Crise à La Poste : Le SNTPT tire la sonnette d'alarme et exige des mesures urgentes

Le malaise au sein du Groupe La Poste s’intensifie. Réuni mardi 17 juin à la permanence Ousmane Camara, le Comité sectoriel Poste du Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (SNTPT) a dressé un constat alarmant sur la situation économique et sociale de l’entreprise. Un an après l’arrivée d’un nouveau Directeur général, dans le sillage de l’alternance politique de 2024, les espoirs de redressement semblent s’être évaporés, au grand désarroi des travailleurs.

Dans une déclaration musclée, le SNTPT déplore l’absence de cap clair de la Direction générale, dénonçant un « vide stratégique » et une gestion marquée par l’inaction. « Aucune vision claire, aucun objectif précis, aucune mesure opérationnelle tangible », regrette le syndicat, qui pointe du doigt une gouvernance en déphasage total avec l’urgence de la situation.

‘’En avril 2024, la nomination d’un nouveau Directeur général, à la faveur de l’avènement d’une nouvelle alternance politique à la tête du pays, avait suscité un espoir réel, une lueur dans un océan de désarroi et de difficultés accumulées. Les travailleurs, au bord du désespoir, avaient vu dans cette nomination le prélude à une ère de renouveau et de solutions concrètes. Hélas, plus d’un an après sa prise de fonction, force est de constater, avec une amertume croissante, que la situation reste précaire, voire s’est aggravée, plongée dans un flou qui ne fait qu’amplifier les inquiétudes et les interrogations’’, lit-on dans la déclaration.

Selon les travailleurs, la paralysie touche tous les compartiments de l’exploitation postale : absence de trésorerie, matériels de bureau en rupture, ateliers du Potou à l’arrêt, logistique défaillante, et même impossibilité de produire les bulletins de salaire depuis octobre 2024.

Le service public postal, cœur de métier de l’entreprise, est aujourd’hui « gravement compromis ».

Le syndicat s’inquiète également du retard pris dans l’opérationnalisation des promesses gouvernementales, notamment la relance du Comité interministériel de restructuration des entreprises publiques et la mise en place d’un fonds de soutien.

Face à cette situation jugée intenable, le SNTPT exige des mesures immédiates, dont la suspension des missions à l’étranger jugées non prioritaires, et la rationalisation des dépenses internes.