allait devenir ministre. Madické est devenu ministre grâce à çà. Parce qu’avant tout cela, il m’a poussé à parler. On dirait qu’il avait un contentieux avec le Vieux. »

Pape Ibrahima Diakhaté est convaincu que Madické a joué avec l’affaire Me Sèye pour se donner une place centrale auprès du chef de l’Etat. Plus déroutant encore, Diakhaté soutient que Madické Niang l’a, un moment, poussé à parler. Il se veut formel :

« Voilà ! Il m’a poussé à parler. Il me disait : [Parle si çà te chante, dis tout ce que tu sais]. Il le faisait sur un ton qui ne souffrait d’aucune équivoque. Mais, je savais que ce n’était pas lui qui me dicterait ce que j’allais dire, ni quand le dire. »

Diakhaté pense que Madické Niang en avait contre le chef de l’Etat, à la suite d’une brouille provoquée par la mise en place par l’avocat et un groupe d’amis d’une association se référant à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké et ayant pour vocation de soutenir l’action du président Abdoulaye Wade. Pape Ibrahima Diakhaté explique :
« Madické Niang était fâché contre le président. Je le savais. Il avait crée une association mouride. Mais, l’initiative n’avait pas plue aux gens de Touba qui l’ont fait savoir à Abdoulaye Wade. Irrité, Abdoulaye Wade l’a sorti du circuit de l’affaire Me Sèye. Il a repris alors tout le dossier qu’il lui avait confié. Il ne voulait plus le revoir. Oui, après, il n’était plus conseiller. D’ailleurs, il nous l’avait dit. Nous avons échangé longuement sut tout après. Et c’est là que je lui dis que son livre ne valait rien du tout. Et je lui ai tout expliqué. »
Pape Ibrahima Diakhaté ajoute à propos de Madické Niang :
Quelques jours après que je lui ai parlé et qu’il s’est rabiboché avec le Vieux, il m’a appelé, avant d’être nommé ministre pour me l’apprendre. Quand il l’a été, je l’ai appelé pour le féliciter, il m’a demandé alors de venir travailler avec lui. Je crois qu’il était au ministère de l’Habitat. Je lui ai dit : [je ne peux pas travailler avec vous].

Quand j’ai publié mon dernier ouvrage j’ai pu établir et révélé que le chef de l’Etat avait indemnisé la famille de Me Sèye pour un montant de six millions de francs Cfa, avant de procéder à la libération de ses meurtriers. Cette révélation avait surpris et choqué les citoyens.

Le président de la république conteste le montant, mais confirme l’information, en affirmant que la famille a effectivement reçu, contrairement à mes dires, une indemnité, de sa part, pour un global de deux cent cinquante millions.

La Commission parlementaire instituée, pour vérifier les informations contenues dans mon ouvrage, sur ce point précis, reconnaît le principe de l’indemnisation mais avance un montant de deux cents millions. La différence dans les chiffres avancés importe peu : le principe de l’indemnisation était reconnu par les autorités qui ont varié sur les montants accordées.
Il y a lieu de croire qu’il y a volonté de manipulation de la part des autorités, si les députés et le chef de l’Etat ne s’entendent pas sur les montants des indemnisations, alors qu’ils censés détenir, normalement, les bons chiffres. A quelle fin ? C’est là toute la question.

Aujourd’hui, Pape Ibrahima Diakhaté révèle que, eux aussi, ont été « indemnisés », avant leur élargissement. Comme pour réparer les neuf ans passés en prison par les trois meurtriers. Il précise à ce sujet :
« J’ai entendu dire beaucoup de faussetés concernant l’argent qui nous a été versé : si on dit qu’il m’a été versé vingt millions, vingt millions à Assane Diop et soixante millions à Clédor, c’est archi faux. On a été, tous les trois, traité sur le même pied d’égalité. On a reçu les mêmes montants. Clédor est perçu comme notre chef de bande ou notre cerveau, c’est pour cela qu’on a dit qu’il a reçu soixante millions, c’est faux. Les gens interprètent çà comme çà. Cet argent, c’est Madické en personne qui nous l’a remis. Trois ou deux jours avant notre élargissement, Me Madické Niang nous a remis, à chacun de nous, la somme de cinq (5) millions de francs Cfa. En nous disant que c’était son argent personnel. Il nous a, cependant, précisé qu’il se ferait rembourser par le Vieux. Il nous a donné cet argent en nous disant : [vous sortez de prison. Prenez cet argent pour vivre.]


Madické reviendra pour, à nouveau, donner cinq autres millions aux trois assassins sortis récemment de prison. Pape Ibrahima Diakhaté révèle :
« Plus tard, je crois, c’était un peu plus de six mois après notre sortie, il nous a remis cinq (5) millions à chacun. Mais pas globalement. C’était des tranches de deux (2), puis de trois (3) millions. Pape Samba Mboup, également, nous a donné à chacun, 5 millions, en plusieurs versements : deux (2) millions, puis deux (2) millions, puis un (1) million. On a reçu en tout pour tout : cinq (5) millions, puis cinq (5) millions, puis cinq (5) millions, encore. Je précise que les cinq (5) premiers millions nous ont été donnés, alors que nous étions encore en prison ».
Les relations établies entre la bande des trois et les responsables du Pds sont solides. Pape Ibrahima Diakhaté croit pouvoir dire que certains parmi, eux, soumettent, à l’insu de l’opinion et du public le chef de l’Etat à un terrible chantage. Parce qu’ils savent, soutient-il, ils sont devenus des hommes clé du régime car personne n’ose s’attaquer à eux. « C’est le cas de Pape Samba Mboup, de Ousmane Ngom, de Ablaye Faye ». Concernant ce dernier, Pape Ibrahima Diakhaté reconnaît qu’il est certainement le plus proche de leur bande.

Il révèle que deux des compagnons des événements de l’année 1998, travaillent avec Ablaye Faye, après sa sortie d prison, s’est tenue au Conseil régional : Ameth Guèye comme chauffeur et Ousmane Sène dit « Tenasse », comme gardien. Pape Ibrahima Diakhaté rencontre parfois Ablaye Faye dans ses bureaux du Conseil régional de Dakar.

La première rencontre qu’il a eue avec Ablaye Faye a eue lieu au dans ses bureaux du Conseil régional. Il se souvient :
« Ablaye voulait vraiment s’assurer que je garderai à jamais le secret. Ainsi, il pouvait aller faire croire au chef de l’Etat qu’il nous « maîtrise ». Le jour où le président lui a confié des responsabilités nationales, dans la gestion de la crise de la Casamance, il m’a encore, fait venir dans ses bureaux. J’ai attendu longtemps dans la salle d’attente et j’ai dit à la secrétaire que je m’en allais. Il me rappelle et me convoque, à nouveau, le même jour dans l’après-midi. Il me dit au téléphone :[tu es parti, tu as eu le temps de manger. Moi, je suis ici depuis ce matin, à recevoir les militants, j’aide les gens.] »

La discussion se poursuit entre les deux hommes et le ton monte subitement. Pape Ibrahima Diakhaté se fâche :
- Tu as fini de parler, demande-t-il à son interlocuteur ?
- Oui, répond ce dernier.
Diakhaté s’enflamme et lui réplique :
-« Tu as le temps de te plaindre de ne pas avoir manger. Moi, pendant 9 ans, je n’ai pas mangé à ma faim. Je n’en avais pas le temps, je ne faisais que penser à ma vie que vous avez détruite. Vous osez me parler comme vous le faites, aujourd’hui, hein.»

Pape Ibrahima Diakhaté est un homme révolté. Il en veut particulièrement aux dirigeants du Pds. En apostrophant Ablaye Faye, comme il l’a fait ce jour-là, il ne pensait qu’à une seule chose, dit-il :
« Oui, c’est très important. Rien que le fait de prononcer mon nom et l’associé à assassinat, me révolte au plus profond de moi. Je n’avais jamais été en prison. C’est cette affaire qui m’y a conduit. Autre chose. Quand je vois le Chef de l’Etat, Abdoulaye Wade se faire encenser par des gens, je me dis : ce Président-là, a le pouvoir aujourd’hui, et pour l’avoir, il a commandité un assassinat. Cà me fait mal au cœur. Et si on avait exécuté tout ce qu’il nous avait demandé de faire, si on n’avait les moyens de le faire, le pays serait à feu et à sang. Je regrette de n’avoir pas été mature à cette période-là, pour éviter de tremper dans ces affaires-là. Je le regrette amèrement. Je demande toujours pardon à Dieu ! A un moment donné, on était comme des talibés qui sont capables de tout pour leur marabout. On était comme çà avec lui. Des fois, il nous houspillait, nous criait dessus, nous mettais la pression. Moi, il m’arrivait de refuser quelques fois. Mes gars étaient plus mous. C’est la raison pour laquelle je voulais parler. De toutes façons, c’est lui qui l’a com-man-di-té. Et nous l’a fait faire. Je le regrette. Un autre regret. Pourquoi je n’ai pas parlé plus tôt. »
Pourquoi, eux tous, et lui particulièrement, se sont-ils tus pendant neuf ans ? Pourquoi ont –ils changé de déclaration pour accuser et blanchir, ensuite, celui qu’il cible, aujourd’hui, pour le désigner comme étant le principal commanditaire de l’assassinat de Me Sèye? Pape Ibrahima Diakhaté soutient que Clédor Sène n’a jamais défendu la thèse de la simulation. Il explique pourquoi ils ont accusé Habib Thiam et dit qu’il pensait pouvoir sauver leur peau en mentant à la justice. C’était un moyen de défense qu’on leur avait suggéré. Il affirme :

« Clédor n’a pas changé de discours. Dans sa première version et dans la deuxième version, il n’a rien nié. Il a désigné un autre commanditaire, dans sa deuxième version. Il a dit que ce n’était pas Abdoulaye Wade, mais Habib Thiam. Assane Diop a rajouté que nous avions fait une simulation et moi j’ai dit que je n’accepterai même pas une reconstitution des faits. Que la seule reconstitution des faits que j’accepterai est une reconstitution des faits de simulation en présence de Ameth Diène et de Habib Thiam. Tout cela c’était des mensonges. Nous avons tué Me Sèye sur demande du président de la république actuel.»

Il en veut pour preuves supplémentaires un certain nombre de faits matériels qu’il énumère :
« Qui a payé nos avocats. Je ne les ai pas payés, ni Assane Diop, ni Clédor. C’est A-B-L-A-Y-E Wade qui les a payés. C’est lui qui a géré cette affaire-là. Je vais révéler un détail amusant. Bidjilé Fall, avocat l’ancien directeur de cabinet de l’ancien premier ministre Idrissa Seck, est venu nous trouver en prison, avant qu’on aille en procès. Il était porteur d’un message du Vieux. Il est venu et nous a dit que le Vieux devait nous donner de l’argent pour qu’on se prépare mystiquement. Il nous a finalement remis deux (2) millions. Nous avons pris contact avec nos proches qui sont allés s’occuper des aspects mystiques du procès. Samuel aussi nous a donné de l’argent pour la préparation de ce procès. Avant d’être libéré lui-même de prison, il a demandé à chacun d’entre nous de lui donner un contact. »

L’agression contre Talla Sylla, soutient Pape Ibrahima Diakhaté est un élément qui peut davantage aider à comprendre les accusations qu’il porte sur Abdoulaye Wade. Selon lui, toutes les personnes citées dans cette affaire sont capables de commettre le crime pour lequel elles ont été citées. Ces personnes citées qu’il connaît toutes, affirme-t-il, obéissent aux ordres de Me Wade. Et il se veut clair, à cet égard :

« Tous ceux qui ont été cités dans cette affaire, ont trempé là dedans. Tout ce que j’en sais, c’est eux-mêmes qui me l’ont raconté. Après l’affaire, quelques jours après, l’un d’eux m’a appelé. Un gars qui travaille à la Présidence. Il m’a appelé à la Présidence. Je suis allé au Palais. Ce jour-là, les membres du parti Psd-Jant bi qui passaient tout leur temps à critiquer les actions du gouvernement devaient être reçus au Palais. J’ai rencontré ce jour-là Farba Senghor, Pape Samba Mboup. J’ai croisé Lamine Faye qui allait à des funérailles. J’ai vu également Ndéné et une femme, et trois ou quatre hommes. Ndéné et ces gens-là sortaient du bureau du Vieux. C’étaient les gens du Psd-Jant-bi. Dans son bureau, Pape Samba Mboup m’a dit : [tu vois ces gens-là, ils ne font que critiquer le Vieux. Je me suis occupé à leur faire rencontrer le Vieux, pour qu’ils se calment.]. Ce jour-là, je suis parti avec un appareil photo et j’ai pris des photos d’eux. Mais j’ai perdu l’appareil à Touba, au khabrou de Cheikh Ibra Fall. On me l’a volé. J’ai trouvé ce jour-là dans le bureau de la secrétaire de Mboup un griot, très bavard qui était habillé d’un tee-shirt blanc. Il s’appelle Mbaye. Ce n’était pas Abdoulaye Mbaye Pekh. Lui, je l’ai croisé en partant, je le connais.»

Pape Ibrahima Diakhaté est un élément difficile à gérer. Il pose beaucoup de problèmes aux différentes personnes chargées de le calmer et de l’aider à fermer sa bouche. La révolte de l’homme est cependant telle que personne n’a pu le retenir. Certains responsables ont pensé l’aider à s’exiler et d’aller tenter l’aventure de l’immigration, en Italie, aux Etats-Unis, dans le pays de son choix. La procédure a été en partie engagée. Il révèle à cet égard :

« Si çà ne tenait qu’à eux, j’aurai quitté le pays. Parce qu’à un moment, je les gênais beaucoup. Ils ont voulu que je le fasse. Ils ne m’ont pas donné d’argent, ni rien du tout. L’un d’entre eux m’avait demandé de venir travailler avec eux. Madické Niang me l’a demandé j’ai décliné l’offre en disant que je ne voulais pas aller à l’étranger. Je veux que les gens sachent que c’est moi-même qui ai proposé à l’auteur de ce livre la série d’entretiens qui a permis sa rédaction. Pape Samba Mboup m’avait mis en rapport avec un inspecteur de police pour qu’il m’établisse un passeport ordinaire. Je ne m’en suis jamais occupé. »

Pape Ibrahima Diakhaté est conscient des risques qu’il a pris en parlant. Il ne semble pas pourtant trop s’en faire. Il affirme à ce sujet :

« A défaut d’avoir pu m’empêcher de parler, je n’exclus pas qu’il me fasse tuer, comme ils l’ont fait avec Ismaïla Mbaye. Je serai prudent, mais je connais bien leurs méthodes et leurs façons de faire. Je les attends. Même si cela arrivait, j’aurai la conscience soulagée car j’ai dit toute la vérité. Je me déleste du poids d’un lourd mensonge et prie Dieu pour qu’il me pardonne pour tout ce que j’ai fait. »



leral .net






Publicité