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Crise sociale à la RTS : les syndicats accusent Pape Alé Niang de dérives managériales


Rédigé par leral.net le Lundi 29 Décembre 2025 à 02:41 | | 0 commentaire(s)|

Crise sociale à la RTS : les syndicats accusent Pape Alé Niang de dérives managériales
La tension est montée d’un cran à la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS). Les syndicats SYNPICS et SYNPAP dénoncent une crise sociale profonde qu’ils imputent directement à la gestion du Directeur général, Pape Alé Niang. Dans un communiqué au ton alarmant, les représentants des travailleurs évoquent une « dérive managériale grave » susceptible de compromettre l’avenir de l’audiovisuel public.

Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, les syndicats fustigent une gouvernance qu’ils jugent autoritaire, opaque et déconnectée des réalités internes de l’entreprise. Ils estiment que plusieurs décisions prises depuis l’arrivée du nouveau Directeur général traduisent une rupture brutale avec les principes de bonne gestion et de dialogue social.

Au cœur des accusations figurent des soupçons de népotisme et de conflits d’intérêts. Les syndicats dénoncent notamment l’attribution du marché du « Village de la CAN » au frère du Directeur général, Thierno Niang, sans implication des directions techniques et commerciales compétentes de la RTS. Une situation qualifiée de « conflit d’intérêt manifeste », dans la mesure où une personne extérieure à l’entreprise aurait exercé des activités relevant exclusivement des agents internes.

Les travailleurs pointent également la nomination d’un proche du Directeur général, non agent de la RTS, à la tête de la Direction de l’approvisionnement et de la logistique (DAL). Selon eux, cette décision viserait à contourner les mécanismes de contrôle interne et s’inscrirait dans une tentative avortée de dissoudre certaines instances de régulation de l’entreprise.

Sur le plan social, les griefs sont tout aussi lourds. Les syndicats dénoncent une dégradation rapide des conditions de travail et des acquis sociaux : suspension de l’Accord d’entreprise après seulement deux mois d’application, suppression de l’avance Tabaski pourtant adossée à un prêt de l’État, non-paiement des indemnités des agents mobilisés lors des dernières élections législatives, ainsi qu’une gestion jugée défaillante du parc automobile.

Ils reprochent en outre au Directeur général un train de vie incompatible avec les exigences du service public, évoquant notamment un déplacement au Maroc « aux frais du contribuable », alors que la couverture médiatique de la tournée présidentielle en Casamance nécessitait, selon eux, une mobilisation accrue des moyens de la RTS.

L’interdiction du point de presse prévu ce lundi 29 décembre 2025 au sein de l’entreprise est perçue par les syndicats comme une décision « arbitraire et illégale ». En réaction, ils appellent à une mobilisation générale et invitent l’ensemble des agents, y compris ceux des stations régionales, à porter des brassards rouges en signe de protestation.

Malgré les pressions et tentatives d’intimidation qu’ils disent subir, les syndicats réaffirment leur détermination à défendre la RTS et à empêcher, selon leurs termes, que l’entreprise publique ne sombre sous le poids de la mauvaise gouvernance et du mépris du dialogue social.