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Charles A. Gomis, Citoyen concerné: “Il y a beaucoup trop d’accidents évitables sur nos routes et 80% des causes sont d'origine humaine…”


Rédigé par leral.net le Mercredi 2 Juillet 2025 à 15:13 | | 0 commentaire(s)|

“Nous le savons tous, il y a beaucoup trop d’accidents évitables sur nos routes dont, et il n’est pas exagéré de l'affirmer, 80% des causes sont d'origine humaine… Ces défaillances humaines ou mécaniques peuvent être classées en plusieurs catégories :
• Non-respect du Code de la route : excès de vitesse, dépassement dangereux...etc.
• Indiscipline ou ignorance /manque d’expérience.
• Alcool / drogue.
• Vétusté du parc automobile.
• Défaut de formation de nos mécaniciens.
• Etat de nos routes.
• Corruption.

Cette liste n’est certes pas exhaustive, mais elle identifie 7 grands points visant à améliorer de manière significative, la sécurité routière, et ainsi, à réduire de façon drastique, les accidents. Nous n’allons pas les aborder dans le détail. Il ne s’agit pas pour nous de critiquer ou de blâmer, mais plutôt d’apporter notre modeste contribution citoyenne, à cette situation qui nous affecte tous, usagers de la route, comme piétons.

Au-delà des pertes économiques entraînées par les embouteillages et autres accidents, les pertes en vies humaines sont encore plus considérables et tragiques et nous affectent tous.
Quelles sont donc les solutions que nous proposons ?

• INTEGRER LE CODE DE LA ROUTE DANS LE CURSUS SCOLAIRE

Imaginez que dès le cycle primaire, nous puissions commencer à apprendre à nos enfants le Code de la route… Nous ne parlons pas ici de comment tenir un véhicule sur la route, mais plutôt du comportement citoyen sur nos routes : Comment traverser la route ? Où doit-on la traverser ? Comment lire les signes et tableaux de signalisation, ainsi que leur importance... Pourquoi on ne doit pas installer son commerce sur la chaussée. La courtoisie sur la route, l’importance du respect du Code de la route, pourquoi il faut bien veiller sur l’état de son véhicule…etc.

Il est ici question de former de nouveaux citoyens, et cela, dès le bas âge. Si nous savons que la majorité de nos transporteurs et mécaniciens quittent l’école très tôt, nous les aurions au moins déjà formés et conscientisés… Ils auront dès lors déjà acquis les rudiments nécessaires, favorables aux bons comportements à observer sur la route… Même si ces cours doivent se répéter au fil des années, n’oublions pas que, non seulement la répétition est pédagogique, mais le but ultime est de former de nouveaux citoyens, une nouvelle génération d’experts du Code de la route… Si nous réussissons à relever ce défi, nous aurons au moins réglé les 2 premiers points listés plus haut…

• CREER DES ECOLES DE MECANIQUE AUTOMOBILE

Parcourons notre cher pays et essayons de trouver des garages mécaniques, avec de vrais techniciens automobiles ayant suivi un cursus bien défini dans ce domaine… Il n’est pas exagéré de dire que 90% de nos mécaniciens sont des jeunes sortis de l’école très tôt, ayant appris le métier sur le tas, à travers la fréquentation d'un garage pendant plusieurs années… Si nous acceptons de créer des écoles de mécanique automobile pour les jeunes, nous formerons, en quelques années, des experts, pour ne pas dire des génies. Le résultat serait donc une meilleure expertise, un meilleur entretien et de meilleurs véhicules…

• LA DELIVRANCE DES PERMIS DE CONDUIRE

Une chose que nous devons très vite régler, est notre système de délivrance des permis de conduire. Passer par une auto-école et réunir un certain nombre d’heures de conduite, doit être obligatoire. Si toutefois ces obligations ne sont pas respectées, la licence de l’auto-école devra être retirée, car réussir un créneau ne signifie nullement savoir bien tenir une voiture sur la route. Tout candidat au permis de conduire devra présenter une attestation certifiée de l’auto-école, confirmant les heures obligatoires de conduite. L’examinateur doit au moins tester le candidat dans la circulation, afin d'éprouver, de vérifier et, éventuellement, de confirmer ses aptitudes. L’innovation serait de délivrer aux nouveaux conducteurs, des « PERMIS APPRENANT », valables pour 2 ans. Ils seront donc en phase test pendant 2 ans, et si au bout du processus, il n’est survenu ni accident ni contravention majeure, un permis normal leur est alors délivré… Ce qui permet de développer les automatismes du respect du Code de la route, pendant ces 2 années.

• ALCOOTEST

Il est impératif et extrêmement urgent d'instaurer l’alcootest sur nos routes, et partout où il est possible de le faire, mais surtout dans les zones accidentogènes ou lors des grands départs…Beaucoup d’accidents sont, au quotidien, causés par l’ivresse ou l’usage de drogues, au prix, hélas, de nombreuses vies humaines. Il faudra surtout corser les amendes et les peines, afin de dissuader de telles pratiques chez nos transporteurs et surtout, chez les jeunes.

• PERMIS-A-POINTS

Nous avons entendu beaucoup de choses depuis plusieurs mois concernant l’application du permis-à-points au Sénégal. Cependant, il faut noter que sa mise en œuvre n’est pas aussi facile. Nous ne parlons pas seulement de l’informatisation du système, puisqu'elle peut se faire facilement, mais nous insistons surtout sur les préalables. Imaginons un peu que nous appliquions, à partir de demain, la loi sur les permis-à-points. Avec tout le respect dû à nos policiers et gendarmes, comment contester une contravention valant quelques points sur un permis ? N’ouvrons-nous pas une autre porte au chantage ou à la corruption sur nos routes ?...

Si vous regardez bien, dans tous les pays où ce système fonctionne bien, les policiers et gendarmes sont équipés non seulement de micros, mais aussi de caméras. Ils ont l’obligation de les mettre en marche à chaque interpellation, afin de pouvoir enregistrer toute la conversation engagée avec le conducteur. Cela permet à l’agent de rester professionnel et dans la légalité, de préserver les droits du conducteur, d'éviter toute contestation sérieuse, et enfin, de dissuader toute forme de corruption / chantage de l’un ou de l’autre. Si ces équipements ne sont pas activés lors du contrôle, alors aucun point ne pourra être retiré du permis. Il serait également judicieux d'instituer un tribunal spécialisé dans le traitement des contestations, émanant aussi bien du conducteur que des agents, souvent agressés verbalement.

Lorsque nos forces de l’ordre seront bien équipées d'un système qui fonctionne parfaitement, alors seulement, pourrons-nous parler de permis-à-points au Sénégal.

• CONCLUSION
Comme vous avez pu le constater, nous n’avons pas abordé le problème de l’état de nos routes, car nous pensons que c’est au conducteur de s’adapter à la route et non l’inverse. Nous devons nous concentrer davantage sur l’éducation, la formation, la sensibilisation, et surtout, sur les sanctions. Eduquons nos enfants pour façonner des citoyens de demain. Nous ne pouvons pas continuer avec ce même système et espérer un résultat différent ; ce n’est pas possible !

Nous lançons un appel à nos autorités :

• Pourquoi la réussite aux examens du Code de la route et de la conduite est obligatoire pour les automobilistes et non pour les motocyclistes ?
• Pourquoi faut-il être majeur pour avoir un permis de conduire, alors que nous voyons des gamins de 12 ans conduire des motos et des charrettes sur nos routes ?
• Pourquoi l’assurance est-elle obligatoire pour les véhicules et non pour les motos ?
• Pourquoi avons-nous toujours des charrettes sans permis, ni assurance sur nos routes ?
• Pourquoi, lorsque l'on est victime d’un accident sur la route, devons-nous appeler un huissier ? Et surtout, pourquoi devons-nous être victime et payer pour avoir un constat ?”




Charles A. Gomis
Citoyen concerné
gomischarles@hotmail.com




Ousseynou Wade