leral.net | S'informer en temps réel

DÉCRET DE REPORT DU 3 FÉVRIER : L'EXCEPTION SÉNÉGALAISE MENACÉE ! Par M. Maniang Faye, ex-Maire de Louga


Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Mars 2024 à 17:18 | | 0 commentaire(s)|

Le rejet par le Conseil constitutionnel du décret présidentiel du 3 février, témoigne de la vigueur de la démocratie sénégalaise. Cependant, il ouvre une crise que certains qualifient de "coup d'État institutionnel".

Le Président Macky Sall, pour des raisons politiciennes, a remis en question l'exemplarité de l'exception sénégalaise. Un Président qui refuse d'organiser des élections à la fin de son mandat, comme le stipule la Constitution et rappelé récemment par la décision du Conseil constitutionnel.

Le capital sympathie acquis par le Président Macky Sall lors de sa déclaration solennelle du 3 juillet, s'est effondré comme un château de cartes. Par un simple tweet, il annonce son départ le 2 avril, plongeant tout le pays dans l'incertitude, alors que des millions de Sénégalais lui ont fait confiance pendant 12 bonnes années.

Par des manœuvres politiciennes, probablement sous pression, le pays est plongé dans une angoisse existentielle, un imbroglio politico-judiciaire aux conséquences néfastes. Car la remise en cause du calendrier républicain, va impacter pendant longtemps les affaires publiques et la marche du pays. Le premier tour de l'élection présidentielle prévu le dernier dimanche du mois de février, la fin du mandat le 2 avril et la prise de pouvoir avant le 4 avril, sont renvoyés aux calendes grecques.

Pis, le prochain mandat présidentiel sera sujet à un nécessaire réajustement. Le Sénégal risque d'entrer dans une ère d'instabilité institutionnelle et une situation de campagne électorale perpétuelle.

Toutefois, les vertus d'un dialogue sincère au bon moment et avec les véritables acteurs, devraient permettre d'avoir des élections inclusives, démocratiques et apaisées. Le Sénégal sera avec ou sans le Président Macky Sall. Dont le devoir moral est de rendre ce pays tel qu'il l'avait reçu : dans la transparence, la stabilité institutionnelle, la paix et dans l'honneur.

Les manœuvres politiciennes orchestrées par le camp présidentiel, ne devraient pas plonger le pays dans le chaos. Non, Monsieur le Président, vous n'en avez pas le droit !

Le Sénégal est plus grand que cela, la pérennité de la nation va au-delà de nos personnes et de nos intérêts crypto-personnels.

Que vive le Sénégal.






Monsieur Maniang Faye, ex-Maire de Louga