Démission de Malick Gakou du gouvernement : Et si Niasse tirait les ficelles ?

La rupture du désormais ex ministre du commerce El Hadji Malick Gackou avec son parti l’Alliance des forces de progrès (AFP) est imminente selon des observateurs avertis de la scène politique sénégalaise au lendemain de sa démission du gouvernement du premier ministre Abdoul Mbaye. Malick Gakou venait ainsi de porter un coup dur au régime de Macky Sall fragilisé déjà par des conflits d’intérêts et autres batailles de positionnement de la part des leaders de Benno Book Yaakaar (BBY). D’ailleurs le Chef de l’Etat, avait qualifié la démarche de l’ancien président du Conseil régional de Dakar «d’inélégant», selon son proche entourage. Quoi qu’il en soit c’est que Macky Sall ne s’attendait pas, alors pas du tout, à un tel coup d’autant que le front ouvert par le parti Rewmi du maire de Thiès Idrissa Seck, lui donnait des sueurs froides. Que dire de l’autre bataille médiatique par presse interposée entre des responsables de l’Alliance pour la République et du Parti socialiste, notamment autour de la problématique des corps émergents dont les deux partis s’accusent mutuellement. Mais à y voir de près, renseigne un responsable membre de l’Alliance pour la République de Macky Sall, «il serait chimérique de penser que le Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP) n’est nullement impliquée dans cette décision du ministre Gackou». Selon lui, c’est une décision «murie et bien calculée». Par conséquent, dit-il, rien n’a été gratuit.

Modus Operandi. Le Président de l’Assemblée nationale a une chance historique d’être Président de la République du Sénégal en sa qualité de deuxième personnalité de l’Etat. «Jamais Moustapha Niasse n’a été aussi proche du fauteuil présidentiel», fait remarquer notre interlocuteur. Lequel pense que l’enfant de Keur Madiabel tire véritablement les ficelles dans cette affaire. Selon lui, il est clair que c’est le Premier ministre Abdoul Mbaye, ancien employé du groupe Mimran qui est directement visé à travers cette démission de Malick Gackou. Mais toujours est-il que, à en croire le proche du Chef de l’Etat qui a requis l’anonymat, le Président de l’Assemblée nationale n’est pas aussi clean dans ce dossier. C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’il faut comprendre la tenue du comité directeur des progressistes au cours duquel, Moustapha Niasse a réitéré son ancrage au sein de la Coalition Benno Book Yaakaar (BBY). «Il tient vaille que vaille à ce que son mandat soit ramené de 1 à 5 ans», indique notre interlocuteur. Non sans préciser que Macky Sall ayant bien compris les intentions de son allié, lui fait miroiter un probable retour du mandat du Président de l’Assemblée nationale de 1 à 5 ans. Or, Moustapha Niasse, un vieux briscard dont l’engagement politique précède de loin la venue au monde de l’actuel Chef de l’Etat du Sénégal Macky Sall, ne compte pas laisser cette épée de Damoclès au dessus de sa tête ad vitam aeternam.

DJIM MOMATH KIDIERA