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Criminalisons d'abord l'adultère! (Par Souleymane LY)

Rédigé par leral.net le Dimanche 30 Janvier 2022 à 07:25 commentaire(s)|

Depuis quelques jours, un débat malsain a été soulevé dans notre pays autour de l'exigence d'une criminalisation de l'homosexualité. Cela ne m'avait pas intéressé outre mesure comme d'ailleurs tous les débats bassement politiciens jusqu'à ce que l'Imam de notre quartier lui consacre son prêche de ce vendredi avec une virulence inouïe. Il a martelé que nos gouvernants protègent ces homosexuels qui ne méritent que la mort.


Criminalisons d'abord l'adultère! (Par Souleymane LY)
Qu'Allah me pardonne car j'ai dû reprendre ma prière une fois à la maison car je me suis mis en face du Seigneur, le cœur lourd de chagrin. Pourtant, c'est dans la maison de ce même Imam qu'il y a un adulte, son fils, dont la femme est partie récemment car son mari a mis enceinte une fille du quartier.

Au regard des textes de l’islam, notre Imam dort et partage sa nourriture avec un cadavre car la Shari’a est très claire sur le sort de celui qui pratique l'adultère (zinâ): la lapidation jusqu'à ce que mort s'en suive.
Et pour les fornicateurs, Allah dit ce qui suit dans le Coran à la Sourate 24 (AN NOOR/La lumière) verset 2:
« La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l'exécution de la loi d'Allah - si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Et qu'un groupe de croyants assiste à leur punition ».

L’adultère est considéré comme un pêché capital par l’Islam et voilà ce que le prophète en dit : « Jamais l’adultère n’est apparu au grand jour chez un peuple sans que celui-ci ne soit affligé par la peste et par d’autres maux inconnus de ses ancêtres… (Rapporté par Ibn Majah, Al-Hakim et déclaré authentique par Al-Albani). »

Tout cela pour dire que nous avons des actes hautement plus graves perpétrés dans notre pays foulant au pays toutes les prescriptions divines sans que nos associations ne portent le combat pour leur criminalisation. Pourtant, tous les sénégalais savent que l’adultère et la fornication sont devenus banals dans notre pays. Ils sont même le facteur le plus déterminant dans le caractère hautement lucratif des auberges, appartements meublés…

J’espère qu’un Imam ne viendra pas contredire cela ou dire qu’il n’est pas au courant. Que dire maintenant l’alcool qui est considéré comme la « mère des vices » et Allah (Subhana Wa Ta’hla) nous dit à son propos dans la sourate 5 (Al Maidah/La Table Servie) au verset 90 : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez. » ?
Les jeux de hasard, la divination, le vol…sont autant de pêchés devenus notre lot quotidien jusqu’à devenir banals et acceptés de tous.

En réalité, ce qui se passe avec ces associations qui disent se battre pour la criminalisation de l’homosexualité n’est qu’une pression sur l’Etat central afin d’en tirer uniquement des gains politiques pour ne pas dire politiciens. Ils savent bien que l’homosexualité n’est ni acceptée par nos dirigeants, ni par nos chefs religieux et encore moins par toute la population. Le problème est alors réglé d’autant que tous les actes contre nature sont punis par la loi.

Maintenant, étant conscients que notre pays a des relations diplomatiques et de partenariat avec des puissances étrangères où l’homosexualité est tolérée, ils mettent la pression sur l’Etat avec deux options : criminaliser et perdre le soutien de ses puissances étrangères ou ne pas le faire pour qu’ils retournent dire à l’opinion « vous voyez, ils ne criminalisent pas c’est parce qu’ils soutiennent la communauté LGBT ». C’est lâche !

Ce qui m’intrigue le plus c’est le mutisme de nos hommes politiques. S’ils pensent que ça peut les servir c’est parce qu’ils n’ont rien compris oubliant très souvent qu’il ne faut jamais accepter que l’on insulte l’héritage dont on se positionne pour en hériter. Ils ont tous le devoir de protéger la République quel que soit celui qui l’incarne.
Nos intellectuels, n’en parlons pas. Ils ont laissé, en grande partie, la peur les envahir. Pour ne pas se voir insulter et trainer dans la boue, ils ont fini de ranger même leur esprit critique dans les tiroirs attendant des lendemains hypothétiquement meilleurs. Alors que leur rôle devrait être dans l’éveil des consciences et dans la détermination des lignes rouges à ne pas franchir.

Si demain, l’homosexualité est criminalisée, au-delà de perdre tout soutien d’un grand nombre de pays étrangers, la chasse aux sorcières plongera notre pays dans les abysses de la haine gratuite.
Comment ferons-nous la différence entre un homosexuel et un efféminé qui est victime d’une présence accrue d’hormones féminines en lui ? Combien de personnes connaissons-nous et qui ont la voix d’une femme sans pour autant être des homosexuels ?
Tout crime doit être jugé à l’aune de l’acte posé et ici, il s’agira de celui contre nature déjà pris en charge par le code pénal sénégalais.

Comme disent certains jeunes, notre Sénégal est devenu un gros malentendu. Les genres y sont tellement mélangés que personne n’y comprend plus rien. Les combats menés y sont devenus bassement hypocrites qu’ils se font à coup d’actions de communication.
Dans un pays où l’on peut pratiquer l’adultère et la fornication au vu et au su de tout le monde sans être lapidé ni flageller ; où l’on joue au hasard dans des magasins ayant pignons sur rue, des fois même en face de la mosquée ; où l’on peut voler sans qu’aucune main ne soit coupée ; où les statistiques montrent que les musulmans sont les plus grands consommateurs d’alcool…C’est dans ce même pays que l’on veut enfoncer une porte ouverte en demandant une criminalisation de l’homosexualité au nom de l’Islam. Permettez-moi d’en rire ! C’est vrai que nous sommes tellement paradoxaux que les anges doivent même écarquiller les yeux en nous regardant faire.

Comme un seul homme, nous nous dresserons pour combattre l’homosexualité partout dans notre pays mais nous éviterons d’en faire un combat purement politicien.
Imams et Oulémas doivent être dans la prévention. Ils doivent nous rappeler les paroles d’Allah ; toutes ses paroles et pas seulement celles qui arrangent.

Si aujourd’hui, on enlevait de nos mosquées construites l’argent sale (drogue, homosexualité, prostitution, détournement…), nombreuses seront celles où il ne restera que les fondements.
Soyons justes et véridiques au nom d’Allah, le plus sage des juges ('Alaysa Allāhu Bi'aĥkami Al-Ĥākimīna).
Pour le reste, Seul Allah sait : « Allahou An’hlam »

Souleymane Ly
Spécialiste en communication
julesly10@yahoo.fr