Des soupçons de détournement de fonds au QG des FAL2012

Mais les Parcelles Assainies ne sont pas un cas isolé. Dans presque tout le pays, des responsables des Fal-2012 dénoncent, même si c’est encore dans l’intimité de leur salon, la gestion du budget de campagne. C’est le cas par exemple de ce jeune libéral, qui a une influence non négligeable dans le Pds, rencontré dans un restaurant de la place à la veille de La campagne électorale. « Nous n’allons pas battre campagne, parce que nous n’avons rien (de l’argent) reçu. Nous n’avons même pas les moyens d’offrir à nos militants une séance de tam-tam », regrette-t-il. Son sentiment est partagé par cette grosse ponte des Fal-2012 qui déclare avoir battu campagne avec ses propres moyens. Mais de tous, ce sont les membres des partis alliés du Pds qui sont les plus malheureux. Nombre d’entre eux ont été obligés de suivre la campagne électorale dans leur salon ne sortant que pour s’afficher, histoire de faire de la figuration ou par acquit de conscience, aux côtés du Président Wade lors de ses meetings.

Seuls quelques rares responsables des Fal-2012 ont reçu un budget de campagne. Encore que la plupart des militants à la base n’ont pas vu la couleur de l’argent. D’ailleurs, la séance d’exorcisme a commencé sur fond de déballage et de délation comme c’est le cas actuellement au sein de l’Ujtl de Rufisque où les jeunes libéraux se disputent la modique somme d’un million de Francs Cfa. Dans la banlieue de Dakar, qui a été remportée par Macky Sall, on parle de sommes colossales allouées aux militants, mais qui, en majeure partie, ne sont jamais parvenues à leurs destinataires.

Faute de moyens financiers donc, beaucoup de responsables des Fal-2012 ont fait un service minimum pendant la campagne, s’ils n’ont pas tout bonnement croisé les bras. Et ceux qui ne peuvent pas se débiner se sont battus avec leurs propres moyens pour réserver, dans leur localité, un accueil populaire à leur candidat. Mais ils retournent aussitôt dans leur coquille, une fois Me Wade reparti.

Cette expectative de la coalition Fal-2012 était déjà perceptible dans la période de précampagne. Au moment où les membres du M23 occupaient la rue pour dénoncer la candidature de Me Wade, les militants du Pds et leurs alliés s’étaient terrés. Moins par peur que par manque de motivation. Ils sont nombreux qui n’ont pas jugé utile de faire face au M23, au prix de leur vie, parce que frustrés par le traitement dont ils ont fait l’objet lors de la mise en place des comités électoraux. Signe des temps : les libéraux, qui étaient maîtres de la rue pendant plusieurs années, ont abdiqué sans se battre pour leur candidat. Un fait aussi inédit que symptomatique dans l’histoire politique du Pds.

Toutefois, le candidat des Fal-2012 a encore le temps de rectifier le tir dans l’entre-deux tours. Autrement, l’histoire risque de bégayer. Amadou DIOUF

(SOURCE Première Ligne) via ledakarois.net