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Donald Trump marque un premier point au Congrès

Rédigé par leral.net le Jeudi 4 Mai 2017 à 23:04 | | 0 commentaire(s)|

La chambre basse a adopté, ce jeudi, par une étroite majorité, sa réforme de l'assurance-maladie, dont l'avenir est incertain au Sénat.

Donald Trump a obtenu une victoire politique importante, jeudi, lorsque la Chambre des représentants a adopté une réforme de l'assurance-maladie Obamacare promise depuis sept ans par les républicains. Deux premières tentatives avaient échoué en mars et en avril, faute des voix nécessaires, privant le président d'un succès législatif durant ses cent premiers jours. Jeudi, les républicains l'ont emporté par la plus étroite des majorités, 217 voix à 213, surmontant la défection d'une vingtaine d'entre eux.

Pour compléter ce premier succès législatif, le Sénat a adopté un collectif budgétaire de plus de 1000 milliards de dollars qui permettra de financer le gouvernement jusqu'au 30 septembre.

La première mouture de la loi avait été torpillée par le Freedom Caucus, groupe parlementaire du Tea Party, composé de radicaux pour lesquels l'abrogation de l'Obamacare n'allait pas assez loin

Leur vote a été récupéré grâce à l'amendement d'un élu du New Jersey, Tom McArthur, ouvrant aux Etats la faculté d'être dispensés de plusieurs obligations de l'Obamacare.

En particulier, les Etats pourraient lever l'impératif fait aux mutuelles d'assurer tous les patients, y compris ceux souffrant d'une affection chronique, s'ils mettent en place un système alternatif. Le plus courant de ces systèmes, adopté par 35 Etats avant l'Obamacare, consiste à créer des «pools» d'assurés à hauts risques: cela permet d'alléger le coût pesant sur l'ensemble de la population, mais accroît la contribution des malades chroniques, au risque d'en dissuader certains de s'assurer.

Des républicains modérés ayant jugé cette mesure trop brutale, il a fallu un ultime bricolage, proposé par Fred Upton, représentant du Michigan, pour que la loi retrouve une majorité. Une rallonge de 8 milliards de dollars sur cinq ans, en plus des 130 milliards de fonds publics déjà prévus sur dix ans, a été dégagée pour aider les Etats à financer la couverture de malades affectés de «préconditions».

Lors d'une réunion mercredi à la Maison-Blanche, Donald Trump a apporté son soutien à cette solution, dont beaucoup d'experts doutent qu'elle suffise. Le président avait promis de maintenir l'interdiction faite aux mutuelles de refuser d'assurer des personnes atteintes d'affections chroniques, mais pas l'égalité des coûts pour tous les patients - un principe de solidarité honni des républicains.

«Les Républicains vont tatouer sur leur front cette monstruosité morale, et les Américains les en tiendront responsables», a déclaré Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la Chambre

L'humoriste Jimmy Kimmel, animateur du programme de fin de soirée sur ABC «Jimmy Kimmel Live», a surgi dans ce débat lundi soir, avec un drame personnel. Il a raconté sans retenir ses larmes, l'opération à cœur ouvert subie par son bébé, né trois jours plus tôt avec une malformation congénitale.

Le type même de «condition préexistante», lui imposant au moins deux autres opérations avant l'adolescence, dont la loi risque d'affaiblir la prise en charge. L'Office du Budget du Congrès (CBO) n'a pas eu le temps d'évaluer l'impact des derniers changements: cet organisme indépendant avait estimé qu'avec la première version du Trumpcare, 24 millions d'Américains perdraient leur assurance-santé en dix ans.

Les Etats ayant opté sous l'Obamacare pour une extension du programme d'aide aux plus démunis Medicaid, verront leurs subventions fédérales réduites à partir de 2020.

Les démocrates ont rejeté en bloc la réforme, contredisant l'argument des républicains que la couverture santé serait moins chère et de meilleure qualité. 

L'avenir du Trumpcare n'est pas garanti au Sénat, où les républicains ne cachent pas leurs hésitations - et n'ont que de deux voix de majorité.