Diafra Sakho à Aliou Cissé : ''Si je suis bon et que je mérite de jouer, qu'il me fasse jouer''

L'attaquant de West-Ham a profité de l'inauguration du centre de santé de Déni Biram Ndao, rénové et équipé par son mentor Mady Touré de Génération Foot, pour revenir sur certains sujets. Diafra Sakho explique sa présence par un devoir de reconnaissance et une façon d'encourager des initiatives de ce genre. Diafra a également dit devoir sa réussite, comme tous ceux qui sont passés à Génération Foot, à Mady Touré. Sa complicité avec ce dernier a été décisive sur son retour à West-Ham après la plus longue visite médicale de l'histoire du foot. C'est à la suite d'une réunion entre père et fils qu'il est, dit-il, revenu à de meilleurs sentiments.

Son passage à Metz

Son passage a été décrit comme une longue traversée du désert. Pendant cinq longues années pour un joueur professionnel, il a souffert. Mais, l'essentiel pour lui, c'est d'être bon au moment opportun.

Ses débuts à West-Ham

Arrivé à West-Ham, Diafra s'est rendu compte que son coach, Sam Allardyce ne voulait pas de lui dans son effectif. En signant chez les hammers, Diafra venait de battre tous les records de tests physiques du club de la première league, pour un joueur venu de ligue 2. C'est ainsi qu'il a promis à ce dernier de dépasser le record de son meilleur buteur qui était de 10, c'est-à-dire 12 en toutes compétitions confondues. Le record de buts jamais battu remonte en 1981 et il était conscient de pouvoir le battre afin de montrer qu'il est bon, qu'il est le meilleur.

L'invité du jour n'a pas aussi oublié de mentionner son comportement et sa motivation. C'est une personne qui aime relever les challenges, se faire respecter. Il dit tirer sa principale source de motivation de sa mère car, il sait ce que cette dernière a enduré pour sa réussite. Entre autres sources inépuisables de motivation, la phrase que Youssou Ndour lui a une fois dite : '''Diaf', il faut toujours chercher à aller plus haut pour ne pas descendre''.

Diafra entretient de très bonnes relations avec son idole Didier Drogba avec qui il échange et regarde des matchs de baskets. En dehors de Drogba, tous les joueurs qui ont eu à gagner quelques choses avec l'équipe nationale sont des exemples pour le sociétaire des Hammers car, lui aussi, a envie de laisser des traces en gagnant des titres ou en incarnant des valeurs. L'amour du maillot, par exemple, il l'a.

Il a aussi parlé de son transfert et du choix du numéro de son maillot. Là aussi, la complicité avec sa mère a été décisive. ''J'ai appelé ma mère pour lui dire qu'il me faut choisir un numéro parmi une dizaine. Elle m'a rappelé cinq minutes après pour me demander de prendre le numéro 15". Fort heureusement pour lui, c'était le numéro qu'il avait en tête parce que son idole Didier Drogba, l'avait à ses débuts en Angleterre.

Equipe nationale

En novembre, il s'est blessé au dos ici au Sénégal, en sélection. "Je suis rentré en ayant payé moi-même le sur-classement pour le billet d'avion", révèle-t-il. Dans cette même lancée, il pointe un doigt accusateur sur les fédéraux et le staff d'alors qui ne l'ont pas appelé pour s'enquérir de son état de santé jusqu'au moment où ses lignes sont couchées.

Le coach d'alors, Alain Giresse, avait notifié à son co-équipier (Cheikhou Kouyaté) leur convocation et l'envoi du billet d'avion pour eux deux sans le lui dire personnellement. Sur les circonstances de sa blessure en club, qui remonte à un certain 1er janvier contre West Bromwich, il indique que le médecin de l'équipe lui a signifié une indisponibilité de voyager dans les airs pour une période de 2 à 4 semaines, mais toujours d'après le médecin, la blessure pouvait se soigner entre 2 et 4 semaines. Mais, entre le 1er et le 27 janvier, ça fait quatre semaines. C'est ainsi que l'attaquant appellera le sélectionneur national pour lui faire part de sa blessure et lui demander de repousser son billet d'avion jusqu'au 5 janvier. Le lendemain, il apprend sur la toile qu'il est retiré de la liste et remplacé par un autre attaquant. Ce qui n'était pas nécessaire, selon Diafra.

Pour lui, dans toute cette histoire, il a été le coupable parfait. Il estime que c'est une manière pour les fédéraux de sauver leurs fauteuils, si l'on sait qu'ils devaient laisser la place à d'autres. Une plaidoirie en faveur de son mentor, Mady Touré, qui convoitait le poste de Président de la fédération ? L'avenir nous en apprendra plus. En attendant, Diafra accuse les fédéraux de manipuler ou d'être en connivence avec les journalistes, parce que, eux, les expatriés ne sont toujours pas avec la presse.

Entretien avec le nouveau coach

Sous le magistère d'Aliou Cissé, il précise qu'il n'a pas encore reçu de notification encore moins donné son avis sur sa non-convocation lors des deux matchs amicaux contre le Ghana et le Havre. Malgré cette sanction sur la tête, il a refusé de s'associer à une plainte de son club contre la nation parce que, dit-il, il "aime son pays comme tout le monde''.

Cependant, Diafra apprécie fortement la visite du nouveau sélectionneur, le mois dernier, lors de sa tournée européenne. Diafra retient le langage sincère et le climat de confiance qu'il y a eu entre lui et Aliou Cissé. Suite aux assurances de l'ancien capitaine des lions, qui lui a promis de le convoquer lorsqu'il sera sélectionnable, Diafra tient à mettre les points sur les i. ''Si je suis bon et que je mérite de jouer, qu'il me fasse jouer'', a-t-il dit ajoutant qu'il "préfère jouer 5 minutes par match et marquer chaque fois que de jouer chaque fois 90 minutes pour ne pas donner satisfaction''.

L'Observateur