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Cherté du loyer au Sénégal : Les obstacles qui freinent la baisse du prix de la location

Etranglés et partagés entre la cherté de la vie et la surenchère sur les prix de location, les goorgolous ne savent plus où donner de la tête. Les nombreuses mesures allant dans le sens de la baisse du loyer, se sont toujours heurtées à des contraintes dans leur applicabilité. Les concertations sur la cherté de la vie vont-elles régler la question définitivement ?


Rédigé par leral.net le Jeudi 29 Septembre 2022 à 11:29 | | 0 commentaire(s)|

Le coût exorbitant du loyer au Sénégal constitue un véritable casse-tête pour les gorgorlous (démunis) sénégalais. Depuis des années, il ne cesse de grimper, affectant considérablement les revenus des ménages et anéantissant les efforts consentis pour accroître le pouvoir d’achat des Sénégalais. Actuellement, pour avoir un petit appartement de 2 chambres-salon à Ouakam, à Yoff, aux Hlm Grand Médine ou à Ouest Foire, il faut casquer entre 250 000 et 300 000 FCfa par mois.

Et le pire, c’est qu’au préalable, il faut payer une caution et une avance de 3 à 4 mois, sans compter la commission du courtier. Et pourtant, ce ne sont pas les projets de lois ou les décrets portant sur la baisse du loyer qui manquent. En effet, depuis la surenchère sur les prix de location, il y a toujours eu des réflexions sur la politique de régulation du loyer au Sénégal.

Pas plus tard que ce lundi 26 septembre 2022, le chef de l’Etat a présidé le lancement des concertations sur la lutte contre la vie chère, le loyer y compris. Une rencontre avec les associations des consuméristes, et à l’issue de laquelle, Macky Sall a demandé au Premier ministre, Amadou Ba, en concertation avec les différents acteurs, de lui faire une proposition avant le 20 octobre 2022.

D’ailleurs, à plusieurs reprises, le président de la République a évoqué en Conseil des ministres, le coût exagéré du loyer. Selon lui, il était devenu nécessaire, afin de préserver l’ordre public, de procéder à une diminution des taux des loyers, en termes de pourcentage. Bien avant cela, en 2010, sous le régime de Abdoulaye Wade, des députés avaient tiré la sonnette d’alarme, en interpellant le gouvernement. Ainsi, 34 propositions avaient été émises dans le but d’endiguer cette hausse et le métier de courtage immobilier avait été ciblé comme un facteur de surenchère sur les prix de location.

Baisse en 2014, sans conséquence

Il y a aussi la loi 2014-03 du 22 janvier 2014 portant baisse des loyers qui n’a été suivie que quelques mois. Les bailleurs ont même trouvé des subtilités et astuces pour se débarrasser de leurs locataires...pour ensuite procéder à une hausse. Et depuis, le loyer est devenu encore plus cher. Les consuméristes et les tribunaux ont tenté de dissuader les bailleurs véreux et d’accompagner les locataires.

Les plaintes et complaintes n’ont pas changé grand-chose. Aujourd’hui, le salut est attendu des décisions qui sanctionneront les concertations lancées au Palais présidentiel. Ce ne sera pas une promenade de santé, au vu de la complexité de la problématique

Malgré l’arrêté du ministre du Commerce, les bailleurs continuent de réclamer plus de 2 mois de caution

C’est connu. A Dakar, pour disposer d’un appartement ou même d’un studio, il faut verser une caution supérieure à deux mois de loyer. Certains bailleurs véreux, vont même jusqu’à réclamer 4 à 6 mois de caution, en sus d’un bulletin de salaire. Une situation qui n’a pas changé depuis lors, malgré l’arrêté du 7 décembre 2021 de l’ancienne ministre du Commerce et des Pme, sur la limitation de la caution à deux mois. Une décision qui faisait suite aux nombreuses complaintes de locataires et associations de consommateurs, selon qui, des bailleurs et courtiers exigent une caution et une avance de loyer supérieures à 2, voire 4 mois.

Assome Aminata Diatta avait, à ce propos, convoqué le décret n°77- 527 du 23/06/1977 relatif au montant du loyer à usage d’habitation, qui stipule que le montant du cautionnement et des loyers à verser d’avance, à titre de garantie, ne peut excéder une somme correspondant à 2 mois de loyer.

À ce titre, le ministre avait rappelé que les bailleurs et commissionnaires de bailleurs, sont tenus au respect strict des dispositions réglementaires susvisées, sous peine de poursuites judiciaires devant le Tribunal de Grande Instance. Et pour l’application de cette décision, un observatoire pour assurer la gestion du loyer, a été mis sur pied. Mais depuis lors, il n’y a pas eu de grands changements dans la vie des ménages qui sont en location.





Bes Bi