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Congrès sans débat - Vote de la prééminence du Sénat sur l’Assemblée Nationale : Wade dicte sa loi

Le congrès du Parlement convoqué par décret du président de la République a eu lieu hier au Méridien Président de Dakar. Et comme tout le monde s’y attendait, la préséance du Sénat sur l’Assemblée nationale a été avalisée et Pape Diop ainsi que ses huit vice-présidents, ses deux questeurs et ses six secrétaires constituent désormais le Bureau du Congrès.


Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Juillet 2008 à 16:42 | | 0 commentaire(s)|

La première session du Parlement s’est tenue hier à Dakar sur fond de contestation de certains députés libéraux et de l’opposition parlementaire. En effet, suite à l’introduction du projet de règlement intérieur du congrès qui comporte 22 articles et à l’interdiction de débattre sur ledit règlement, des voix se sont élevées pour marquer leur indignation face à ce qu’elles appellent de la «forfaiture». Des députés, qui sont passés au Parloir, ont dénoncé «l’absence de démocratie» qui entoure la structuration du Parlement et le fait qu’ils soient «mis devant le fait accompli». Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj n’en revient toujours pas, comme d’autres parlementaires, de se voir interdire d’épiloguer sur la nécessité d’adopter ou non le projet de règlement intérieur du Congrès, concocté depuis le palais de la République. Des propos qui ont ravi des libéraux comme Moustapha Cissé Lô qui s’est permis, par moments, d’applaudir la position de Cheikh Bamba Dièye. Ce dernier au terme de son speech a signifié clairement qu’il ne va pas voter le projet. Même son de cloche chez Omar Khassimou Dia, député du Rassemblement pour le peuple (Rp) qui a d’emblée dévalorisé «ces feuilles de choux» et lancer à l’endroit du président de séance : «Nous demandons que les procédures soient respectées, qu’on donne le temps aux députés et sénateurs de discuter d’un projet de règlement intérieur qui fera date dans l’histoire de notre pays.» Pour lui, il n’est pas question de voter un projet dont les tenants et les aboutissants lui sont «totalement inconnus.» Il a même demandé dans son discours de suspendre la séance, afin de leur permettre de constituer des commissions pour examiner «ce projet tombé du ciel». Et comme sa demande n’a pas été accueillie favorablement, M. Dia a boudé la séance en même temps que les membres de son groupe parlementaire.

Très attendu pour avoir rencontré, mardi dernier, le chef de l’Etat en compagnie du groupe parlementaire Libéral et démocratique, Doudou Wade s’est naturellement plié à la volonté de Me Wade de reléguer l’Assemblée nationale au second plan. Dans son propos plus ou moins «dépouillé», comme le jugent certains de ses «frères» de parti, le neveu du Maître, par ailleurs président du groupe libéral et démocratique, a supplié de «taire les querelles de personnes et les visions calculatrices». Pour lui, il n’y a pas péril en la demeure puisque les deux Chambres que constitue le Parlement «sont d’égale dignité». Avant de demander qu’on respecte les textes qui régissent l’ordre protocolaire au niveau institutionnel. Doudou Wade venait ainsi de donner la position de son groupe parlementaire qui avalise l’intention désormais avouée de museler l’Assemblée nationale et son président Macky Sall. «(…) Regardons-nous, et adoptons le règlement intérieur comme tel», déclare Doudou Wade. Des propos qui ont eu le don de soulever une salve d’applaudissements d’une bonne partie des 221 parlementaires présents à l’Amphithéâtre du Méridien Président.

A la suite de Doudou Wade, il a été procédé au vote du projet de règlement intérieur du Congrès. Un vote sans anicroches, puisque la majorité s’est courbée devant la décision de Me Abdoulaye Wade de propulser le Sénat et son président, Pape Diop, au-dessus de l’Assemblée nationale.
Pour rappel, dans son article 1er, le projet de règlement du Congrès stipule que «le Bureau du congrès est celui du Sénat». Ainsi les vice-présidents qui sont au nombre de huit «suppléent le Président en cas d’absence. L’ordre de suppléance est établi par le Bureau», relève-t-on dans l’article 2. Et l’article 3 de souligner : «Le Bureau a tous les pouvoirs pour présider aux délibérations du Congrès et pour organiser et diriger tous les services dans les conditions déterminées par le présent règlement.»



Auteur: Aly FALL



Niang Pape Alé