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Des "textes discriminatoires" font obstacle à l’application de la parité (juriste)

La législation sénégalaise comporte des ‘’textes discriminatoires ‘’ à l’égard des femmes qui constituent autant d’entraves à l’application de la loi sur la parité, a affirmé mercredi à Ziguinchor (Sud) la secrétaire exécutive de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), Kaboul Lydie Sanka.


Rédigé par leral.net le Mercredi 25 Avril 2012 à 20:12 | | 0 commentaire(s)|

‘’Il y a des obstacles à l’application de la loi sur la parité. Parmi ces obstacles, il y a des textes qui sont discriminatoires à l’égard des femmes, comme par exemple l’article 11 du Code de la famille qui fixe l’âge du mariage à 18 ans pour l’homme et à 16 ans pour la femme. Cela peut constituer un obstacle à la scolarisation des jeunes filles’’, a-t-elle dénoncé.

Elle s’exprimait en marge d’un atelier de renforcement du leadership des femmes des partis politiques du Sénégal, axé sur ’’approche genre et effectivité de la loi sur la parité’’, et organisée par le Programme gouvernance et paix (PGP) de l’USAID.

‘’Comme autre texte discriminatoire, l’article 305 du Code de procédure pénale qui pénalise l’avortement alors que dans la réalité il y a des jeunes filles qui sont victimes de grossesses indésirables contractées lors de viol. Elles son obligées de supporter ces grossesses parce que le Code pénal le pénalise’’, a dénoncé la juriste.

‘’Pourtant, a-t-elle rappelé, le Sénégal a signé et ratifié des Conventions internationales telles que le Protocole de Maputo qui, aujourd’hui, autorise l’avortement en cas d’abus sexuels.’’

Pour cela, elle a plaidé pour une ‘’harmonisation’’ de la législation sénégalaise avec les conventions internationales signées et ratifiées par le Sénégal.

Selon la juriste, l’application de la loi sur la parité nécessite l’implication de tous les acteurs dont les partis politiques, les chefs religieux, les magistrats, les avocats et tous les citoyens.

‘’Jusqu’ici, la loi sur la parité n’est pas bien connue. C’est même une nouveauté en Afrique, donc une parité égalitaire de 50%. Et ensuite qui constitue une condition de recevabilité des listes. Si elle n’est pas bien connue, elle peut poser des problèmes’’, a de son côté expliqué Cheikh Marouba Guéye, responsable de la composante du PGP de l’USAID.

‘’Il est important, a-t-il plaidé, de s’investir pour que les partis politiques et les femmes comprennent la loi sur la parité et surtout comment elle fonctionne dans l’élaboration des listes’’.

Le préfet de Ziguinchor, Gorgui Mbaye, a pour sa part insisté sur trois aspects : la compétence, l’acceptabilité et la légitimité pour l’effectivité de la loi sur la parité.

Au total, 20 femmes de la région de Ziguinchor ont pris part à cette session de formation qui vise à renforcer le plaidoyer des femmes pour leur inscriptions sur les listes de candidature des coalitions et partis politiques et leur permettre de comprendre les dispositions et les implications de la loi sur la parité.


SOURCE:Aps