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Cumul des mandats : Unanimité dans la dénonciation

A la faveur de la nouvelle alternance et pour la consolidation démocratique, Macky Sall selon de bonnes sources, travaille pour mettre un terme au cumul de mandats électifs et nominatifs. Wade a eu sa parité, Macky aura son non-cumul. Un pas de plus dans la qualité démocratique. S’il le réussit, même la France n’aura pas le niveau du Sénégal.


Rédigé par leral.net le Mardi 8 Mai 2012 à 03:13 | | 0 commentaire(s)|

Cumul des mandats : Unanimité dans la dénonciation
Ministre-maire, député-maire, sénateur-maire, Secrétaire général-maire, entre autres, la liste est loin d’être exhaustive. Ces titres ont depuis longtemps été intégrés dans le vocabulaire nominatif des Sénégalais, qu’ils ont tendance à entrer dans l’ordre normal des choses. Même si, à la lecture de l’arsenal juridique actuel, rien ne s’y oppose. Il n’en demeure pas moins que par souci de rationalité, d’efficacité dans la gestion et en vue de l’élargissement de l’offre politique, un lifting juridique doit être opéré. C’est d’ailleurs le souhait du chef de l’Etat. Macky Sall promet de revoir cette question de cumul de mandats électifs mais aussi de fonctions électif et nominatif.

Va-t-il prêcher dans le désert ? Sans risque de nous tromper, on pourrait soutenir le contraire. Car, au lendemain des élections locales de 2009, Ousmane Gueye, le maire sortant de la commune de Kahone, par ailleurs député, avait mis cette question sur la table. Renonçant à sa candidature au poste de maire, le militant d’And-Jef avait justifié son choix par un refus de cumul de fonctions. S’exprimant dans les colonnes du quotidien Wal Fadjri, M. Gueye avait promis de saisir l’Assemblée nationale à travers «une question orale pour que les fonctions de cumul puissent être réexaminées et faciliter la tâche au président de la République pour que les choses soient équilibrées». Poursuivant le fond de sa pensée, il se désole : «on ne peut pas être éternellement ministre, responsable local d’une commune ou autre, ou un député maire ou une très haute fonction et être maire en même temps, ou président de communauté rurale. Je crois qu’il faut faire le partage, équilibrer les choses».

Cette dynamique argumentative est aussi celle de l’association citoyenne Génération mentalité alternative (GMA). Celle-ci mène une croisade contre «les mauvaises mentalités qui gangrènent la bonne marche du pays», notamment le cumul de fonctions. Selon la GMA, «politiquement, le cumul est malsain, démocratiquement et ‘’républicainement’’, le cumul est partial, administrativement le cumul est inefficace, humainement le cumul est ruinant, économiquement le cumul est improductif, logiquement le cumul est incohérent, socialement le cumul est injuste, juridiquement le cumul est illégitime, moralement le cumul est hypocrite…». Ce diagnostic établi, la GMA propose une retouche des textes juridiques, s’inscrivant du coup dans le sillage de, l’As­so­ciation des maires du Sé­négal (AMS) qui déjà, le 12 décembre 2007, avait promis de déposer une proposition de loi portant suppression du cumul de mandats.

Sur le terrain, le cumul a eu des conséquences qui ont excédé les populations. Ces dernières se sont, dans un passé récent, plaintes de l’absentéisme de leurs mandants. Des récriminations n’avaient pas manqué au sujet de maires abonnés absents dans leur localité. Abdoulaye Baldé ancien ministre des Mines et maire de Ziguinchor, Mamadou Lamine Keita, ex ministre de la Jeunesse et maire de Bignona, pour ne citer que ceux-là, ont été au banc des accusés.

D’ailleurs, c’est pour se conformer aux exigences de la loi qui organise ces cas de cumuls que Macky Sall a saisi le ministre des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Cheikh Bamba Dièye, lui-même cumulard, pour lui présenter sa démission de maire de Fatick. Malick Gackou, nouveau ministre des Sports, a quant à lui, démissionné de son poste de président de Conseil régional de Dakar. En effet, l’article 38 stipule que «la charge de président de la Répu­blique est incompatible avec l’appartenance à toute assemblée élective nationale ou locale, avec l’exercice de toutes fonctions pu­bliques ou privées rémunérées». Ce qui du coup, impose au chef de l’Etat, de se départir de toutes ses autres fonctions.

Le combat contre le cumul de mandats et de fonctions s’inscrit dans l’optique de la bonne gouvernance politique et économique tirée du programme du candidat Macky Sall.

JULES KANE lesenegalais.net

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