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Christophe Castaner dénonce la "dérive totale" des gilets jaunes, le point sur la mobilisation ce mardi

Rédigé par leral.net le Mardi 20 Novembre 2018 à 14:36 | | 0 commentaire(s)|

Le ministre de l'Intérieur pointe également du doigt "une radicalisation" des manifestants.
La rédaction du HuffPost avec AFP


Christophe Castaner dénonce la "dérive totale" des gilets jaunes, le point sur la mobilisation ce mardi

GILETS JAUNES - Les autorités affichent leur fermeté. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner  a dénoncé mardi la "dérive totale" du mouvement des gilets jaunes, ce mardi 20 novembre, au micro de France 2. "On voit bien aujourd'hui qu'on a une dérive totale d'une manifestation qui pour l'essentiel était bon enfant samedi [jour du début de la mobilisation]", a-t-il affirmé. "On voit qu'on a une radicalisation avec des revendications qui ne sont plus cohérentes, qui vont dans tous les sens".

Christophe Castaner a notamment évoqué le cas de "trois policiers blessés à coup de boules de pétanque" et l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit à Langueux (Côtes-d'Armor) pour déloger d'un centre commercial "des hommes qui avaient des barres de fer et des cocktails molotov".

 

"Le droit de manifester (...) ce n'est pas celui de bloquer, de ne pas déclarer, de blesser les forces de l'ordre", a-t-il souligné, affirmant qu'il y a eu depuis samedi "autant de blessés dans nos forces de l'ordre que pendant l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes" en avril. Pour rappel, les manifestations des gilets jaunes ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 graves. Son collègue à l'Économie, Bruno Le Maire, a lui dénoncé "un certain nombre de dérives dans ces manifestations, homophobes, racistes", avec "de la violence". Il a par ailleurs évoqué une "déchirure territoriale" et assuré que la meilleure réponse au mouvement des "gilets jaunes" était d'obtenir des "résultats" sur l'emploi.

"La tendance à l'amélioration" sur le réseau autoroutier

 

Ces déclarations interviennent alors que le mouvement des gilets jaunes se poursuit encore ce mardi, les manifestants bloquant toujours principalement les autoroutes et des dépôts pétroliers. À Calais, de nouveaux barrages filtrants ont été installés à l'aube sur l'A16, formant de longues files de camions sur environ 3 km, sous la surveillance de la police mais sans tension, selon un correspondant de l'AFP. Sur l'A25, une vingtaine de poids lourd sont à l'arrêt, selon la préfecture du Nord.

En Auvergne-Rhône-Alpes, des barrages filtrants continuent de perturber la circulation sur l'A72 dans la Loire et sur un rond-poind d'accès à l'A7 à Montélimar (Drôme). À Caen, les forces de l'ordre ont même eu recours, après sommation, à des gaz lacrymogènes pour déloger des gilets jaunes à l'origine du principal barrage de l'agglomération, dont quatre ont été interpellés selon la préfecture, ce mardi matin. En parallèle, les forces de l'ordre sont intervenues tôt mardi matin pour débloquer l'accès au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, au sud de Rennes. "L'opération s'est déroulée dans le calme, sans incident. L'ensemble des axes a été rendu à la circulation", précise la préfecture.

 

"La tendance est à l'amélioration même si plusieurs points de perturbations subsistent ou pourraient réapparaître sur le réseau Vinci Autoroutes", a indiqué l'opérateur dans un point de situation à 8 heures, relevant des "mouvements et blocages" sur l'A7, l'A8, l'A9, l'A10, l'A11, l'A20, l'A28, l'A61, l'A62 et l'A71.

La colère monte sur l'île de la Réunion

 

La colère ne se limite pas à la France métropolitaine. À La Réunion, les gilets jaunes ont mis en place de très nombreux blocages afin de protester contre la vie chère. Selon des chiffres du ministère des Outre-Mer, "entre 1500 et 2000 personnes" ont manifesté samedi et dimanche.

 

Des feux ont été déclenchés sur plusieurs rond-points à l'aide de palettes et de pneus, rapporte La 1ère.

 

Face à la montée des violences, la préfecture a été contrainte de prendre des mesures radicales, à commencer par un couvre-feu. Dans douze communes "les plus concernées" de l'île dont le chef-lieu de Saint-Denis, une interdiction de circuler sera effective de 21 heures à 6 heures, a fait savoir le préfet, ce mardi 20 novembre, qui a précisé que des renforts vont continuer à arriver. "C'est une mesure forte, inédite, elle me paraît adaptée à la situation, à cette menace que nous devons combattre", a annoncé Amaury de Saint Quentin.

Il a aussi annoncé le déclenchement du dispositif ORSEC. Au total, 14 stations-service ont été réquisitionnées par les autorités. Objectif affiché, permettre aux véhicules de secours de des forces de l'ordre de faire le plein. Lundi soir, le préfet a également décidé de fermer les crèches et les établissements scolaires. L'université de l'île est également touchée, puisqu'elle est fermée et les examens annulés. La chambre de commerce, gestionnaire de l'aéroport international de Roland-Garros, a par ailleurs annoncé que l'aéroport serait fermé à partir de 18H00 mardi et jusqu'à mercredi matin.

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