Leral.net - S'informer en temps réel

Crise politique en France: Un nouveau Premier ministre attendu dans les 48 heures

Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Octobre 2025 à 01:54 | | 0 commentaire(s)|

Crise politique en France: un nouveau Premier ministre attendu dans les 48 heures

Le président français Emmanuel Macron "nommera un nouveau Premier ministre d'ici 48 heures", a annoncé mercredi soir l'Elysée, à l'issue d'ultimes consultations du chef de gouvernement démissionnaire avec les différentes forces politiques de la France pour tenter de sortir de l'impasse.

Peu avant, Sébastien Lecornu avait estimé possible la nomination d'un nouveau chef de gouvernement dans les 48 heures pour éviter la dissolution de l'Assemblée nationale.

M. Lecornu, dont la démission surprise lundi, 14 heures seulement après l'annonce de son gouvernement, a plongé la France dans une crise sans précédent, s'exprimait mercredi soir après d'être vu confier par Emmanuel Macron la mission de mener des discussions de la dernière chance avec les forces politiques.

"J'ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s'éloignaient et que je pense que la situation permet pour le Président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures", a-t-il déclaré lors d'un entretien sur la chaîne publique France 2.

Interrogé sur la possibilité qu'il soit lui-même reconduit à Matignon, il a dit qu'il ne courait "pas après le job" et que sa mission était mercredi soir "terminée". "J'ai tout essayé", a-t-il lâché en se présentant en "moine soldat".

Il a en outre estimé que ce n'était "pas le moment de changer de président", alors que plusieurs voix au sein de la classe politique française réclament la démission du chef de l'Etat, y compris dans son propre camp. "Cette institution présidentielle (...) doit être protégée, préservée", en particulier à l'aune des tensions internationales, de Gaza à l'Ukraine, a-t-il insisté.

Sur l'épineuse réforme des retraites qui cristallise les mécontentements, le chef du gouvernement démissionnaire n'a pas annoncé sa suspension, réclamée par la gauche et catégoriquement rejetée par la droite, mais il s'est dit favorable à un "débat" sur "la réforme" dont il reste à trouver le "chemin".

Le camp présidentiel est lui-même déchiré sur cette question, entre les partisans d'une cohabitation avec la gauche et ceux qui refusent de remettre en cause l'héritage d'Emmanuel Macron ou craignent une aggravation du déficit budgétaire.

La deuxième économie de la zone euro affiche en effet une dette de 3.400 milliards d'euros (115,6% du PIB), avec une croissance affectée par la frilosité des investissements.

Le suspension de cette réforme emblématique du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, adoptée au forceps en 2023, a été publiquement évoquée mardi par Elisabeth Borne, figure du camp macroniste qui avait elle-même porté la réforme lorsqu'elle était Première ministre. Une suspension peut être envisagée "si c'est la condition de la stabilité du pays", a-t-elle ainsi déclaré mardi dans la presse.

Une telle suspension, demandée par une grande partie de la gauche, coûterait "pas moins de trois milliards d'euros" en 2027, a estimé M. Lecornu, alors que les chiffres divergent sur son coût.

Le chef de gouvernement sortant a promis qu'un projet de budget pour 2026 pourra être présenté en conseil des ministres lundi, date-butoir pour qu'il soit adopté d'ici la fin de l'année par le Parlement, mais qu'il "ne sera pas parfait" et devra être débattu, réitérant son renoncement à utiliser l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, pour redonner la main au Parlement.

En toile de fond, le spectre de la dissolution continue de planer. Elle est toujours réclamée à cor et à cri par le parti d'extrême droite Rassemblement national, qui a décliné l'invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées.

"Je censurerai tous les gouvernements jusqu'à obtenir la dissolution (...). La plaisanterie a assez duré", a martelé la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen depuis le Sommet de l'élevage de Cournon-d'Auvergne (centre).

www.dakaractu.com


Source : https://www.dakaractu.com/Crise-politique-en-Franc...