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Commerces pillés par les manifestants à Keur Massar: L’amertume des propriétaires qui ont tout perdu

Après le passage des manifestants à Keur Massar, d’honnêtes citoyens ont vu leurs magasins pillés par des malfrats. Des propriétaires de boutiques et de cantines, disant avoir perdu des millions de francs, s’indignent de ces actes de banditisme et interpellent l’Etat pour leur indemnisation. Pour le moment, l’activité économique dans la commune est en convalescence.


Rédigé par leral.net le Mardi 16 Mars 2021 à 13:38 | | 0 commentaire(s)|

Commerces pillés par les manifestants à Keur Massar: L’amertume des propriétaires qui ont tout perdu
Les actes de vandalisme notés lors des manifestations pour la libération de l’opposant Sonko, ont fait beaucoup de victimes à Keur Massar.

En effet, des boutiques et des magasins ont été pillés, en dehors du saccage du magasin Auchan qui a été le plus médiatisé. Ce qui fait que l’activité économique est en état de convalescence dans cette partie de la banlieue dakaroise. A la devanture d’un point cash destiné au transfert d’argent, les séquelles des actes de vandalisme sont encore visibles.

Vitres fracassées, portes défoncées. Tout a été détruit.

A l’intérieur du magasin, la jeune gérante et sa soeur tentent de tenir le coup. « Tout s’est passé un vendredi vers 20 heures. Nous étions sur la terrasse de la maison. Subitement, nous avons vu débouler un groupe de jeunes armés de machettes, de couteaux et de barres de fer. Ils étaient lourdement armés. Ils ont défoncé la porte de la boutique avant d’emporter l’argent qui s’y trouvait, d’un montant de quatre millions de francs en plus du matériel et des accessoires », se désole Aminata Anne.

Face à la violence, elle et les membres de sa famille n’ont rien pu faire. « C’était suicidaire de s’opposer à ces jeunes », explique la dame, dont les souvenirs de cette folle journée lui font verser des larmes.

« Les autorités parlent d’Auchan et des stations de la multinationale Total, oubliant notre misère à nous, qui avons tout perdu durant ces journées. Il m’a fallu dix ans d’efforts pour créer mon entreprise de transfert d’argent. Et en une nuit, en moins de 20 minutes, j’ai tout perdu. Cela fait très mal. Les grandes surfaces ont des moyens, elles peuvent remettre en place leurs activités, pas nous », dit tristement la dame, qui ne se fait pas d’illusions par rapport au soutien de l’Etat.

Sur le même alignement, un autre boutiquier, vendeur de portables et outils informatiques, a également vu tout son commerce disparaitre en quelques minutes. Aujourd’hui, sa boutique est complètement vidée.

Abdou Touré ne comprend toujours pas ce qui lui est arrivé. « Je vendais des montres de classe et des téléphones. J’ai perdu plus de cinq millions de nos francs. Je me trouvais chez moi. C’est vers 20 heures qu’un ami m’a appelé pour m’informer que des bandits sont en train de piller mon magasin. Ils étaient armés jusqu’aux dents et personne n’osait sortir. Ils ont tout cassé », déplore le jeune commerçant, qui a été complètement ruiné par les pillards.

Au marché de Keur Massar, l’ambiance est un peu différente. Juste avant le fameux rond-point, des jeunes exposent leurs différents ordinateurs. Dans cette ambiance, toutes les musiques sont au rendez-vous. Leur boulot consiste à sélectionner des musiques et films pour les mélomanes. Doudou Sène, assis sur sa chaise, ne peut guère comprendre l’attitude de ces casseurs.

« Ils sont malhonnêtes. Ils ont cassé toutes les tables et autres matériels. C’est difficile. Le peu que nous avions gagné, sert aujourd’hui à la réfection pour donner un coup de neuf à notre magasin. Il nous faudra plusieurs mois pour nous remettre », se lamente le jeune homme, qui appelle l’Etat à poursuivre les casseurs et à indemniser ceux qui, comme lui, ont perdu leurs biens lors des manifestations.






Le Témoin