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Ezza Mint Cheikh Ayah : la femme qui fascinerait et diviserait la Mauritanie

Rédigé par leral.net le Samedi 11 Octobre 2025 à 11:54 | | 0 commentaire(s)|

Elle serait aujourd’hui l’une des femmes les plus commentées de Mauritanie. Entre admiration, suspicion et ferveur spirituelle, Ezza Mint Cheikh Ayah, parfois appelée El Ezza, incarnerait à la fois la réussite, la foi et le mystère.


Ses œuvres de bienfaisance, sa fortune soudaine et sa proximité supposée avec des personnalités royales et politiques du monde arabe continueraient d’alimenter les discussions, tant à Nouakchott que dans les cercles religieux.

🌙 Une richesse héritée de la bénédiction et des relations spirituelles

Selon des proches, l’origine de la richesse de Cheikha Ezza Mint Cheikh Ayah serait associée à la bénédiction spirituelle héritée de son père, Cheikh Ayah, et à la mémoire de son défunt époux, feu docteur Haiba, connu pour ses liens d’amitié avec plusieurs monarques du Maroc et du Golfe.
Ce dernier aurait laissé un carnet d’adresses prestigieux que la Cheikha aurait su entretenir et mettre au service d’une œuvre religieuse et caritative : la Fondation Cheikh Ayah, dédiée à la lutte contre la pauvreté et au rayonnement de l’islam mauritanien.

Certains affirment qu’elle aurait reçu des dons considérables de mécènes issus du monde arabe, transférés légalement via la Banque Centrale de Mauritanie pour financer ses actions sociales.

🙏 Des prières, des miracles et la reconnaissance

Dans un autre registre, des fidèles racontent qu’elle aurait prié pour des femmes en difficulté, notamment pour celles qui n’arrivaient pas à concevoir.
Une histoire devenue virale à Nouakchott soutiendrait qu’une femme stérile depuis dix ans aurait eu un enfant après ses prières, et lui aurait ensuite offert une importante somme d’argent “par reconnaissance et par foi”.

Interrogée sur ces récits, la Cheikha aurait simplement répondu :

« Tout bienfait vient d’Allah. Celui qui donne dans le sentier de Dieu n’est jamais appauvri. »

💎 Une générosité assumée et un engagement national

De nombreuses sources locales la décrivent comme une femme d’une grande générosité.
Elle offrirait fréquemment de l’argent à des familles modestes, financerait des soins médicaux, soutiendrait des étudiants et participerait à la construction de mosquées.
Elle serait convaincue que “celui qui reçoit doit redistribuer” et qu’Allah récompense le don sincère.

“Elle donnerait sans compter, comme le faisait son père. Elle n’aime pas qu’on parle de ses aumônes, mais on sait qu’elle aide beaucoup de familles”, aurait confié un notable de Boutilimit.

⚖️ Des accusations publiques et une enquête ouverte

Mais cette réussite spirituelle et financière aurait fini par susciter des polémiques.
Le journaliste et militant politique Abderrahmane Weddady aurait, dans un direct diffusé sur les réseaux sociaux, mis en cause “une grande famille soufie” qu’il soupçonnait d’amasser des “fonds suspects”.
Sans la nommer explicitement, plusieurs auditeurs auraient fait le lien avec la famille d’El Ezza.
Il aurait évoqué “des indices de trafic de drogue et de blanchiment d’argent”, estimant que “la richesse rapide de cette famille ne pouvait être issue d’activités licites”.

“Toutes les preuves confirment que la richesse rapide de la famille mentionnée proviendrait du trafic de drogue vers l’Europe”, aurait-il soutenu dans son direct.

Ces déclarations auraient provoqué un tollé, poussant le Parquet général de Mauritanie à diligenter une enquête préliminaire afin de vérifier la véracité des allégations.

🎙️ El Ezza brise le silence et donne sa version des faits

Sous pression et face à la propagation rapide de ces accusations, El Ezza Mint Cheikh Ayah aurait, à son tour, pris la parole dans un audio circulant actuellement à Nouakchott.
Dans cet enregistrement, elle aurait rejeté catégoriquement “les rumeurs largement répandues sur ses relations avec le trafic de drogue ou le blanchiment d’argent”, qualifiant tout cela de “rumeurs sans fondement”.

Elle aurait expliqué que la source de sa richesse viendrait de son héritage spirituel, affirmant avoir reçu de son père “les secrets des soins spirituels, connus localement sous le nom de Lehjab”.
Elle aurait prié Allah “de la préserver de tout bien mal acquis ou dépensé illégalement.”

Toujours selon cet audio, El Ezza Mint Cheikh Ayah aurait ajouté :

“Les êtres humains diffèrent dans la fortune et dans la manière de gérer l’argent. Je ne vois pas la nécessité de dissimuler ce qu’Allah donne, car je le redistribue.”

Elle aurait également nié “avoir jamais entendu parler du concept de blanchiment d’argent avant ces discours remettant en question l’intégrité de sa famille”.

🕊️ Une lecture politique selon ses proches

El Ezza aurait par ailleurs estimé que cette campagne de soupçons viserait sa famille “en raison de son soutien affiché au président Mohamed Ould Ghazouani lors des dernières élections présidentielles”.
Elle aurait rappelé que ce soutien “était une recommandation de son défunt père, lui-même proche du courant soufi auquel appartient le président.”

Dans le même audio, elle aurait exhorté “les disciples du Khalifat Qadiri à ne pas insulter les autres et à ignorer les provocations autour des sources de leurs fonds”.

💬 Un appel au calme et à la transparence

Enfin, El Ezza Mint Cheikh Ayah aurait affirmé avoir “reçu des revenus financiers importants qu’elle aurait transférés en Mauritanie pour renforcer l’économie nationale et soutenir la stabilité du pays.”
Elle aurait ajouté :

“Si je suis convoquée par la justice, cela n’affectera ni ma réputation ni celle de ma communauté. Mes revenus, comme ceux de mes frères, sont légitimes.”

Le Parquet, de son côté, aurait confirmé l’ouverture d’une enquête préliminaire, afin de “faire la lumière sur des faits susceptibles de constituer des infractions à la loi”.

🌍 Entre mysticisme, philanthropie et pouvoir

Ainsi, entre foi, fortune et controverses, Cheikha El Ezza Mint Cheikh Ayah resterait une figure énigmatique et incontournable.
Ses soutiens la voient comme une bienfaitrice inspirée, héritière d’une lignée sainte, une femme pieuse et généreuse qui redonne à son pays ce qu’elle reçoit.
Ses détracteurs, eux, y voient un pouvoir mystique et financier à éclaircir.

Mais une chose ferait l’unanimité : elle occupe aujourd’hui une place centrale dans l’imaginaire spirituel et social mauritanien, entre le monde des saints, celui des puissants et celui des croyants.