Déplacement non annoncé du Premier ministre : Interrogations autour d’une mission aux Émirats arabes unis

Le déplacement du Premier ministre Ousmane Sonko aux Émirats arabes unis, continue d’alimenter un flot ininterrompu de réactions. Malgré l’importance supposée de la mission, aucune communication officielle n’avait été faite avant son départ, créant un climat d’incertitude et de spéculations. Une information révélée par un tweet L’origine de la polémique remonte à un message publié […]

Une information révélée par un tweet

L’origine de la polémique remonte à un message publié depuis Paris par Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication.
Sur le réseau X, il affirme que le Premier ministre a quitté Dakar à bord d’un Dassault Falcon 8X, un jet privé de luxe, parti de l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor à 17 h 25.

Cette révélation est d’autant plus remarquée qu’aucun service officiel — ni la Primature, ni la Présidence, ni un quelconque ministère — n’avait annoncé le déplacement.
L’utilisation d’un appareil capable de transporter 14 passagers sur près de 12 000 km pose également question dans un contexte budgétaire qualifié de « très contraint » par plusieurs membres du gouvernement.

Plus encore, une phrase du journaliste suscite de vifs débats : Sonko aurait, selon lui, « déménagé des affaires du Petit Palais depuis deux jours ». Une formulation qui fait immédiatement naître des hypothèses diverses : départ précipité, difficultés politiques, ou simple interprétation malheureuse.

La réaction d’El Malick Ndiaye

Depuis Mbacké, le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye, réagit rapidement.
Loin d’esquiver le sujet, il assure que le déplacement relève d’une mission économique :

« Sonko n’a pas fui. Il est parti chercher de l’argent et, s’il plaît à Dieu, il reviendra avec. »

Une déclaration destinée à éteindre la polémique, mais qui contribue également à renforcer l’idée d’un voyage entouré d’ambiguïtés, faute d’informations officielles.

Un silence gouvernemental qui interroge

Plusieurs éléments relevés par le journal L’As accentuent les zones d’ombre autour de ce déplacement.

1. Un voyage non annoncé

Aucun communiqué préalable, aucun visuel institutionnel, aucune mention lors du dernier Conseil des ministres :
un contraste frappant avec les précédentes tournées économiques du gouvernement, habituellement largement médiatisées.

2. Le choix d’un jet privé

L’usage d’un Falcon 8X soulève deux scénarios, chacun lourd de conséquences :

Si l’État l’a affrété : cela semble difficile à justifier dans un contexte de tensions budgétaires.
S’il a été mis à disposition par un tiers privé : plusieurs questions émergent
– Qui en est l’origine ?
– Dans quel cadre ?
– Avec quelles éventuelles contreparties ?

3. Une mission économique sans communication

Le gouvernement met en avant depuis plusieurs mois la nécessité d’attirer des investisseurs et de renforcer les partenariats stratégiques.
Dans ce contexte, l’absence totale de communication autour d’une mission de haut niveau à l’étranger étonne plus d’un observateur.

Une affaire qui révèle un malaise plus large

Au-delà du cas particulier de ce déplacement, cette séquence met en lumière un problème récurrent : la gestion de l’information publique autour des activités de l’exécutif.
Le manque de transparence perçu, les interprétations contradictoires et la rapidité avec laquelle les spéculations s’enflamment montrent une communication gouvernementale mise à l’épreuve.

Reste à savoir si la Primature apportera des éclaircissements, afin de dissiper les interrogations et préciser les enjeux de cette mission aux Émirats arabes unis.

Source : https://xalimasn.com/2025/11/24/deplacement-non-an...