leral.net | S'informer en temps réel

Découverte de pétrole au large du Sénégal: Des gisements et des questions

L'entreprise pétrolière britannique Cairn Energy a annoncé la découverte de pétrole à 1427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1, à 100 kilomètres des côtes sénégalaises. Une information confirmée par le ministre de l’Energie, Maïmouna Ndoye Seck, depuis Washington où elle se trouve en ce moment. Mais cette découverte pose sur la table un certain nombre de questions sur lesquelles les acteurs du secteur pétrolier attendent toujours des réponses.


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Octobre 2014 à 12:58 | | 0 commentaire(s)|

Découverte de pétrole au large du Sénégal: Des gisements et des questions
On en parlait de plus en plus dans les couloirs du ministère de l’Energie et dans les cercles pétroliers. Mais depuis hier, l’information est officielle : l'entreprise pétrolière britannique Cairn Energy a annoncé la découverte de pétrole à 1427 mètres de profondeur sur le puits FAN-1 situé sur le bloc Sangomar profond ("Sangomar deep"), à 100 kilomètres des côtes sénégalaises, rapporte le site de Jeune Afrique. Et l’agence de presse sénégalaise (APS) qui a repris la nouvelle de renseigner : "Les premières estimations des réserves de ce puits vont de 250 millions de barils de pétrole (avec une probabilité de 90%) à 2,5 milliards de barils (avec une probabilité de 10 %)".

Interpellée par nos confrères de la RFM, le ministre de l’Energie, qui se trouve actuellement à Washington, n’a pas mis du temps pour confirmer "la bonne nouvelle". "C’est depuis la semaine dernière que l’entreprise Cairn Energy nous a informés de cette découverte", a soutenu Maïmouna Ndoye Seck.

"La découverte de pétrole dans FAN-1 est un événement important pour le Sénégal et notre co-entreprise", s'est réjoui Simon Thomson, PDG de Cairn Energy. Une société qui "exploite trois blocs d'exploration pétrolière au Sénégal (Sangomar profond, Sangomar et Rufisque), dont il détient 40% aux côtés de l'Américain Conoco Philips (3%), de l'australien FAR (15%) et de la compagnie nationale pétrolière sénégalaise Petrosen (10%)".

Travaux d’évaluation supplémentaires

Cairn Energy a assuré dans un communiqué publié hier qu'elle "ne compte pas pour l'instant procéder à la phase de test du puits pétrolier" et annonce que "des travaux d'évaluation supplémentaires seront conduits, à partir des données sismiques récoltées afin de mieux calibrer le puits et de déterminer davantage l'étendue de la découverte". Pour le patron de Cairn Energy, Simon Thomson qui s’est exprimé à travers JA, cette découverte est "une avancée substantielle" en raison du potentiel du puits FAN-1, mais aussi parce qu'elle permet de "mettre sensiblement à niveau" l'évaluation des réserves du bloc "Sangomar profond".

Dans cette même dynamique, le groupe britannique entend poursuivre, par la suite, l'exploration du puits SEN-1 sur le même bloc pétrolier, mais à une profondeur de 1100 mètres. "Cairn Energy a hâte de travailler avec le gouvernement du Sénégal et ses partenaires pour réaliser pleinement le potentiel de ces champs d'exploration qui couvrent un superficie totale de 7490 kilomètres carrés au large du Sénégal", indique le communiqué du groupe britannique.

Quel avenir pour la SAR ?

Cette découverte de gisements pétroliers au large de Dakar par la firme britannique constitue donc du baume au cœur du ministère de l’Energie qui estime d’ailleurs que "d’autres sociétés vont bientôt suivre les pas de Cairn Energy". Mais Maïmouna Ndoye Seck n’est pas la seule à se réjouir d’un tel événement. Président de l’association sénégalaise des pétroliers (ASP), Ameth Guissé est d’avis qu'il ne faut pas désespérer de l'avenir. Des explications du directeur général de Maack Petroleum Company, il ressort que la zone attire de plus en plus, si bien que certains se demandent si elle n'est pas devenue un eldorado."

Outre la société Cairn Energy, la firme israélienne Elenilto a signé un accord avec le gouvernement pour l'exploration au large de la Casamance", informe M. Guissé, qui s’est néanmoins posé quelques questions relatives à cette présente découverte de l’or noir au large des côtes sénégalaises : "quelle est la part devant revenir au Sénégal même si Petrosen n'y détient que 10% ? En d'autres termes, quels sont les contours du contrat d'exploration, de production et de partage" ?

D’autres acteurs du secteur se posent aussi des questions, mais surtout par rapport à l'avenir industriel de la Société africaine de raffinage (SAR) face à ces découvertes, si toutefois les spécifications techniques du produit répondent aux normes requises.

Autre interrogation et pas des moindres : si les réserves sont exploitables même à hauteur de 10% (2,5 milliards de barils), quel pourrait être le remodelage de l'économie ou son impact, avec les recettes que cela pourrait générer ?

A noter que l’entreprise britannique a pour partenaires l'américain Conoco Phillips, l'australien FAR et la Société pétrolière nationale du Sénégal (Petrosen). Cairn Energy, qui opère au Sénégal à travers sa succursale Capricorn Sénégal Limited, "détient également des intérêts en offshore au Maroc et en Mauritanie".

EnQuête