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Djiby Diakhate: «Les populations prennent les députés pour des sangsues qui se nourrissent du sang du peuple…»

Désamour du peuple vis-à-vis de ses députés, tel peut être résumée l'analyse du sociologue Djiby Diakhaté quant au faible taux de participation
au scrutin législatif de ce 1er juillet. «C'est de plus en plus la désaffection de la vie politique au sens militant par les populations», a expliqué M.
Diakhaté d'abord.


Rédigé par leral.net le Lundi 2 Juillet 2012 à 17:44 | | 0 commentaire(s)|

Djiby Diakhate: «Les populations prennent les députés pour des sangsues qui se nourrissent du sang du peuple…»
Selon lui, l'absentéisme des élus, l'étiquette de député qui n'est mu que par ses avantages, sont autant de choses qui ont favorisé ce désamour et ont produit ce faible taux de participation. «L'absentéisme au niveau de l'hémicycle, on le voit tous les jours à la télé. Ce sont des gens qui perçoivent de l'argent du contribuable. Les populations les prennent pour des sangsues, des gens qui se nourrissent du sang du peuple et qui, en définitive, n'ont aucune utilité, ne font qu'applaudir et après montrer une arrogance totale en s'éloignant de ceux-là qui les ont mandatés », analyse-t-il. Aussi, les députés, selon le sociologue, posent des problèmes «qui ne sont pas toujours directement en rapport avec les préoccupations premières des populations , qui sont le loyer très cher, les prix des denrées, l'accès à la santé, l'électricité, etc». «Ce que l’on constate, ce sont des tiraillements autour de projets de loi qui augmentent le nombre de députés, de mandats, qui gracient des personnes qui ont été emprisonnées, etc. Bref, les vraies préoccupations des populations ne sont, en aucune façon, prises en compte jusque-là par l'hémicycle», se désole-t-il. Et pour lui, ce qui va se développer maintenant, «c'est une citoyenneté directe et non plus une citoyenneté qui délègue». Cela voudrait dire que le citoyen voudra «exercer directement ses responsabilités sans passer par des médiateurs qui seraient des députés», comme c'était le cas le 23 juin où les populations «ont pris d'assaut l'Assemblée nationale pour montrer que désormais ils veulent être leurs propres députés». Enfin, le fait qu'il y ait 24 listes « vient perturber le jeu et faire en sorte que le citoyen ait des problèmes pour se retrouver», a impacté sur la mobilisation des votants, à côté des problèmes nés des investitures.




SOURCE:Youssouf SANE