De 1962 à 2012: quels résultats pour les motions de censures ?

La motion de censure vise à faire tomber un gouvernement pour son remplacement par une autre équipe. Elle est déposée et votée à l’Assemblée nationale par les députés. La motion de censure est d’abord acceptée, si les signataires atteignent le 10e des élus du Peuple, autrement dit pouvant constituer un groupe parlementaire. Le Premier ministre est ainsi invité au cours d’une session plénière à défendre son équipe avec le soutien de la majorité.

Au Sénégal, l’histoire des motions de censures contre les gouvernements date du 19 décembre 1962. La seule motion qui a eu des résultats escomptés va être votée non pas à l’Assemblée nationale, mais au domicile du président de l’Institution, Lamine Guèye. Le gouvernement de Mamadou Dia est tombé et pis, le président du Conseil (ou PM) est incarcéré. Ensuite, en 1996, le Parti démocratique sénégalais dépose d’une motion de censure contre le gouvernement d’Habib Thiam. Le Premier ministre d'alors est parvenu à sauver son équipe avec le soutien du Parti socialiste, majoritaire à l'époque à l’hémicycle.

En 1998, la rupture entre Djibo Leity Kâ et le Parti socialiste est consommée. L’URD qui vient de réussir un grand coup aux élections législatives avec 9 députés, s’associe avec la Ld/Mpt d’Abdoulaye Bathily et le Rnd de Madior Diop pour faire basculer l’équipe gouvernementale de Mamadou Lamine Loum. Le camp socialiste a encore fait bloc pour annuler cette motion de censure.

Le député du Jëf Jël Moussa Tine qui a pris la place du chef de file Talla Sylla à l’Assemblée nationale, a réussi à déposer une motion de censure contre Mme le Premier ministre Mame Madior Boye sur le problème des bons impayés aux paysans. Nous sommes en 2001. Le Pds qui était majoritaire à l'Assemblée a refusé ce camouflet. Mame Madior Boye continue de diriger le gouvernement de l’Alternance.

Avec cette 5e motion de censure qui porte la signature du Pds et de ses alliés, le Président de la République Macky Sall va-t-il actionner sa majorité à l’Assemblée pour sauver son Premier ministre ? La réponse au terme du débat parlementaire.