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Conflit foncier à la Cité du port de Diamnadio : Des jeunes de Dougar vandalisent une vingtaine de maisons

Les habitants de la cité Port sise à Diamniadio ont fait l’objet d’attaques à l’arme blanche ce dimanche par des jeunes supposés habiter le village de Dougar. Un regain de tension qui fait suite à l’installation sur les lieux de la deuxième cohorte d’acquéreurs du Port autonome de Dakar sur un espace qui fait l’objet d’un différend foncier opposant la société marocaine Peacock aux populations riveraines. Le Témoin


Rédigé par leral.net le Mardi 23 Novembre 2021 à 14:59 | | 0 commentaire(s)|

Conflit foncier à la Cité du port de Diamnadio : Des jeunes de Dougar vandalisent une vingtaine de maisons
Le litige foncier qui oppose des populations de Dougar à la société marocaine Peacock Investment prend une fois de plus une tournure violente. Déboutés sur le terrain judiciaire, un groupe de jeunes survoltés de Dougar s’en sont pris aux logements des travailleurs du Port autonome de Dakar.

Des logements construits dans le cadre d’un projet de 10 milliards de francs CFA piloté par le biais d’un contrat de joint-venture avec l’entreprise Peackock. Au terme des trois phases du projet, 691 logements auront été construits. Seulement voilà, les populations de Dougar estiment que Peacock a construit sur leurs terres. D’où des escarmouches à intervalles réguliers qui se sont souvent soldées par des arrestations musclées opérées par la gendarmerie puis des condamnations judiciaires.

On croyait que les populations ‘étaient fait une raison mais ce n’est apparemment pas le cas. A preuve par l’attaque perpétrée ce week-end contre des logements construits sur le site litigieux.

Le film glaçant des évènements de ce dimanche
Après leur passage vers les coups de quatorze heures, ce dimanche, les vandales sont revenus tard dans la nuit. Une deuxième attaque déjouée mais qui n’a pas manqué d’installer la psychose dans la Cité du Port plongée dans une atmosphère de deuil depuis lors. Dans les villas nouvellement livrées, les dégâts matériels témoignent de la colère des manifestants.

Des vitres cassées, des devantures de maisons incendiées, des télévisions et meubles détruits et volés… Dimanche, la deuxième cité du Port de Dakar a subi la furie des protestataires. Une vingtaine de maisons portent les stigmates de cette descente musclée. Une scène que M. El Hadji Seydou Mbow, un portuaire retraité, n’est pas près d’oublier de sitôt.

« Ce qui s’est passé hier (Ndlr, avant-hier dimanche) c’est même indigne de l’ère primitive. Des gens sont venus nous attaquer dans nos maisons. Ils nous ont menacés avec des armes blanches. Ils ont failli tuer des résidents. Ils sont venus avec une violence extrême, armés de gourdins et d’armes blanches. Nous sommes dans l’insécurité totale », a témoigné notre interlocuteur.

« Je suis là avec ma femme et mon chauffeur. Les assaillants étaient une trentaine de personnes. On peut revendiquer et dire ce que l’on pense. Mais attaquer des personnes qui n’ont rien à voir avec des problèmes de terrains, c’est vraiment de la sauvagerie » s’emporte El Hadj Seydou Mbow.

Le retraité er d’ajouter que « les vandales sont intervenus à visage découvert. Nous demandons au directeur général l’implantation d’une brigade de proximité », implore M. Mbow qui a assisté, impuissant, à la destruction de sa voiture.

Depuis quelques mois, les résidents de cette nouvelle cité vivent la peur au ventre. Ils sont victimes de sabotages et de vandalisme. Des actes de sabotage ponctués par des attaques outrancières qui ont amené les résidents à plaider pour l’implantation d’une brigade de proximité.

« Il y a eu déjà quatre attaques. Mais l’attaque d’hier (Ndlr, ce dimanche) était la plus violente. D’habitude, les attaques se résumaient à la phase 3 où une maison a été incendiée. On ne peut plus vivre dans cette atmosphère. Si réellement le port et Peackock veulent que nous vivions dans ces maisons il faut qu’il y ait une sécurité », a décrié M. Bonan, premier habitant de la cité qui dénonce ainsi l’insuffisance de la sécurité.
Le Témoin